Trouble respiratoire aux effets délétères sur la qualité de nos nuits, le syndrome d’apnée du sommeil favorise également le risque de maladies cardiovasculaires. Le Pr Frédéric Roche, chef de service de physiologie clinique au CHU de Saint-Étienne (Loire), rappelle toute l’importance d’un meilleur dépistage de l’apnée du sommeil non traitée dans la prévention des AVC, à l’occasion d’une webconférence organisée le 13 octobre par la Fédération du Crédit Mutuel du Sud-Est et la MTRL
Qu’est-ce que l’apnée du sommeil ?
Un trouble du sommeil qui se caractérise par des pauses respiratoires répétées et nombreuses. Souvent identifiée longtemps après le début des symptômes, cette maladie aux formes plus ou moins sévères a des conséquences sur la qualité du sommeil. Elle peut favoriser à long terme des pathologies graves, notamment cardiovasculaires.
Qui est concerné ?
Tout le monde, et pas uniquement les patients obèses et ronfleurs, comme on l’a longtemps dit ! L’âge moyen du diagnostic est de 60 ans. Une étude suisse a estimé à 25% la part de la population concernée à partir de cet âge. Et ce tant chez les hommes que chez les femmes. L’apnée du sommeil a ensuite tendance à diminuer au grand âge. Mais elle peut se déclarer dès l’enfance, du fait principalement de problématiques ORL (amygdales, végétations). Ainsi que chez les jeunes adultes en cas d’obésité, de recul du menton et/ou de cou court et volumineux, à l’image de certains sportifs de haut niveau, comme les rugbymen, sujets sensibles au phénomène.
Apnée du sommeil : les signes qui donnent l’alerte
Comment sait-on que l’on souffre d’apnée du sommeil ?
La plupart du temps, c’est le conjoint, ou un proche qui donne l’alerte. Il s’agit d’une pathologie chronique qui se développe doucement et que l’on met du temps à identifier (9 ans dit-on). Mais certains signes ne trompent pas : ronflements exacerbés, fatigue matinale, sommeil moins réparateur, somnolence excessive dans la journée, maux de tête, envies pressantes nocturnes…
Quelles sont les conséquences pour l’organisme ?
On sait aujourd’hui qu’il s’agit, tout comme l’hypertension, le diabète ou l’obésité auxquels elle est souvent associée, d’un marqueur de haut risque cardiovasculaire. Mais elle pourrait même être une cause indépendante de survenue d’une insuffisance cardiaque ou d’un infarctus. Ce qui est certain, c’est qu’une apnée du sommeil non traitée augmente clairement le risque d’hypertension artérielle, d’arythmie auriculaire et d’AVC.
Le risque d’AVC est réel
Quel est le rapport entre l’apnée du sommeil et l’AVC ?
L’apnée du sommeil, en modifiant la coagulation du sang et la capacité de déclenchement de rupture des plaques de cholestérol, rend les vaisseaux cérébraux plus fragiles. Le risque d’embolie à point de départ cardiaque est aussi augmenté. Dans les bilans que l’on réalise à la suite d’un AVC, c’est désormais un élément que l’on recherche systématiquement en présence de signes évocateurs. Le risque n’est pas neutre. Lorsque l’apnée du sommeil est avérée, il faut aller consulter et la traiter rapidement si sa sévérité le justifie.
Comment le dispositif Neurocoach® lutte-t-il contre ce risque d’AVC ?
Les délais de diagnostic peuvent être très long. Cet outil simple peut être utilisé de manière autonome à domicile par le patient. Il permet de déterminer le degré de sévérité de l’apnée du sommeil et ses conséquences sur la régulation cardiaque. On l’utilise à des fins de prévention primaire. Mais aussi suite à un AVC, pour évaluer le risque et définir des priorités de prise en charge. Et, le cas échéant, gagner du temps pour orienter les efforts de prise en charge sur les patients les plus à risque. C’est le futur.
À SAVOIR
‘’Troubles du sommeil et prévention de l’AVC’’, webconférence gratuite organisée par la Fédération du Crédit Mutuel du Sud-Est et la MTRL, avec le Pr Frédéric Roche, cardiologue, chef de service physiologie clinique et de l’exercice au CHU de Grenoble. En direct le jeudi 13 octobre 2022 à partir de 19h, puis en replay.