Le maire de Lyon, Gérard Collomb, n’envisage pas d’avoir recours au couvre-feu en période de confinement. Même s’il admet des dérives dans certains quartiers. Une position partagée par le gouvernement, alors que certaines grandes agglomérations ont déjà publié un arrêté municipal pour restreindre la vie nocturne.
Gérard Collomb a estimé sur BFM TV Lyon que l’instauration d’un couvre-feu n’était pas envisagé à Lyon “sauf si les choses devaient dégénérer“. Une telle mesure a pourtant été prise par une cinquantaine de communes, dont plusieurs grandes agglomérations comme Nice et Montpellier, mais aussi par d’autres villes du Sud de la France. En Auvergne-Rhône-Alpes, une douzaine de villes ont franchi le pas dont Valence, Romans et Montélimar.
Pas de couvre-feu mais des commerces fermés dans certains quartiers
Selon le maire de Lyon, dans la Métropole, “le civisme est en train de progresser” et “la discipline est très respectée”. En réalité, la situation est très hétérogène en fonction des quartiers, certains étant beaucoup moins enclin à respecter les mesures de confinement.
C’est le cas, par exemple, de la Guillotière, mais aussi de certaines communes de la banlieue lyonnaise où des commerces sont devenus le lieu de rassemblement favori des communautés. “Un certain nombre de commerces qui attiraient des personnes et donc qui ne respectaient pas le confinement ont fait l’objet de mesures et vont être fermés dans les prochains jours”, a affirmé le maire de Lyon.
Le gouvernement compte sur la “pédagogie” des forces de l’ordre
Au niveau national, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a rappelé que le gouvernement “n’envisageait pas à ce stade de couvre-feu”. Elle comptant sur la “pédagogie” des gendarmes et des policiers pour ne pas arriver à une telle extrémité.
Pour rappel, les mairies ont le pouvoir d’instaurer un couvre-feu dans leur commune après accord de la préfecture. Pour cela, ils doivent publier un arrêté municipal pour restreindre toute activité à partir d’une certaine heure. A Nice, par exemple, le couvre-feu est instauré de 23 heures à 5 heures du matin. En cas de contrôle, seuls des motifs professionnels, de santé ou d’assistance à personne vulnérables sont recevables aux yeux des forces de l’ordre.
Une amende de… 11 euros
Reste que ce couvre-feu est plus psychologique que vraiment coercitif. En effet, tout contrevenant est passible d’une amende de classe 1, soit 11 euros si elle est payée dans les 48 heures. Sinon, elle passe à 38 euros. La raison ? Les arrêtés pris par les maires ne rentrent pas dans le champ des sanctions prévues au titre du code de la santé publique puisqu’ils relèvent du code général des collectivités territoriales.
A SAVOIR
L’instauration d’un couvre-feu implique l’interdiction de circuler sauf raison valable (profession nocturne, santé, assistance d’urgence à personne vulnérable). Tous les commerces, même alimentaires, doivent aussi baisser le rideau durant la période du couvre-feu.