3000. C’est le nombre, chaque année en France, de femmes chez qui on détecte un cancer du col de l’utérus. Cette maladie, bien qu’aujourd’hui largement prévenue et traitée, reste l’une des principales causes de décès liés au cancer chez les femmes. Mais quels sont les éléments déclencheurs ? Quels sont les traitements disponible ? Éléments de réponses avec le concours de…
Le cancer du col de l’utérus est une affection qui touche la muqueuse du col utérin, c’est-à-dire le tissu qui le recouvre. Il résulte de la transformation d’une cellule normale en une cellule anormale qui se multiplie de manière incontrôlable, formant une masse connue sous le nom de tumeur maligne. Parfois mortel, le cancer du col de l’utérus peut pourtant être prévenu, notamment par le vaccin VPH. Explications.
Connaître le cancer du col de l’utérus et ses signaux d’alarme
Qu’est-ce que le cancer du col de l’utérus ?
Le cancer du col de l’utérus est une maladie qui se développe dans les tissus du col de l’utérus, la partie inférieure de l’utérus, reliant cet organe au vagin. Il se développe généralement sur une longue période, commençant souvent par des lésions précancéreuses avant de devenir cancéreux.
Chaque année, environ 570 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués dans le monde, et plus de 300 000 femmes en meurent.
Quels sont les symptômes ?
Le cancer du col de l’utérus peut manifester divers symptômes, mais il peut également être asymptomatique aux stades précoces. Les signes les plus courants comprennent des saignements vaginaux anormaux, tels que des saignements entre les règles, après des rapports sexuels, ou après la ménopause, ainsi que des menstruations anormalement abondantes ou prolongées. Des pertes vaginales inhabituelles, notamment malodorantes ou contenant du sang, peuvent également être observées. D’autres symptômes peuvent apparaitre tel que des douleurs pelviennes persistantes sans cause apparente, ainsi que des douleurs pendant les rapports sexuels.
Parmi les autres signes courants, des changements dans les habitudes urinaires ou intestinales : un besoin fréquent d’uriner, des douleurs en urinant, ou même de la constipation, peuvent ainsi se manifester.
Attention ! Ces symptômes peuvent s’apparenter à d’autres pathologies gynécologiques comme l’endométriose, ce qui peut compliquer le diagnostic. Cependant, toute manifestation inhabituelle persistante doit être signalée à un professionnel pour aboutir à un diagnostic précis.
Existe-il des facteurs de risque du cancer du col de l’utérus
Le virus du papillome humain (VHP) ou “papillomavirus humain” est la principale cause du cancer du col de l’utérus.
Ce virus sexuellement transmissible est extrêmement courant et peut infecter la région génitale, causant des lésions précancéreuses qui, si non traitées, peuvent évoluer vers un cancer.
Tabagisme
Le tabagisme est un facteur de risque bien établi pour de nombreux cancers, y compris le cancer du col de l’utérus. Les substances chimiques nocives présentes dans la fumée de tabac peuvent endommager les cellules du col de l’utérus et augmenter le risque de cancer.
La santé sexuelle / les relations multiples
Les femmes ayant des rapports sexuels à un jeune âge ou avec plusieurs partenaires sexuels ont un risque plus élevé de contracter le VPH, ce qui accroît par conséquent leur risque de développer un cancer du col de l’utérus. Il est important de se renseigner dès le plus jeune âge, de se faire dépister et de toujours bien se protéger.
Antécédents
Des antécédents familiaux de cancer du col de l’utérus, une immunité affaiblie et certaines conditions médicales, comme le VIH peuvent également augmenter le risque de développer cette maladie.
Cancer du col de l’utérus : l’importance du diagnostic
Cancer du col de l’utérus : comment se fait-on diagnostiquer ?
Le diagnostic du cancer du col de l’utérus peut se faire de différentes manières et implique généralement plusieurs étapes.
- Examen gynécologique : le médecin commence par effectuer un examen gynécologique complet, y compris un examen du col de l’utérus à l’aide d’un instrument appelé un spéculum. Ils recueillent également les antécédents médicaux détaillés, notamment les symptômes rapportés par la patiente.
- Test de Pap : le test de Pap, également connu sous le nom de frottis cervico-vaginal, consiste à prélever des cellules du col de l’utérus pour examen au microscope. Cela permet de détecter des cellules anormales ou précancéreuses.
- Test HPV : le test de l’ADN du papillomavirus humain (HPV) peut être effectué en même temps que le frottis, le HPV étant la cause majeure du cancer du col de l’utérus.
- Colposcopie : si des cellules anormales sont détectées lors du test de Pap, le médecin peut recommander une colposcopie. Pendant cet examen, un colposcope est utilisé pour examiner de près le col de l’utérus et prélever des échantillons de tissu pour une analyse ultérieure en laboratoire.
