A l’école ou à la maison, l’alimentation des enfant est un sujet sensible mais essentiel pour lutter contre l’obésité et certaines pathologies. Malheureusement, bien nourrir son enfant n’est pas toujours facile à mettre en pratique. Les conseils de Chloé Uzel-Ponceblanc, experte en nutrition infantile à Lyon.
Cultiver un potager, cuisiner et faire les courses ensemble, décorer les assiettes, faire des ateliers culinaires… Les ‘’gentilles’’ astuces pour pousser vos enfants à une alimentation équilibrée pullulent sur le web. Sauf qu’entre manque de temps, enfants difficiles et goûts aléatoires, la réalité est souvent toute autre et nombre de parents débordés cèdent à la facilité.
Donner de bonnes habitudes à vos enfants est pourtant primordial, rappelle la nutritionniste lyonnaise Chloé Uzel-Ponceblanc : « d’abord pour favoriser leur croissance, mais aussi pour leur donner les moyens d’acquérir des réflexes qui resteront ancrés toute leur vie. Ils leur permettront de conserver une bonne santé en limitant leur surpoids et d’éviter certains troubles alimentaires, telles l’anorexie ou la boulimie ».
Les 4 règle de bases pour une alimentation équilibrée
- Première règle de base pour une alimentation équilibrée : manger de tout ! Aucun aliment n’est à bannir, au risque de générer des frustrations. En revanche, tout est dans la mesure. S’il faut ainsi limiter le sucre et les matières grasses, il faut veiller à une alimentation riche en fibres (fruits et légumes), en féculents (pain, riz, pâtes…), en protéines (viandes, poissons, œufs) et en calcium (produits laitiers).
- L’enfant doit également suivre un rythme alimentaire régulier. Les quatre repas de la journée lui sont nécessaires. Le petit-déjeuner ne doit pas forcément être copieux, mais il ne faut pas le sauter. Le déjeuner est le repas le plus complet. Le goûter permet quant à lui de recharger les batteries, avec une collation qui doit rester légère. Le soir, il peut se passer de protéines s’il en a eu pour le déjeuner.
- Il est essentiel d’ajuster les quantités en fonction de l’enfant. Il faut donc savoir l’écouter. S’il ne veut plus de ce qu’il y a dans son assiette, c’est peut-être parce qu’il n’a plus faim. Il faut également l’orienter et lui faire manger de tout. S’il souhaite se resservir, proposez-lui d’abord son dessert au lieu de doubler l’assiette du plat principal.
- L’environnement est très important : le repas, c’est à table, pour favoriser un moment de détente, d’échange et de convivialité. Évitez la télévision, devant laquelle on n’a pas conscience de ce que l’on mange. Il est important de prendre le temps de manger, de se poser. La satiété arrivant au bout de 20 minutes, gare à ne pas ingurgiter trop vite. Aux parents de montrer l’exemple !
Les dangers à éviter
- Interdire un aliment : au risque d’engendrer des frustrations, elles-mêmes génératrices de troubles alimentaires
- Ne pas prendre de petit-déjeuner : les enfants ne doivent pas commencer leur journée le ventre vide
- Les gâteaux industriels au goûter : si vous avez le temps, privilégiez le fait maison !
- Les plats industriels tout prêts et les fast-foods, gras et salés.
- Ne pas bouger : vos enfants ont besoin d’activités physiques
La foire aux questions…
…les réponses de Chloé Uzel-Ponceblanc
‘’Une astuce qui fonctionne bien, c’est de préparer ses menus à l’avance. En fonction, vous faites vos courses le samedi, vous pouvez en préparer une partie le dimanche. Le soir, en rentrant du travail, vous ne perdez pas de temps à réfléchir, vous prenez votre feuille et vous faites simple !’’
‘’Certains enfants sont écœurés le matin, mais c’est un repas dont il ne peut se passer. Ne lâchez pas, et essayez de lui proposer ce qui lui fait envie, en privilégiant produits laitiers, pain, céréales, jus de fruit…’’
‘’Oui, car une vie d’enfant, c’est intense ! L’idéal est de proposer à votre enfant un produit laitier, un fruit ou une compote sans sucres ajoutés, un morceau de pain avec de la confiture ou du chocolat. Gare aux quantités : il doit avoir faim pour le dîner.’’
A SAVOIR
Votre main, indice de mesure !
L’apport nutritionnel journalier d’un enfant dépendant de sa morphologie, il existe un moyen simple de le calculer. Il suffit en effet de prendre sa main : son poing correspond à la portion nécessaire en féculents, la coupe de ses mains réunies aux légumes, sa paume aux protéines et au pain, le pouce à la portion de fromage, la première phalange de l’index à celle de beurre, la main ouverte en plateau aux fruits.
Pour savoir si votre enfant est en surpoids, il est important de calculer son indice de masse corporelle. L’IMC se calcule selon une formule simple : poids (kg) / taille2 (cm). A la différence des adultes, elle tient toutefois compte de l’âge de l’enfant, et se mesure à travers des courbes indiquant un éventuel déficit pondéral, un poids idéal, un risque d’excès de poids ou un poids excessif.