Dans son dernier bulletin hebdomadaire, Santé Publique France évoque une « poursuite de la forte augmentation » des cas de bronchiolite. Une situation qui inquiète les hôpitaux de Lyon et de sa région, alors que la baisse brutale des températures fait craindre une accélération de l’épidémie. Comment protéger son enfant de la bronchiolite ? Quels sont les symptômes qui alertent et comment y faire face ? Rappel sur les moyens de préserver la santé de bébé.
Les derniers chiffres dévoilés ce mercredi par Santé Publique France ne laissent augurer rien de bon sur le front de l’épidémie de bronchiolite. Dans son communiqué hebdomadaire, l’organe national fait état d’une « poursuite de l’augmentation de forte des indicateurs de surveillance de la bronchiolite chez les enfants de moins de deux ans ». Santé Publique France confirme par ailleurs que la région Auvergne-Rhône-Alpes, comme toutes les régions de France, est désormais en phase épidémique. La semaine dernière, la Bretagne faisait encore de la résistance…
Sur la semaine écoulée, le recours aux urgences pour les enfants de moins de deux ans a progressé de 25%, dont 15% uniquement pour des cas de bronchiolite. Les hospitalisations, quant à elles, ont bondi de 22% dont 36% liées directement à la bronchiolite.
Parmi les 4 189 enfants de moins de deux ans vus aux urgences pour bronchiolite, 3 777 (90%) étaient âgés de moins de 1 an et 1 395 (33%) ont été hospitalisés.
Des chiffres inquiétants. Plus précoce et particulièrement virulente cette année, l’épidémie s’est donc déjà attaquée aux plus jeunes de manière brutale. Et l’épidémie, très contagieuse, se répand dangereusement chez les nourrissons. Un constat flagrant dans les hôpitaux de Lyon et de sa région.
Les urgences pédiatriques de Lyon bientôt saturées ?
Alors que les consultations d’urgences atteignent déjà des chiffres supérieurs à près de 60% par rapport à 2019 aux Hospices Civils de Lyon, le nombre de cas ne cessent d’accroître. Les services lyonnais craignent ainsi « non seulement une saturation des services d’urgence et de réanimation, mais aussi de l’ensemble des services de pédiatrie ».
Sur la totalité des lits de réanimation pédiatrique, un tiers sont en effet déjà occupés par des cas de bronchiolite. « On fait face à une précocité de l’épidémie qui risque progressivement de s’aggraver compte tenu de l’augmentation du nombre de consultations », alerte le Dr Hugues Desombre, chef des spécialités pédiatriques aux HCL.
Les cas risquent en effet d’augmenter avec la baisse des températures. En ce début de saison hivernale, le système immunitaire des tout-petits, encore immature, sont déjà sur le pied de guerre pour faire face à la baisse du mercure. La lutte contre les virus respiratoires comme celui de la bronchiolite est donc d’autant plus complexe. L’entourage des bébés doit ainsi être particulièrement attentif aux signes évocateurs d’un problème sévère.
Bronchiolite : quand faut-il s’inquiéter ?

Dès les premiers signes de difficultés respiratoires. Une consultation en urgence s’impose dans ce cas, en particulier chez les nourrissons de moins de six semaines, ou de moins de trois mois chez les prématurés. Certains symptômes doivent également alerter : des pleurs inhabituels, des temps de sommeil plus longs ou au contraire des insomnies, des vomissements, ou si l’enfant boit moins de la moitié de ses biberons à trois repas consécutifs.
La bronchiolite débute chez le nourrisson par des symptômes de rhume tels que des écoulements nasaux ou au contraire des encombrements, souvent accompagnés de toux légère. Dans la majorité des cas, les symptômes s’estompent de manière spontanée au bout de cinq à dix jours. La toux et les difficultés respiratoires peuvent toutefois persister durant deux à quatre semaines, selon les autorités sanitaires.
Bronchiolite : les bons gestes pour sauver bébé
La première chose est donc d’emmener bébé consulter un pédiatre, voire les urgences en cas de symptômes graves ou de fragilité du nourrisson (pathologies, malformations, prématurité…). En parallèle du traitement et des soins prescrits par le médecin, les autorités sanitaires recommandent quelques gestes simples pour favoriser la guérison de l’enfant et la libération de ses voies respiratoires.
- Nettoyer le nez de l’enfant au moins six fois par jour avec du sérum physiologique.
- Fractionner ses repas et préférer les petites quantité.
- L’hydrater régulièrement en lui donnant de l’eau.
- Aérer régulièrement toutes les pièces, en particulier celle dans laquelle il se couche.
- Éviter de trop le couvrir et de trop réchauffer la pièce.
- Le tenir loin des rejets de tabac, de cigarette électronique et autres fumées ou aérosols potentiellement dangereux.
- Coucher l’enfant sur le dos en surélevant légèrement sa tête.
- Ne jamais partager ses couverts, biberons et autres accessoires qu’il porte à la bouche, avant de les laver soigneusement.
- Éviter les lieux publics en particulier les endroits clos (centres commerciaux, transports en commun, salles d’attente…).
- Se laver régulièrement les mains, en particulier avant de s’occuper de l’enfant.
- Enfin, respecter les gestes barrières, notamment le port du masque quand cela est nécessaire.
Pour rappel, les services des urgences sont réservées aux cas graves. En l’absence de symptômes sévères, consultez un pédiatre ou un médecin pour éviter d’engorger les urgences.
À SAVOIR
Les décès des nourrissons imputables à une bronchiolite aigüe restent rares. Ils concernent en moyenne moins de 1% des cas. Les cas sévères concernent le plus souvent des enfants ayant des fragilités particulières, prématurés ou souffrant d’autres pathologies, de malformations notamment cardiaque.