L’univers froid et angoissant de l’hôpital ne facilite pas la prise en charge des plus jeunes patients. C’est le constat formulé par la jeune association lyonnaise Jepikoo, qui s’est fixée comme mission de démocratiser le détournement de l’attention des petits malades en milieu médical. Les explications de Marie-Pierre Moretti, présidente de l’association et technicienne de laboratoire.
Ponctions veineuses douloureuses, salles d’opération rebutantes… Le milieu médical et paramédical est un environnement froid, synonyme d’angoisse, surtout chez les plus jeunes. Jepikoo, une jeune association lyonnaise fondée par une mère et sa fille, tient donc à améliorer les conditions de prise en charge à travers des méthodes de détournements d’attention innovantes, encore très peu connues en France.
Jepikoo ou l’art de distraire…
Marie-Pierre Moretti, présidente de l’association, n’a pas supporté de voir ses enfants subir des prises de sang “barbares” où l’angoisse et le stress étaient omniprésents. C’est ainsi qu’elle a fondé l’association Jepikoo (je pique où) en collaboration avec sa mère, Julia-Maria Moretti.
Après avoir fait le constat que les techniques de distraction étaient présentes en majorité dans les services pédiatriques des hôpitaux mais quasi inexistantes dans le secteur privé (laboratoires, cabinets d’infirmiers…). L’association Jepikoo a décidé de se rendre dans ces espaces afin de faire usage de techniques de distraction, les techniques sont personnalisées en fonction du soin et de l’enfant. Néanmoins, il est essentiel que la distraction ait lieu avant le soin.
Des jouets, des livres ou encore la décoration d’une salle de prélèvement
Pour le moment, l’association n’est que dans ses premières actions.
Elle a décoré une salle de laboratoire ainsi que transmis des jouets au service oncologie pédiatrique du centre Léon-Bérard (centre de lutte contre le cancer).
Plus récemment, elle a fait parvenir 50 livres destinés aux enfants, pour le CHU de Saint-Etienne. D’autres vont être répartis dans les hôpitaux de la région.
Bientôt des “packs de distraction” dans les services pédiatriques ?
À l’avenir, Jepikoo compte promouvoir l’hypnose pour calmer les douleurs. L’association a notamment noué une relation de confiance avec l’entreprise HypnoTidoo, cette entreprise est à l’origine d’une application d’écoute visant à familiariser les enfants avec l’hypnose.
Le dispositif “buzzy” devrait également faire parler de lui dans les laboratoires de la région lyonnaise prochainement. Une technique de suppression de la douleur non médicamenteuse qui a pour objectif d’anesthésier le lieu de la piqûre, il s’agit d’un patch froid qui produit des vibrations.
Cet été, une ambulance pédiatrique va être entièrement décorée par leurs soins afin de rendre l’espace plus gai.
Enfin, les deux fondatrices ont en tête de réaliser des “packs de distraction” destinés aux équipes de services pédiatriques. Ces “packs” contiendraient de quoi décorer ainsi qu’un projecteur.
Comment soutenir cette association ?
L’association voit grand mais Marie-Pierre Moretti insiste sur les difficultés qu’elle rencontre en cours de route, notamment en termes de financement. En effet, Jepikoo vient tout juste de voir le jour. Les deux fondatrices sont pleines de bonnes volontés mais peinent à se développer avec leurs propres moyens financiers. De plus, développer une association impose une connaissance fine des réglementations en vigueur, “cela demande un temps considérable”, rétorque l’une des fondatrices.
Jepikoo cherche donc à gagner en notoriété. L’association est très présente sur les réseaux sociaux où elle propose un contenu rafraîchissant, reprenant les codes des plus jeunes utilisateurs. Elle dispose d’une chaîne YouTube, d’un compte TikTok ainsi que d’un compte Facebook et Instagram. Suivre l’association sur ces comptes permet de se tenir à jour sur leurs actions et avancées.
Il est également possible de la soutenir en lui faisant un don libre.
À SAVOIR
Plus d’une trentaine d’associations interviennent au sein de l’Institut d’Hématologie et d’Oncologie Pédiatrique du centre Léon-Bérard (IHOPe). Il s’agit du premier institut européen pour le traitement et la recherche sur les cancers et les maladies du sang de l’enfant et de l’adolescent. Ces associations sont essentielles pour accompagner à la fois les enfants malades et les parents à l’hôpital.