Etude : la pratique d'une activité physique possède t-elle toujours des bienfaits au stade 4 d'un cancer (généralisé) ? ©pressfoto_Freepik

Vivre avec un cancer du sein est souvent une épreuve, d’autant plus quand il est généralisé… L’activité physique peut-elle aider à améliorer la qualitée de vie de ces femmes, au stade 4 de la maladie ? Cette question fait l’objet d’une nouvelle étude lyonnaise. Les détails avec le Dr Lidia Delrieu, chercheuse au département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard, à Lyon.

Lorsque le cancer du sein évolue en métastases, se propageant au niveau d’autres organes, l’espérance de vie tend à se réduire. Bien que les profils diffèrent, la fatigue a tendance à être plus présente et la qualité de vie altérée. Pour autant, la pratique d’une activité physique modérée et adaptée reste possible pour de nombreuses femmes. A t-elle de réels bienfaits sur leur état de santé ? Quelles sont les améliorations auxquelles les patientes peuvent espérer ?

Une étude sur ce sujet est initiée par une équipe pluridisciplinaire du Centre Léon Bérard, centre de lutte contre le cancer, à Lyon. Intitulée ABLE02, l’étude est étendue à l’échelle nationale. Objectif : améliorer la qualité de vie et la fatigue des patientes concernées. Les explications du Dr Lidia Delrieu, chercheuse spécialisée dans l’activité physique, le cancer et la santé via le numérique.

L’activité physique pour améliorer la qualité de vie 

Quels sont les objectifs de cette étude ?

L’objectif est de déterminer les effets de l’activité physique sur la qualité de vie et la fatigue auprès de femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique, donc généralisé. Dans un second temps, ces travaux permettront également d’évaluer les impacts sur leur état psychologique (bien-être, santé mentale, qualité de vie…), physique (condition physique, force, endurance…), clinique (taux de survie, toxicités des traitements) et biologique (inflammation, immunité…).

Pourquoi s’intéresser spécifiquement aux cancers du sein métastatique ?

Il existe peu d’informations sur l’amélioration de la qualité de vie des patients de cancers généralisés. De nombreuses études relatent en effet les bienfaits de l’activité physique à un stade de cancers du sein localisés. À l’inverse, elles sont rares sur les effets auprès des femmes atteintes d’un cancer de stade 4, évolué en métastases.

Sport et cancer métastatique : le numérique au service de la recherche

Qui peut participer à cette étude ?

Cela concerne les femmes atteintes d’un cancer du sein diagnostiqué comme métastatique. Le traitement de première ligne doit être la chimiothérapie, depuis moins d’un mois. Le cancer doit également être hormonodépendant. C’est à dire que sa croissance est stimulée par les hormones féminines (œstrogènes, progestérone) naturellement produites par l’organisme. Le récepteur HER2 doit quant à lui être négatif. Cela signifie que les cellules cancéreuses ne présentent pas cette protéine qui a la propriété de favoriser la croissance des tumeurs.

Un certificat médical délivré par leur médecin oncologue doit également pouvoir attester de la capacité des femmes à réaliser ce programme.

Concrètement comment va se dérouler cette étude ?

Il s’agit d’une étude qui s’étend à l’échelle nationale. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, plusieurs centres et d’hôpitaux se sont portés volontaires, notamment à Lyon, Grenoble ou encore Saint-Etienne. Durant 6 mois, environ 70 femmes de la région seront suivies via un dispositif connecté spécialement dédié à l’étude.

Le panel se divisera en deux groupes répartis au hasard. Le premier recevra uniquement les recommandations internationales habituelles en activité physique et répondront à tous les questionnaires via une application mobile. Les participantes du second groupe disposeront quant à elles d’une application mobile ainsi que d’une montre connectée. Elles seront amenées et encouragées via des contacts réguliers, à réaliser au moins trois séances de 10 minutes ou plus de marche selon leurs aptitudes. Elles auront ainsi un objectif personnalisé de nombre de pas adaptées à leurs capacités physiques respectives. Chaque participante bénéficiera d’un suivi régulier par des professionnels de santé. Des quiz hebdomadaires seront également disponibles sur l’application pour lutter contre les idées reçues sur l’activité physique et la nutrition.

Cette enquête permettra d’évaluer et de comparer les possibles améliorations personnelles de l’état santé des patientes. Le but est de démontrer les bienfaits de l’activité physique dans cette population. Nous espérons également à travers ce projet pouvoir encourager les femmes à pratiquer une activité physique régulière et appropriée malgré le cancer du sein généralisé.

À SAVOIR

Les patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique (généralisé) qui pensent répondre aux conditions de l’étude ABLE02 et désireuses d’y participer peuvent solliciter l’équipe soignante de leur hôpital. Il est également possible de prendre contact directement avec LE DÉPARTEMENT PRÉVENTION CANCER ENVIRONNEMENT DU CENTRE LÉON BÉRARD. IL est essentiel d’en discuter en premier lieu avec un médecin.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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