- Imagerie médicale : des techniques d’imagerie telles que l’échographie, la tomodensitométrie (TDM) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent être utilisées pour évaluer l’étendue de la maladie, notamment si le cancer s’est propagé à d’autres organes.
- Biopsie : si des cellules anormales sont détectées lors de la colposcopie, une biopsie est généralement réalisée pour confirmer le diagnostic de cancer du col de l’utérus. Cette procédure consiste à prélever un petit échantillon de tissu pour examen microscopique afin de déterminer la présence de cellules cancéreuses.
Une fois le diagnostic posé, d’autres tests peuvent être effectués pour déterminer le stade de la maladie et aider à planifier le traitement approprié. Il est important que les femmes en âge de pouvoir contracter ce cancer subissent régulièrement des examens de dépistage, tels que les frottis cervico-vaginaux, pour détecter précocement toute anomalie et ainsi prévenir le cancer du col de l’utérus.
Comment éviter le cancer du col de l’utérus ?
Il est impossible, en réalité, de se protéger complètement du cancer du col de l’utérus. Il existera toujours un risque de le contracter. Cependant, il est possible de prévenir un maximum ce cancer en prenant certaines précautions.
Vaccination contre le VPH
La vaccination contre le VPH est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir le cancer du col de l’utérus. Elle est recommandée pour les jeunes filles mais aussi pour les garçons avant qu’ils ne deviennent sexuellement actifs.
Dépistage régulier et test de Pap
Le dépistage régulier du cancer du col de l’utérus, notamment par le biais du test de Pap, peut aider à détecter les cellules anormales avant qu’elles ne deviennent cancéreuses, permettant ainsi un traitement précoce et efficace.
Modifications de style de vie
Éviter le tabagisme, se protéger lors de rapports sexuels et se faire dépister sont les premières étapes pour prévenir ce cancer féminin.
Cancer du col de l’utérus : quels sont les traitements possibles ?
Pour traiter le cancer du col de l’utérus, il existe différentes solutions. Celle-ci dépendent de plusieurs facteurs, y compris le stade de la maladie, la santé globale de la patiente et ses préférences personnelles.
Chirurgie :
- Conisation : cette procédure consiste à retirer une partie du col de l’utérus contenant les cellules cancéreuses. C’est souvent réalisé pour traiter les lésions précancéreuses.
- Hystérectomie : il s’agit de l’ablation chirurgicale de l’utérus. Dans les cas plus avancés, une hystérectomie peut être nécessaire pour enlever le col de l’utérus ainsi que d’autres tissus environnants affectés par le cancer.
- Lymphadénectomie pelvienne et/ou lombo-aortique : dans certains cas, les ganglions lymphatiques pelviens et/ou lombo-aortiques peuvent être enlevés chirurgicalement pour prévenir la propagation du cancer.
Radiothérapie :
- La radiothérapie utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses. Elle peut être administrée de deux manières :
- Radiothérapie externe : les rayons sont dirigés vers la zone du cancer à partir d’une machine à l’extérieur du corps.
- Curie-thérapie : des sources radioactives sont placées directement dans ou près de la zone tumorale.
Chimiothérapie :
- La chimiothérapie utilise des médicaments anticancéreux pour détruire les cellules cancéreuses. Elle peut être administrée seule ou en combinaison avec la radiothérapie, en fonction du stade du cancer.
Thérapie ciblée :
- Cette approche thérapeutique vise spécifiquement les cellules cancéreuses en ciblant des protéines ou des processus spécifiques impliqués dans la croissance tumorale. Des médicaments tels que le Bevacizumab peuvent parfois être utilisés en combinaison avec la chimiothérapie ou la radiothérapie pour traiter le cancer du col de l’utérus avancé.
Le choix du traitement dépendra de la patiente et son stade cancéreux. Parfois, une combinaison de ces traitements peut être recommandée pour obtenir les meilleurs résultats.
À SAVOIR
Le cancer n’est pas une maladie contagieuse, il est donc tout à fait possible d’avoir des rapports sexuels en ayant le cancer du col de l’utérus.
Mais attention ! Les traitements par chimiothérapie peuvent entraîner une série d’effets secondaires qui peuvent perturber la capacité à maintenir une vie sexuelle épanouie.
Parmi ces effets indésirables, la sécheresse vaginale se manifeste fréquemment chez les personnes traitées par chimiothérapie. Cette absence de lubrification naturelle peut rendre les rapports sexuels inconfortables, voire douloureux. Combiner rapports et cancer n’est donc pas impossible et de nombreuses solutions existent pour maintenir une vie sexuelle satisfaisante, si l’envie s’en fait sentir.