À Lyon, l’hôpital Edouard-Herriot franchit une nouvelle étape de son processus de modernisation entamé il y a déjà 10 ans en mettant en service, le 20 octobre 2023, ses nouvelles urgences. Regroupées sur un même site, celles-ci nourrissent plusieurs objectifs : fluidifier les flux de patients, afin de limiter les temps d’attente et les tensions inhérentes, mais aussi proposer une prise en charge plus conforme aux besoins actuels.
Dire qu’il y avait urgence… n’est pas qu’un mauvais jeu de maux. Toutes les urgences de l’hôpital Edouard-Herriot, les plus importantes en nombre de passages du réseau des Hospices Civils de Lyon, ont été regroupées en un même site, entièrement modernisé. Les urgences médicales, traumatologiques, chirurgicales et psychologiques ont toutes intégré officiellement le pavillon N, un bâtiment historique dont les 5500 m2 ont fait peau neuve, au gré d’une impressionnante métamorphose étalée sur trois années de travaux.
La mise en service sera effective au 20 octobre 2023, une fois bouclés les ultimes transferts et aménagements. Cette date scelle une étape primordiale pour le groupement Centre des Hospices Civils de Lyon, comme le rappelle son directeur par intérim, Florent Severac : “cette opération emblématique clôt la première tranche des travaux de modernisations lancés depuis 2013, marquée notamment par l’ouverture en 2019 du Pavillon H, qui regroupe le cœur médico-technique de l’hôpital”.
Découvrez ici en images les nouvelles urgences de l’hôpital Édouard-Herriot.
“Une gestion optimisée des flux” pour désengorger les urgences
Les nouvelles urgences de l’hôpital ont pour vocation de mieux répondre aux besoins de la population et de réduire les problématiques à laquelle le service est confronté, entre engorgement, délais d’attente et incivilités.
« Il s’agit d’un projet de restructuration piloté par des équipes pluridisciplinaires, d’une démarche collégiale, pensée avec toute l’équipe médicale et soignante, visant à offrir aux patients comme aux soignants des espaces modernes et humanisés de façon à dispenser des soins dans un environnement de qualité. L’accent a été mis sur une gestion optimisée des flux et des conditions de travail », résume le Dr Najla Lemachatti, cheffe de service adjointe du service SAMU-Urgences.
Un parcours sans “stop” pour réduire l’attente… et les tensions
L’une des grandes révolutions de ces nouvelles urgences est de garantir un parcours rythmé et sans stops, générateurs de ce sentiment d’attente et de bouchon. “Le grand principe, c’est la marche en avant et l’impression d’avancer, toujours”, confirme le Dr Lemachatti. De l’accueil à la sortie en passant par toutes les étapes de prise en charge, tout est pensé pour limiter les délais, fluidifier le parcours, supprimer les goulets d’étranglement et, in fine, réduire les risques de tensions.
Deux circuits distincts ont été prévus dès l’accueil : l’un pour les arrivées de véhicules sanitaires (ambulances, pompiers ou SMUR) adapté aux patients couchés ; l’autre pour les entrées des patients arrivant par leurs propres moyens (patients debout). Cette zone d’accueil et de tri a été pensée pour « gérer des flux de manière plus fluide en fonction de l’urgence et de l‘autonomie des patients pour faciliter et affiner le tri avant la prise en charge dans la bonne filière », explique Caroline Dénériaz, cadre de santé.
Plus de conforts pour les soignants
La modernisation des urgences répond à un autre enjeu majeur, celui d’accroître l’attractivité d’un service déjà réputé comme difficile, en améliorant les conditions de travail et de prise en charge. La création d’une salle de déconnexion, où les soignants (médicaux ou paramédicaux) peuvent venir se détendre en cas de fatigue ou de tension, en est l’un des exemples les plus probants.
“L’objectif global est d’améliorer l’accueil des patients et le confort de travail des patients”, résume Florent Sevenac, “tout en intégrant les avancées médicales et les nouvelles façons de prendre en charge les patients”. Au premier étage, un espace inédit dans un hôpital français a ainsi été aménagé pour l’accueil des patients présentant des troubles psychiatriques. Autre innovation importante, la création de deux salles d’imageries, intégrées au plateau médico-technique des urgences.
La totalité de l’investissement est estimé à 23,9 millions d’euros, dont 22,5 pour les travaux et 1,4 pour les équipements. Les nouvelles urgences de l’hôpital Édouard Herriot seront désormais en capacité d’accueillir 90 000 patients chaque année. « L’ouverture de ce nouveau service d’urgences médico-chirurgicales, fruit d’un long travail des équipes des services désormais réunis au Pavillon N, est une fierté. Elle illustre l’investissement et l’engagement des HCL dans la prise en charge des soins non programmés et leur rôle majeur sur le territoire, au service de la population 365 jours par an, 24h/24h », conclut Virginie Visentin, directrice générale par interim des HCL.
À SAVOIR
Les Hospices Civils de Lyon proposent trois autres services d’urgence à Lyon, à l’hôpital de la Croix-Rousse, à l’hôpital Lyon-Sud (également en cours de modernisation) et, pour les enfants, à l’Hôpital Femme Mère Enfant de Lyon-Bron. En terme de fréquentation, ce sont les urgences de l’hôpital Édouard Herriot qui absorbent le plus gros flux de patients.