Kallistem, une start-up lyonnais, est parvenue à obtenir des spermatozoïdes humains complets in vitro à partir de prélèvements effectués chez des hommes infertiles. Cette première mondiale, développée à partir d’une technologie de thérapie cellulaire, ouvre de nouvelles perspectives à tous les couples stériles.
L’espoir renaît chez tous les couples en mal d’enfants, chez tous les hommes victimes d’infertilité. Lors d’une conférence de presse organisée à l’ENS de Lyon, le chercheurs de Kallistem ont présenté le fruit de leurs expérimentation, en l’occurrence la création in vitro de spermatazoïdes humains complets à partir de prélèvements effectués chez des hommes infertiles. Une première mondiale !
Pour parvenir à cette première spermatogenèse in vitro, cette start-up lyonnaise, issue de l’Institut fonctionnelle de Lyon (CNRS/Inra/Ecole normale supérieure de Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1) , a développé une technologie de thérapie cellulaire permettant de faire grandir des cellules souches germinales, autrement dit des cellules reproductrices d’un être vivant, transmettant les caractères héréditaires. Avec cette découverte révolutionnaire, les scientifiques de Kallistem estiment pouvoir produire, hors du corps, des spermatozoïdes morphologiquement normaux.
Cette avancée ouvre des pistes thérapeutiques attendues depuis de nombreuses années par les cliniciens. En effet, aucun traitement n’existe aujourd’hui pour préserver la fertilité des jeunes garçons pré-pubères soumis à un traitement gonadotoxique, comme certaines chimiothérapies : or plus de 15 000 jeunes patients atteints de cancer sont concernés dans le monde. Il n’existe pas non plus de solution pour les 120 000 hommes adultes qui souffrent d’infertilité non prise en charge par les technologies actuelles
Infertilité: des concentrations spermatiques en baisse chez l’homme
bref, une avancée scientifique majeure et un jackpot pour Kallistem si cette technologie est développée à grande échelle. Victimes à la fois des méfaits de leur environnement (pesticides, pollution) et de la dégradation de leur hygiène de vie (tabagisme, alimentation, sédentarité), de plus en plus d’hommes souffrent d’une baisse significative de leur concentration spermatique, voire d’une infertilité totale. Dans ce contexte, le marché de infertilité masculine pourrait franchir la barre des 2,3 milliards d’euros avec plus de 50 000 nouveaux patients par an. “Nos recherches ouvrent la voie à des thérapies innovantes pour préserver et restaurer la fertilité masculine. Un véritable enjeu de société au niveau mondial, où l’on observe depuis 50 ans une baisse de moitié du nombre de spermatozoïdes“, concluent les experts de Kallistem, qui, avec leur première spermatogénèse in vitro, espèrent prendre une longueur d’avance sur la concurrence internationale dans la course à la fécondation assistée.
A savoir
Kallistem, start-up tournée vers l’innovation, a été créée en 2012, dans le but de prévenir et de traiter l’infertilité masculine. La société s’appuie sur les travaux de recherche de Philippe Durand et Marie-Hélène Perrard, deux spécialistes reconnus mondialement en biologie de la reproduction masculine et plus particulièrement de la spermatogenèse in vitro.