Un nourrisson reçoit un vaccin au beau milieu de l'épidémie de bronchiolite.
Un vaccin viendra-t-il bientôt protéger les nourrissons d'une épidémie qui frappe chaque année un tiers des bébés ? Réponse fin 2023... ©Freepik

Bonne nouvelle, à l’aube d’un hiver qui devrait une nouvelle fois voir de nombreux bébés confrontés à la bronchiolite à VRS (Virus Respiratoire Syncital), cette infection respiratoire virale très contagieuse qui touche un nourrisson sur trois chaque année. Le tout premier vaccin au monde, élaboré par le laboratoire français Sanofi en prévention des bronchiolites à VRS, sera disponible le 15 septembre dans les pharmacies sous le nom de Beyfortus® (ou nirsevimab). Intégralement remboursé, il est proposé aux bébés ‘’sans facteur de risque de forme grave’’ et vivant leur première année d’exposition (soit nés après février 2023).

La bronchiolite, l’hiver dernier, a circulé dans des proportions jugées par Santé publique France comme supérieures à celles des « épidémies des dix dernières années ». Grand classique de fin d’automne et de début d’hiver, l’épidémie a marqué les esprits. Le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable d’une maladie qui s’attaque aux nourrissons en raison de l’immaturité de leur système immunitaire, s’est en effet invité plus tôt que prévu, début octobre 2022, et surtout beaucoup plus fort.

Dans son bulletin épidémiologique du 30 novembre, Santé publique France confirme la « poursuite de l’augmentation des passages aux urgences et des hospitalisations pour bronchiolite ». Et surtout « chez les enfants de moins de 2 ans (…) à des niveaux très élevés et supérieurs aux épidémies des dix dernières années ».

Hospitalisations en hausse, hôpitaux surchargés

Très concrètement, sur les 8647 enfants vus aux urgences durant la semaine du 21 au 27 novembre 2022, 91% avaient moins de 1 an. Deux années de masques et de mesures barrière ont bel et bien affaibli notre immunité, et bien sûr celle de nos bébés.

De quoi faire le lit à une circulation plus active du virus et un nombre accru d’hospitalisations pour une maladie généralement bénigne. 34% des bébés pris en charge aux urgences la semaine dernière ont ainsi été hospitalisés.

Cette vague soudaine avait suscité l’inquiétude dans les hôpitaux, frappés par une pénurie de personnel chronique et déjà confrontés à la grippe et au Covid-19. Le syndicat des pédiatres libéraux avait alors indiqué que le pic épidémique devrait être atteint dans les jours suivants. Dans le même temps, le pays était confronté aux prémices d’une neuvième vague de Covid-19

Vaccin contre la bronchiolite : une première mondiale

Dans ce contexte de triple épidémies, l’efficacité du tout premier vaccin au monde contre la bronchiolite, baptisé Beyfortus, apparaîssait donc particulièrement prometteuse, comme l’annonçait alors son concepteur, le laboratoire lyonnais Sanofi.

Codéveloppé avec AstraZeneca, Beyfortus est présenté comme le « premier agent d’immunisation à dose unique destiné à tous les bébés ». Ce n’est donc pas un vaccin à proprement parler (il n’active pas le système immunitaire), mais un ‘’anticorps monoclonal’’ directement actif contre les infections.

Le vaccin sera disponible le 15 septembre dans les pharmacies, sous le nom de Beyfortus® (ou nirsevimab). Il sera systématiquement proposé aux nourrissons de moins de un an, nés après l’épidémie de l’hiver dernier (soit après le 6 février 2023). Le seul critère, que le bébé soit sans facteur de risque de forme grave. Autre bonne nouvelle, ce vaccin sera intégralement remboursé.

Beyfortus, quelle efficacité ?

Les études cliniques, l’an dernier, ont démontré une réduction de 79,5% du risque d’infections à VRS et de 77,3% du risque d’hospitalisation. Sanofi a aussi lancé en septembre une étude, baptisée Harmonie pour évaluer cette efficacité auprès de 28 860 bébés de 0 à 12 mois (pour participer : rsvharmoniestudy.com).

Validé par l’Agence européenne du Médicament en septembre 2022 puis par la Commission européenne deux mois plus tard, le futur vaccin devait encore être évalué par la Haute Autorité de Santé. C’est chose faite depuis le 1er août 2023. Et le 24 août, la Direction générale de la Santé publiait un avis annonçant la mise en disponibilité du Beyfortus (nirsevimab) à compter du 15 septembre…

À SAVOIR

30% des enfants de moins de 2 ans sont touchés chaque année par la bronchiolite. Les principaux symptômes sont le nez qui coule, une toux sèche et sifflante, des difficultés respiratoires, de la fatigue. La fièvre est rare et, le cas échéant, généralement modérée.

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