Vous perdez vos cheveux ? La calvitie touche avec plus ou moins de précocité jusqu’à 50% des hommes. Aucun traitement curatif à long terme n’a pour l’instant été identifié. Mais il existe plusieurs techniques qui permettent de ralentir les effets de la calvitie.
La calvitie est le stade ultime de l’alopécie androgénétique (AAG). Il s’agit du diagnostic le plus fréquent de la chute de cheveux diffuse chronique. Liée à un excès d’hormones mâles, elle se traduit par une perte capillaire graduelle, du front au sommet du crâne en passant par les golfes. Elle touche principalement les hommes, parfois dès la fin de la puberté. 15% d’entre eux sont ainsi concernés entre 20 et 30 ans, et 50% après 50 ans. Mais la chute de cheveux n’épargne pas pour autant les femmes, notamment à la ménopause.
Aucun traitement curatif n’a à ce jour été identifié. Les traitements naturels (vitamines, compléments alimentaires) et capillaires (shampoings, lotions) n’ont pas prouvé leur efficacité.
Mais il existe toutefois des moyens de ralentir la chute des cheveux, voire d’en compenser la disparition. Notamment grâce à deux traitements bénéficiant de recommandation thérapeutique.
Calvitie : des traitements à l’efficacité avérée
Le traitement local
Comment : le Minoxidil agit sur les bulbes pileux. On l’applique en lotion sur le cuir chevelu sec, deux fois par jour.
Les + : ralentissement net de la chute des cheveux, résultats perceptibles sous trois mois, efficacité avérée (action antichute dans 70% des cas, repousse modérée dans 40% des cas),
Les – : traitement longue durée (voire à vie) et purement suspensif, application contraignante, effets secondaires bénins (irritations, pellicules, eczéma), absence de remboursement par la sécurité Sociale, perte rapide (2 à 6 mois) du bénéfice acquis en cas d’arrêt.
Le traitement oral
Comment : la prescription de Finastéride permet de diminuer le taux sanguin et capillaire de l’hormone à l’origine de la chute des cheveux. On l’administre sous forme de pilules (Propécia).
Les + : efficacité antichute dès trois mois, repousse possible dès le 6ème mois, bonne tolérance clinique.
Les – : contre indiqué chez la femme, voire les hommes jeunes, effets secondaires d’ordres sexuels (baisse de la libido, dysfonction érectile, anomalie de l’éjaculation) et psychologiques (dépression), risque de cancer du sein chez l’homme, perte du bénéfice acquis en moins de 6 à 12 mois en cas d’arrêt.
Quand recourir à la chirurgie ?
Le traitement chirurgical par greffe
Comment : la chirurgie capillaire ne doit être envisagée que chez des patients motivés ayant une alopécie androgénétique masculine stabilisée ou peu évolutive. Il est préférable de ne pas opérer les sujets jeunes, de moins de 25 ans. Car l’évolution de la calvitie est alors plus difficile à prévoir. Les interventions les plus simples et plus souvent pratiquées, les plus naturelles et les plus sûres restent les autogreffes.
La FUE (Follicular Unit Extraction) est la technique de micro-greffe la plus couramment utilisée. Réalisée sous anesthésie locale, elle consiste à retirer des racines aux endroits fournis. Ces racines sont réimplantées dans de minuscules alvéoles dans les zones dégarnies.
Les + : pas d’hospitalisation ni anesthésie générale, pas de rejet de la greffe
Les – : trois à cinq séances en moyenne, un coût élevé (jusqu’à 4000€ la séance, non remboursé), une douleur passagère, un effet esthétique (croûtes de cicatrisation) gênant à court terme
Une autre méthode (la FUT ou Follicular Unit Transplant), réalisée sous anesthésie, vise à décoller une bande de cuir chevelu pour la réimplanter directement sur une zone chauve.
Calvitie: vers une nouvelle technique révolutionnaire?
Des chercheurs américains sont parvenus tout récemment à reproduire des follicules pileux en utilisant des cellules souches humaines, grâce à des micro-moules imprimés en 3D. Cette technique, pour l’instant appliquée sur des souris en laboratoires, pourrait révolutionner la lutte anti-calvitie dans les années à venir.
En attendant, le traitement chirurgical par implant artificiel, longtemps à la mode, a totalement été abandonné. Ce traitement de chirurgie esthétique consistait à implanter des cheveux artificiels dans le cuir chevelu. Les implants étaient fixés à l’aide d’un nœud en silicone. Rapide, ce procédé multipliait les désagréments : un effet visuel parfois aléatoire, une intolérance fréquente, une perte plus ou moins rapide des cheveux implantés (20 à 30% par an), un prix élevé, des risques de lésions et d’infections…
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À SAVOIR
Dans l’Antiquité, on traitait la chute des cheveux avec de la salive de cheval, du fumier d’oie ou des toiles d’araignées. La calvitie était alors courante… et honteuse. Jules César aurait utilisé des mixtures à base de dents de cheval, de morceaux de souris et de graisse d’ours. Il avait même obtenu du Sénat de porter en permanence la couronne de lauriers réservée aux triomphes, selon Suétone.
La calvitie peut se traiter et les solutions sont nombreuses mais la greffe de cheveux reste la solution la plus efficace. Les résultats sont dans la plupart bluffant, il suffit juste de choisir un bon praticien pour être sur du résultat mais ce traitement n’est pas remboursé, l’acte est considéré comme purement esthétique.
Comme la calvitie peut être due à de nombreux facteurs, il est beaucoup plus utile de commencer par en déterminer les causes afin de savoir quel traitement adopter.