Pertes de mémoire, de souvenirs, modifications du jugement et du raisonnement, changements d’humeur et de comportement… la maladie d’Alzheimer frappe plus d’un million de français chaque année. La recherche continue d’avancer, mais la maladie ne se guérit toujours pas. Christelle Bardet a accompagné sa mère malade pendant 14 ans. Invitée de l’émission Votre Santé sur BFM TV Lyon, elle lève le voile sur la réalité de cette maladie.
Bien que la maladie d’Alzheimer soit la plus fréquente des maladies neuro-dégénératives, aucun traitement n’existe à ce jour. Elle touche 2% des personnes avant 65 ans, 2 à 4 % de la population des personnes au-delà de 65 ans et 15% de la population au-delà de 80 ans. À partir de quand faut-il s’inquiéter pour soi ou pour ses proches ? Comment la prendre en charge ? Christelle Bardet, auteure de Quand maman plantait des brosses à dents, a vécu de près cette maladie. Une expérience à la fois difficile et touchante dont elle témoignait sur le plateau de l’émission Votre Santé sur BFM TV Lyon, le 4 octobre dernier.
Qu’est ce que la maladie d’Alzheimer et quelles sont ses conséquences ?

La maladie d’Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative. Elle prend différents aspects. C’est une maladie très pernicieuse. En effet, elle s’installe de longues années avant les premiers symptômes. La maladie d’Alzheimer peut prendre différentes formes : troubles du comportement, pertes de mémoire, troubles du langage, difficultés à faire les gestes du quotidien…
Chacune se révèle avec la personnalité et le vécu de la personne. Le diagnostic ne peut pas prédire l’avenir et la forme de la maladie. Mais malheureusement, il y a souvent une errance médicale puisque le diagnostic est long à poser.
À partir de quel âge se déclare la maladie ?
En général, c’est à partir de 65 ans. Mais certaines personnes sont atteintes de manière un peu plus précoce.
À quel moment faut-il s’inquiéter ?
Tout le monde a des problèmes de mémoire. Mais cela devient inquiétant quand il devient difficile d’exécuter les gestes du quotidien et que les pertes de mémoire sont vraiment problématiques. C’est souvent l’entourage qui alerte et qui amène le patient à consulter.
Une personne sur deux seulement est diagnostiquée. C’est un vrai problème de santé publique. On manque de moyens pour avoir des diagnostics précoces. D’où la nécessité de lever des fonds et de faire avancer la recherche. Pour information, on guérit en moyenne un cancer sur deux, et on ne guérit pas de la maladie d’Alzheimer. On a zéro traitement. Il y a des pistes et de l’espoir pour les années à venir, mais il faut encore faire avancer la recherche (1).
Est-ce que le fait de faire des exercices réguliers permet de freiner l’avancée de la maladie, voire même de l’éviter ?
On peut faire de la prévention en mangeant sainement, en faisant de l’activité physique et en maintenant une activité sociale. Il faut que ce soit ancré dans un mode de vie. Ces grands principes d’hygiène s’appliquent à peu près à toutes les maladies mais ils sont particulièrement importante en protection de la maladie d’Alzheimer.
Le lien social est essentiel pour les malades mais également pour l’entourage. Des temps de répit sont nécessaires pour eux. S’occuper d’un malade d’Alzheimer est très chronophage et épuisant. Ils ont donc très souvent besoin d’être accompagnés, écoutés et soulagés.
La recherche avance-t-elle ?
Il y a des pistes de traitement, mais elles ne sont pas encore probantes. On est encore en phase de test et on ne guérit malheureusement pas de la maladie d’Alzheimer. Parfois, il est possible de la stabiliser. Mais c’est par une prise en charge adaptée avec orthophonie, accueil et activités.
Auriez-vous des conseils pour tous les aidants en détresse face aux difficultés à s’occuper d’un malade atteint d’Alzheimer ?
Se pardonner. Il n’y a pas d’aidant parfait. C’est très compliqué et il ne faut pas rester seul. De plus, c’est important de venir voir nos associations comme France Alzheimer. Nous sommes là pour écouter, accueillir. On donne beaucoup de clefs concernant les aides, on a des cafés mémoire… Nous proposons aussi des formations pour les aidants car on ne s’improvise pas aidant. Il y a beaucoup de choses à connaitre concernant la maladie d’Alzheimer. Il faut la comprendre ainsi que les troubles qu’elle engendre… C’est aussi vraiment important de trouver des structures de répit pour pouvoir être soulagé.
L’important est de ne pas rester seul et de se faire accompagner. Reconnaitre qu’on a besoin d’aide n’est pas une faiblesse. Au contraire, c’est une force !
(1) La Fondation Recherche Alzheimer organise son gala annuel le lundi 14 novembre au Théâtre des célestins (Lyon). De nombreux artistes et personnalités dont Carla Bruni, Laurent gerra, Marc Lavoine, Julie Depardieu… participeront à cette soirée de prestige conclut par un cocktail dînatoire. Informations et réservations au 01 42 17 75 19 ou auprès d’Amélie Joye (ajoye@alzheimer-recherche.org)
À SAVOIR
La maladie d’Alzheimer touche davantage les femmes (60% des malades) que les hommes (40%). En cause, la chute des taux d’œstrogènes à la ménopause et la perte de leurs effets protecteurs sur le cerveau qui se trouverait Ainsi plus vulnérable que celui des hommes aux maladies neuro-dégénératives.