La 4e Journée française de l’allergie, qui s’est tenue le 23 mars, a été l’occasion de faire le point sur les allergies de l’enfant et leur prise en charge. Selon le docteur Michel Bouvier, allergologue à Lyon, « environ 8% des enfants souffrent d’allergies alimentaires ou respiratoires ». Un souci pour des milliers de parents qui doivent aider leur enfant à vivre au quotidien avec cette maladie qui, lorsqu’elle est sévère, peut être un véritable handicap.
Traiter et accompagner un enfant allergique
Une fois le diagnostic de l’allergie posé, l’enfant doit faire l’objet d’une prise en charge globale mise en place par un allergologue, alliant traitement et accompagnement.
Après avoir identifié les allergènes, il proposera une prise en charge personnalisée et adaptée au mode de vie de l’enfant qui doit pouvoir mener une vie aussi normale que possible.
Déclarer la guerre aux allergènes
Traitement numéro 1 : l’éviction qui consiste à faire la chasse aux allergènes responsables de l’allergie.
- En cas d’allergie alimentaire véritable et à condition que l’aliment responsable de l’allergie soit clairement identifié, le régime d’éviction ciblé est efficace. « L’évolution de l’allergie alimentaire est bonne, rassure Michel Bouvier. Seules les allergies à l’arachide et aux oléagineux nous posent des problèmes ».
- En cas d’allergie respiratoire, qui survient chez l’enfant de 2/3 ans, l’éviction revient à proscrire la fumée de cigarette dans les habitations, déclarer la guerre aux acariens et aux pollens principalement pendant les périodes polliniques, limiter le contact avec les animaux domestiques et éviter les piqûres d’abeilles, frelons, guêpes, fourmis et autres insectes « hyménoptères ».
« Ce contrôle de l’environnement permet de réduire les manifestations allergiques de l’enfant au quotidien ».
Médicaments et désensibilisation
Le médecin allergologue dispose également de plusieurs armes pour réduire les manifestations cliniques de l’allergie. Antihistaminiques, corticoïdes, antileucotriènes (traitement de l’asthme) ou encore adrénaline, pour les patient ayant déjà fait un choc anaphylactique(1)…
Si le traitement médicamenteux vise à améliorer les symptômes de l’asthme, seule une désensibilisation peut modifier l’évolution de la maladie allergique. « On peut proposer une désensibilisation à partir de l’âge de 5 ans », précise le docteur Bouvier. Un traitement long (de 3 à 5 ans) mais qui améliore nettement la qualité de vie de l’enfant et diminue le recours aux médicaments.
Catherine Foulsham
(1)Un choc anaphylactique est une réaction allergique extrêmement violente qui nécessite un traitement en urgence.