l'antibiorésistance, panel de médicaments antibiotique, bientôt inefficace à cause des bactéries antibiorésistantes
Les antibiotiques bientôt impuissants face aux bactéries antibiorésistantes ?

Et si les antibiotiques devenaient inefficaces ? D’ici 2050, l’impuissance des antibiotiques face aux maladies infectieuses pourrait engendrer plus de 10 millions de décès par an. En cause, l’antibiorésistance. Ce phénomène déjà connu, à l’origine de plus de 5500 décès chaque année en France, ne montre aucun signe d’apaisement. Au contraire, il semble s’intensifier, ce qui questionne… et inquiète. On vous explique.

Aujourd’hui, la plupart des infections sont généralement bénignes, en grande partie grâce à l’usage généralisé des antibiotiques. Ces médicaments agissent de deux manières différentes : en tuant directement les bactéries (antibiotiques bactéricides) ou en bloquant leur développement (antibiotiques bactériostatiques). Cependant, un problème majeur se pose : nos bactéries, qui sont parfois responsables des infections, ont développé des mécanismes de défense de plus en plus efficaces. On appelle ça l’antibiorésistance. La conséquence ? De nombreux antibiotiques deviennent progressivement impuissants.

Des super-bactéries ultra-résistantes

Concrètement, l’antibiorésistance c’est quoi ? Ce phénomène de plus en plus répandu se caractérise par l’inefficacité d’un traitement antibiotique sur une infection bactérienne ciblée. Et cela s’explique par l’administration excessive et inappropriée d’antibiotiques chez l’Homme. Les bactéries, à force d’être exposées à l’antibiotique, vont évoluer et développer certains mécanismes de défense qui permettront d’échapper à l’action du médicament. Et si une bactérie peut échapper à l’action de l’antibiotique du fait d’une mutation génétique, celle-ci transmettra cette résistance, inscrite donc dans ses gènes, à sa descendance. 

Certaines bactéries sont même devenues multi-résistantes. Autrement dit, elles résistent à plusieurs types d’antibiotiques. Voire pour certaines, heureusement plus rarement, à tous les antibiotiques connus à ce jour !

L’antibiorésistance, c’est grave ? 

Comment traiter une infection si le corps résiste aux médicaments ? Vous l’aurez compris, certaines infections deviennent de ce fait compliquées à traiter. C’est notamment le cas des infections urinaires, la bactérie colibacille étant très résistante, ou encore des pneumonies et des méningites. 

Si la résistance des bactéries continue de s’accroître, la recherche d’un antibiotique efficace pourrait devenir une tâche de plus en plus difficile, voire même impossible. Une infection initialement bénigne pourrait alors évoluer en raison du prolongement du traitement et, dans les pires cas, entraîner le décès du patient. Lorsqu’aucun traitement efficace n’est disponible, on parle alors d’impasse thérapeutique.

En France, l’antibiorésistance est responsable de plus de 5500 décès par an chez des patients atteints d’infections causées par des bactéries résistantes, et plus de 124 800 patients contractent des infections liées à ces mêmes bactéries. Cette situation souligne l’urgence de prendre des mesures pour lutter contre l’antibiorésistance et garantir l’efficacité continue des antibiotiques.

Sans changements, retour aux années 40

Selon les experts, à moins d’un changement rapide dans notre utilisation des antibiotiques, la médecine pourrait faire un bond en arrière de 80 ans ! Un scénario catastrophe, qui verrait les maladies infectieuses redevenir l’une des principales causes de décès dans le monde, devant les maladies cardio-vasculaires et les cancers.

En effet, d’ici 2050, les infections résistantes aux antibiotiques pourraient entraîner jusqu’à 10 millions de décès annuels, représentant une menace plus que croissante pour la santé mondiale. De nombreuses affections courantes deviennent de plus en plus difficilement traitables, accentuant ainsi ce problème. Par ailleurs, il est à craindre que cela puisse engendrer des conséquences économiques tout aussi dévastatrices que celles de la crise financière mondiale de 2008-2009.

Face à cela, l’OMS appelle à une rapide prise de conscience.  

Ouf, je ne prends presque jamais d’antibiotiques !

Détrompez-vous, ne pas consommer d’antibiotiques ne met pas à l’abri de cette menace. Le transfert de bactéries résistantes peut en effet se produire d’une espèce à une autre (humaine, animale ou végétale), y compris dans les aliments que vous consommez. En effet, les animaux sont souvent traités avec des antibiotiques, ce qui peut les rendre porteurs de bactéries résistantes.

En somme, tous les êtres vivants sont susceptibles d’entrer en contact avec ces bactéries. L’activité humaine est en grande partie responsable de cette propagation, et l’environnement n’est pas épargné. Les bactéries résistantes se retrouvent dans l’eau, le sol… difficile, donc, d’y échapper. 

Comment réduire les risques de l’antibiorésistance ?

La solution pour maîtriser cette résistance aux antibiotiques est simple : tendre vers une meilleure utilisation de ces médicaments. Autrement dit, la bonne molécule, la bonne dose et la bonne durée. 

Prévenir les infections est nécessaire, il est donc important de garder une hygiène des mains impeccable.

À savoir

Le tout premier antibiotique, la Pénicilline, a été découvert en 1928. Malheureusement, sa période d’efficacité totale n’aura duré que 12 ans, jusqu’en 1940, lorsque la première bactérie lui résistant a émergé, signifiant la toute première manifestation… de l’antibiorésistance.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici