Les malades atteints d’Alzheimer sont souvent un fardeau terrible à porter pour l’entourage et les accompagnants, contraints parfois à d’importants sacrifices pour aide au quotidien les personnes malades. Une problématique trop souvent oubliée, même si le nombre de nouveaux cas d’Alzheimer et démences apparentées est à la baisse chez les plus de 65 ans.
Selon l’OMS, plus de 47,5 millions de personnes dans le monde seraient atteintes de démences, et entre 28 et 33 millions plus spécifiquement de la maladie d’Alzheimer dont environ 900 000 sur le seul territoire français. Cette maladie neurodégénérative, devenue une véritable problématique sociétale, est un fléau qui touche par ricochet les accompagnants. En première ligne, les aidants ont portant longtemps été les grands oubliés de la maladie. A tort, selon le professeur Pierre Krolak-Salmon, qui dirige le CMMR de Lyon (Centre de Mémoire, de Ressources et de Recherches), réseau interne aux Hospices Civils de Lyon: “il n’y a pas de famille indemne. Les aidants souffrent, moralement comme physiquement. Ils sont plus sujets aux cancers, aux AVC. Ne pas prendre en compte leur souffrance reviendrait à amorcer un série de bombes à retardement”.
Le soutien aux accompagnants est aujourd’hui l’un des axes de lutte contre Alzheimer et autres démences apparentées. Si la recherche continue d’oeuvrer, il n’existe toujours pas de remède connu. “On peut soigner ces maladies, à travers une foule de mesures permettant d’améliorer la qualité de vie des patients et de repousser l’apparition des symptômes, mais il n’existe pas de traitement curatif. On ne peut pas en guérir“, confirme le professeur Krolak-Salmon, qui rappelle l’existence de nombreux traitements thérapeutiques visant un jour “à faire diminuer ou à débarrasser le cerveau de ces lésions“.
Moins de nouveaux cas, mais toujours plus de malades
En attendant ces avancées, les nouvelles sont plutôt positives sur le front du combat contre cette maladie neuro-dégénérative. Fruit des nombreux efforts en matière de santé publique pour promouvoir une meilleure hygiène de vie (activité physique, alimentation saine) et la nécessité d’une stimulation de la mémoire, la maladie semble se stabiliser en Scandinavie, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou encore en Espagne. “On observe une tendance réelle et forte de réduction des nouveaux cas, notamment chez les 60-75 ans. Les habitudes de vie se modifient et font augmenter notre réserve cognitive. Cette réserve, qui correspond à nos capacités intellectuelles de base, dépend de nos gènes, de notre éducation, de notre niveau social… Préservée par une meilleure hygiène de vie, elle évolue positivement et les cerveaux d’aujourd’hui sont plus résistants qu’avant“, décrit le praticien lyonnais.
Si le risque individuel baisse, le nombre de malades continue pourtant d’augmenter à travers le monde, du fait de l’allongement de l’espérance de vie et du vieillissement de la population. On estime à 131 millions le nombre de personnes touchées en 2050. Le poids économique engendré, évalué à plus de 730 milliards d’euros en 2015, n’est donc pas prêt de s’inverser…
A SAVOIR
Selon un sondage réalisé par Cap Retraite, 45% des personnes interrogées ne connaissent pas les principaux symptômes de la maladie d’Alzheimer, à l’exception des troubles de la mémoire. Par ailleurs, 61% des sondés plébiscitent le maintien à domicile pour eux-même ou leur proche, en cas de maladie.