Allia Formation a été fondé pour informer et former aux allergies alimentaires, notamment en milieu scolaire. Les explications de sa fondatrice, la Lyonnaise Sandy Rudewiez.
Parlez-nous de la naissance d’Allia Formation. Comment vous est venue l’idée de créer cette société ?
Cette société avait pour objectif de répondre à la question : « comment professionnaliser une expérience de vie personnelle ? ». Ma fille étant allergique depuis l’âge de 9 mois, j’ai été confrontée ces six dernières années au manque de connaissance et de formation des personnels encadrants, que ce soit dans les crèches ou les écoles. J’ai donc décidé de créer une structure qui pourrait proposer de former tous les professionnels en contact avec des enfants allergiques.
Quels sont vos objectifs à travers Allia Formation ?
J’ai créé Allia Formation pour proposer des conseils et des formations en allergies alimentaires. Afin de parfaire mes connaissances à un niveau plus technique, j’ai suivi une formation auprès de professionnels en allergologie à l’Institut Scientifique et Technique de l’Alimentation et de la Nutrition. Ma société travaille en B-to-B et la cible concerne tous les professionnels qui sont en contact avec des enfants : enseignants, ATSEM, responsables de la restauration scolaires, infirmières, auxiliaires de puériculture, responsables de crèches, etc. Elle vise à leur apprendre à reconnaitre les symptômes d’une allergie et les gestes qui sauvent.
Quels sont ces interventions vitales qu’il faut connaitre si un enfant allergique réagit de manière excessive ?
Il faut déjà savoir reconnaitre les symptômes d’une réaction excessive telle que l’œdème laryngé ou le choc anaphylactique. Le geste indispensable dans ces deux cas est l’injection d’adrénaline mais tout le monde ne se sent pas capable de faire cette injection sans y avoir été préparé.
Des personnages en 3D en forme d’allergènes
Comment est accueillie votre démarche dans écoles ?
Certaines sont très ouvertes à cette idée, d’autres moins. Les principaux freins restent le coût et l’organisation en interne car il faut réunir tout le monde au même moment. Les écoles privées peuvent faire prendre en charge cette formation par leur OPCA car ma société dispose d’un numéro d’agrément. Mais le problème réside surtout dans les écoles publiques qui n’ont pas les moyens de payer cette formation et qui estiment parfois que ce n’est pas une priorité.
Vous avez récemment lancé une campagne de crowdfunding pour réunir des fonds. Comment est née cette idée et à quelles fins ?
J’ai remporté le concours du meilleur projet innovant du Village Numérique en Beaujolais et j’ai été mise en contact la société My Annona, une plateforme de crowdfunding. La dirigeante m’a proposée de faire une campagne pour récolter des fonds et l’idée m’est venue de le faire dans le but précis de pouvoir proposer ensuite des formations gratuites dans les écoles publiques grâce à ces dons. Je souhaiterais obtenir 6000 euros dont la moitié serait consacré aux formations gratuites et l’autre moitié à développer les personnages en 3D que j’ai commencé à faire faire pour illustrer les allergènes.
Parlez-nous de ces personnages en 3D illustrant les principaux allergènes…
Ce sont des reproductions imagées de certains allergènes mais aussi de leur antidote, l’adrénaline. Ces personnages ont été créés par une start-up numérique lyonnaise. Ces objets servent de lien tripartite, de base de dialogue entre l’enfant, le parent et l’allergie car nous avons souvent tendance à stigmatiser l’aliment et à créer un blocage chez l’enfant alors qu’il pourra peut-être le tolérer un jour.
J’ai voulu dire aux enfants : « Apprends à aimer cet aliment, à le toucher car ton ennemi sera peut-être un jour de nouveau ton ami »
On retrouve ainsi la cacahuète, le gluten et l’adrénaline, tous trois devenus de jolis personnages avec lesquels l’enfant peut jouer et qu’il peut toucher sans appréhension.
Un livre pour apprendre les allergies alimentaires
Vous avez donc remporté le concours du meilleur projet innovant avec la rédaction d’un livre destiné aux enfants. Que traite-t-il ?
Cet ouvrage, c’est le livre que j’aurais aimé pouvoir lire à ma fille lorsqu’elle était plus petite. Je l’ai écrit avant même de lancer Allia Formation. Il est ludique, informatif et présente aux enfants les 14 allergènes les plus fréquents, sous la forme d’une comptine puis d’une petite explication sur chacun de ces aliments devenu un personnage amusant : Juliette la cacahuète, Owen le Gluten, Geoffray le lait, Christof l’œuf, etc.
Où peut-on le trouver ?
Il est vendu sur le site de l’éditeur « La plume de l’Argilète » au prix de 10 euros et bientôt sur les sites de la Fnac et Amazon.
Quels conseils avez-vous envie de donner aux parents concernés par ces allergies de leurs enfants ?
D’apprendre à leur enfant que se nourrir doit rester une source de plaisir et que le rejet de leur corps de certains aliments font souvent que nous stigmatisons ces aliments ; Il est important de ne pas victimiser son enfant et de ne pas le handicaper en le privant d’une vie sociale sous prétexte de le protéger. Même si c’est difficile et source de stress, à nous parents de trouver les solutions pour que notre enfant s’épanouisse et trouve du plaisir même en vivant avec ses allergies.
Quels sont vos prochains projets pour Allia Formation ?
Développer une formation spécifique destinée aux restaurateurs qui, depuis juillet 2015, se voient imposer d’afficher tous les allergènes sur leur carte. Très peu le font pour le moment. Mon souhait serait de pouvoir les accompagner, d’étudier leur carte et de les aider à mettre en place cette nouvelle réglementation.
A SAVOIR
MyAnnona est la première plateforme de crowdfunding qui booste l’entreprenariat féminin. Si vous voulez faire un don pour la campagne de Sandy Rudewiez, rendez-vous sur https://www.myannona.com/fr/allergique-a-la-cacahuete-mais-pas-au-bonheur. Les dons démarrent à 5€ et il y a des contributions associées au montant des dons.