Confronté à une hausse rapide des cas de contamination au coronavirus, le département de la Loire est directement impacté par la poussée épidémique à Saint-Étienne. Les hôpitaux stéphanois ont fait aujourd’hui un point sur la situation. Principales mesures à retenir, la déprogrammation, le transfert de patients et la création de nouveaux lits.
Face à la poussée épidémique liée au coronavirus dans la Loire, la prise en charge hospitalière cherche à s’adapter. La métropole de Saint-Etienne, passée en alerte maximale jeudi dernier, avait opérée des changements fonctionnels. Changements également adoptés par tous les établissements publics et privés de Loire et de Nord-Ardèche.
A Saint-Etienne, un flux de patients importants dans les hôpitaux
Dans les hôpitaux de Loire et de Nord-Ardèche, le nombre de patients atteints du Covid-19 grimpe en flèche. Ainsi, sur un volume de 25 hospitalisations par jour au CHU de Saint-Etienne, un tiers sont des patients contaminés par le coronavirus. Au centre 15 du bassin stéphanois, on enregistre jusqu’à 25% d’appels pour cause Covid. Un chiffre qui risque d’augmenter dans les prochains jours.
Conséquence ? En raison de la progression du coronavirus dans la Loire, ls hospitalisations se font nombreuses. Plus grave, gérer l’afflux de personnes contaminés ainsi que les patients non-Covid, déjà nombreux, devient complexe.
Ainsi, dès la semaine prochaine, les établissements concernés effectueront une déprogrammation partielle des activités non-urgentes. L’Agence Régionale de Santé Auvergne Rhône-Alpes ayant demandé ce renforcement sanitaire et ainsi donné son accord, les rendez-vous médicaux, chirurgicaux et d’intervention non-urgents seront réalisés et programmés dans une moindre mesure. À Saint-Etienne, l’objectif atteint est de 30 à 40% de déprogrammation. Un processus qui va intensifier dans les semaines à venir.
Si le CHU de Saint-Etienne est bien conscient des répercussions, l’afflux massif de patients oblige les établissements de santé à prioriser. L’objectif est en effet de soulager le personnel soignant ainsi que de libérer des lits dans la perspective d’un accroissement des hospitalisations Covid.
Des lits supplémentaires vont également être ajoutés au CHU de Saint-Etienne en service de médecine et de réanimation. D’ici la fin de la semaine, 85 nouveaux lits affectés aux patients Covid seront mis en place dans le service de médecine. Et jusqu’à 30 nouveaux lits Covid en réanimation d’ici la semaine prochaine.
Coronavirus dans la Loire: des patients transférés dans d’autres hôpitaux
Les établissements de santé précisent que des transferts de patients sont également envisagés. Que ce soit dans le service de médecine ou de réanimation, les patients pourront être transférés vers un autre établissement de santé départemental, voire un autre établissement régional. Le but ? Eviter la saturation des établissements hospitaliers et homogénéiser les flux de patients.
Ainsi, au CHU de Saint-Etienne, 4 patients ont été transférés à ce jour vers le CH de Clermont-Ferrand, zone moins impactée par la crise sanitaire. D’autres transferts sont à venir afin de pouvoir accueillir le maximum de patients qui le nécessitent.
Enfin, dernière mesure appliquée, une restriction des visites au sein des établissements. Afin de limiter la progression du virus, les visites sont suspendues dans les services de médecine et de chirurgie. Les courts-séjours sont les seuls touchés.
En effet, les EPHADs et services dédiés aux personnes âgées sont pour l’instant épargnés par cette mesure. Une réévaluation sera effectuée toutes les deux semaines pour confirmer ou annuler cette organisation. Les établissements précisent toutefois que cette restriction est laissée à l’appréciation médicale selon les situations.
Les différentes mesures prises sont toutefois temporaires. L’ARS précise que ces dernières sont exceptionnelles et proportionnelles à la situation sanitaire. Ainsi, dans les jours et semaines à venir, l’évolution épidémique sera strictement observée et les mesures adaptées.
Prise en charge Covid-19 et personnel soignant
Par ailleurs, les établissements de santé stéphanois s’inquiètent de l’impact du coronavirus sur la gestion du personnel soignant hospitalier. En effet, pour chaque patient Covid, le ratio de personnel nécessaire est plus important que pour un patient non-Covid.
Ce sont donc des personnels habituellement accordés au service de chirurgie qui viennent compléter les services Covid. Résultat ? Les interventions chirurgicales sont sous tension.
Malgré cette hausse épidémique, le CHU de Saint-Etienne maintient l’agenda des congés payés du personnel soignant, tant que l’afflux peut être assuré. Récompense « due et méritée » pour les mois tendus auxquels l’hôpital fait face depuis début février.
Enfin, pour éviter de rajouter à l’épidémie actuelle davantage de tensions hospitalières, le CHU de Saint-Etienne rappelle l’importance de la vaccination contre la grippe. Les personnes, quelque soient leur âge et leur fragilité, sont invitées à se faire vacciner. Dans l’objectif triple de limiter l’afflux de patients, d’éviter la « double peine » pour les patients Covid et « d’apprendre de l’épidémie actuelle » pour la gestion des pathologies hivernales.
A SAVOIR
Les établissements suivants ont établi un communication commune pour alerter de la situation et prévenir des nouvelles mesures. Il s’agit du CHU de Saint-Etienne, Institut de Cancérologie Lucien Neuwirth, CH de Roanne, Clinique du Renaison, CH du Forez, Clinique Nouvelle du Forez, Clinique du Parc, Hôpital Privé de la Loire, Clinique Mutualiste, Hôpital du Gier, Hôpital Le Corbusier-Firminy et CH d’Ardèche-Nord.