Les allergies alimentaires touchent de plus en plus d’enfants, créant même parfois une psychose pour l’enfant mais aussi ses parents. Quand peut-on parler d’allergie alimentaire ? Comment déceler les premiers symptômes ? Quels traitements ? Sandy Rudewiez, auteur du livre “Le cache-cache des 14 allergènes alimentaires”, vous répond.
Qu’est-ce qu’on appelle allergie alimentaire ?
L’allergie alimentaire est une réaction excessive du corps face à une substance ou un aliment qui à la base est inoffensif. La réaction allergique implique le système immunitaire. Le corps considère l’aliment comme un ennemi et va le combattre en réagissant par des symptômes plus ou moins gênants.
Quels sont les allergènes les plus fréquents ?
Cinq allergènes représentent 90% des allergies chez l’enfant : l’œuf, l’arachide, le lait, les fruits à coques et le poisson. En plus de ces cinq aliments, 9 autres sont aussi souvent incriminés : la moutarde, les crustacés, les mollusques, le blé, le soja, le lupin, le sésame, le céleri, le sulfite.
Réactions allergiques, eczéma et urticaire
De quoi proviennent ces allergies ?
Les causes évoquées sont à prendre avec une certaine mesure. Parmi elles, on recense le patrimoine génétique même s’il n’est pas déterminant, nos modes de vie et notamment l’alimentation industrielle qui affaiblit notre système immunitaire, la théorie hygiéniste car nous vivons dans des atmosphères de plus en plus aseptisées, l’air qu’on respire à l’intérieur et à l’extérieur mais aussi la manière dont les femmes accouchent car les césariennes favoriseraient une hypersensibilité.
Quels sont les premiers symptômes et les conséquences possibles ?
Les premiers signes à prendre au sérieux sont les réactions cutanées comme l’eczéma ou l’urticaire. Les conséquences les plus graves peuvent être l’œdème laryngé (épaississement de la trachée entrainant des difficultés respiratoires) ou encore le choc anaphylactique (arrêt du cœur). Ces deux cas nécessitent une intervention immédiate.
Quels sont les gestes à connaitre en cas de réaction grave ?
Pour les cas les plus extrêmes, c’est-à-dire le choc anaphylactique et l’œdème laryngé aussi appelé Œdème de Quincke, il faut impérativement faire une injection d’adrénaline. Les enfants atteints d’allergies graves en possèdent généralement sur eux mais encore faut-il que quelqu’un de leur entourage soit capable de lui administrer.
Traiter les allergies alimentaires rapidement
Quels sont les différents traitements possibles ?
Pour les allergies bénignes, on utilise un antihistaminique type Aérius, ou des corticoïdes type Solupred. Mais en cas de réaction plus sévère, le seul antidote est l’injection d’adrénaline. Mieux vaut piquer si on a un doute plutôt que de prendre un risque qui pourrait être fatal pour l’enfant.
Que peut-on faire pour prévenir ces risques ?
Une toute petite dose de l’élément allergène peut déclencher une forte réaction. Il faut donc pouvoir identifier le plus tôt possible ces aliments qui posent problème et les écarter de l’environnement de l’enfant. L’allergologue propose plusieurs tests de dépistage dès lors qu’on a identifié que son enfant faisait une réaction à un type d’aliment.
En quoi consistent ces tests ?
Pour valider les tests, trois critères sont pris en compte :
- L’interrogatoire : le patient explique les symptômes
- Le prick-test : petit échantillon de l’allergène que l’on pique sur la peau afin d’observer la réaction
- La prise de sang : qui recherche des taux IGE spécifiques (comme le taux IGE Médiée)
Mais selon les enfants, tous ces critères sont très variables alors que l’allergie existe bien.
Peut-on guérir définitivement d’une allergie ?
Oui, mais d’autres peuvent apparaitre. Les statistiques montrent par exemple que l’allergie à l’œuf disparait dans 70% des cas avant l’âge de 15 ans. Mais l’enfant peut développer d’autres allergies tout au long de sa vie.
Sandy Rudewiez, créatrice de la société Allia Formation (qui forme aux allergies alimentaires) a lancé une campagne de crowdfunding sur le site My Annona. L’objectif de la campagne: récolter 6 000 euros, pour pouvoir créer des personnages en impression 3D représentant les 14 allergènes les plus répandus et offrir une formation entièrement gratuite à quatre écoles de la région Rhône-Alpes.
A SAVOIR
Selon l’OMS, l’allergie alimentaire est la 4e maladie chronique dans le monde après le SIDA, les cancers et les maladies cardio-vasculaires. Elle touche 8% des enfants et 4% des adultes.