A Lyon, la troisième phase du chantier de rénovation du pavillon H de l’hôpital Edouard-Herriot vient de débuter. Une déconstruction très complexe en raison de l’activité importante du site et de la présence de patients sensibles aux poussières potentiellement nocives dégagées par les travaux
Le pavillon H de l’hôpital Edouard-Herriot à Lyon vient d’entamer sa phase de déconstruction. Avant d’être entièrement reconstruit, il devrait très prochainement faire place à un trou de 100 mètres de long sur 115 mètres de large. Un chantier qui se révèle extrêmement complexe compte tenu de l’activité importante du site de l’hôpital. Il est en effet impossible de l’ébouler comme sur un chantier classique, le nuage de poussière que dégagerait la démolition empêcherait non seulement le site de fonctionner normalement mais serait également un danger pour les patients les plus sensibles.
Après une phase de six mois de désamiantage, l’imposant bâtiment vieux de 80 ans, est déconstruit morceau par morceau. Cette phase des travaux devrait s’achever en octobre.
Edouard-Herriot, un chantier à risques
La santé des patients a été au cœur de la mise en place du chantier. Comme l’indique le professeur Philippe Vanhems, responsable de l’unité d’épidémiologie, consulté lors de l’organisation de la déconstruction du pavillon : « Nous nous sommes dotés d’un certains nombres d’outils pour garantir la santé des patients. Vu l’ampleur du chantier, il était important d’anticiper les risques ».
A proximité du chantier, se trouvent des unités où résident des patients pouvant se montrer très sensibles aux poussières des éboulis contenant des moisissures. La direction de l’hôpital Edouard Herriot a donc décidé de mener une campagne de sensibilisation auprès des patients, en proposant notamment à certains de porter des masques lors de leur déplacement à l’extérieur. Pour limiter les émissions de poussières toxiques, toutes les parties du bâtiment en cours de déconstruction sont en permanences aspergées d’eau et les gravats sont triés et confinés dans des containers hermétiques. Dans les services tels qu’en réanimation, l’air est spécialement traité pour éliminer toutes traces de moisissures. Malgré ces précautions « le risque zéro n’existe pas » confie le professeur.
Une rénovation dans la forme et dans le fond
« Au total, 120 millions d’euros sont engagés, non seulement dans la reconstruction du pavillon H, mais également dans le renouvèlement du matériel médical » commente Dominique Deroubaix, directeur général des Hospices Civils de Lyon. Le bâtiment sera doté d’équipements neufs et de dernière génération. Le pôle imagerie, présent dans le pavillon, sera également à la pointe de la technologie.
« Cette tranche de travaux est entièrement consacrée au plateau médico-technique qui regroupe les urgences, la réanimation, les blocs opératoires et le pôle d’imagerie » poursuit-il.
Ces travaux permettront une modification en profondeur de l’organisation du site. Les actuels pôles d’urgences seront regroupés en un seul au sein du bâtiment. Même traitement pour les différents blocs opérateurs dispersés sur tout le site de l’hôpital qui seront tous regroupés dans le futur pavillon. S’ils seront moins nombreux, leur nouvelle organisation permettra de conserver le même rendement. Dès 2018, le pavillon H devrait accueillir ses premiers patients
A savoir
L’hôpital Edouard Herriot, propriété des Hospices Civils de lyon, a été pensé par le célèbre architecte lyonnais Tony Garnier. A l’initiative d’Edouard Herriot, l’hôpital qui porte aujourd’hui son nom a été inauguré en 1933. Depuis, le site a été classé comme monument historique.