Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent. Et parce qu’il est majoritairement diagnostiqué tard, entre 60 et 90 ans, il est important de rappeler régulièrement toute la nécessité d’un dépistage précoce. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de la journée européenne de la prostate, le 20 septembre : comment limiter les risques du cancer de la prostate ? Quels sont les symptômes ? Quand et comment se faire dépister ? Les réponses du Dr Clémence Roméo, oncologue du parcours urologie au Centre Léon Bérard, à Lyon, à l’occasion de son passage sur le plateau de l’émission Votre Santé, sur BFM TV Lyon.
Le dépistage d’un cancer à un stade précoce permet de faciliter sa guérison et de limiter les formes graves qu’il peut développer. Pour le cancer de la prostate, qui ne touche que les hommes, il n’y a pas de dépistage organisé. Il est donc d’autant plus nécessaire de rester vigilant concernant ses symptômes et les gestes à adopter, comme le rappelle le Dr Clémence Roméo, oncologue au Centre Léon Bérard, invitée de l’émission Votre Santé du mardi 19 septembre 2023 sur BFM TV Lyon.
Comprendre et anticiper le cancer de la prostate
À quoi sert la prostate ?
La prostate est une glande « exocrine » qui n’est présente que chez les hommes. Elle est située dans le pelvis (bassin), plus précisément sous la vessie et en avant du rectum. Son rôle est de créer le liquide spermatique, qui participe à la production du sperme.
Quels sont les symptômes qui peuvent alerter ?
Pour le cancer de la prostate, il y a très peu de signes d’alertes. La majorité de ces cancers sont asymptomatiques, en particulier lorsqu’ils sont encore au stade localisé.
Par contre, des troubles urinaires, du sang dans le sperme ou dans les urines doivent alerter, une consultation médicale est recommandée. Dans la majorité des cas, ce sont des pathologies bénignes, mais qui peuvent mener à la découverte d’un cancer de prostate.
Le dépistage du cancer de la prostate
À quel âge faut-il se faire dépister ?
Il reste extrêmement rare d’avoir un cancer la prostate avant 50 ans. Ainsi, le dépistage pour les personnes beaucoup plus jeunes n’est pas forcément recommandé.
Pour le cancer de la prostate, il n’y a pas de dépistage organisé comme il y en a pour le cancer du sein. Le dépistage est individuel. Il faut donc que le patient, à partir de ses 50 ans, en parle avec son médecin traitant.
Comment se déroule un dépistage du cancer de la prostate ?
Le dépistage est réalisé lors d’une consultation avec un médecin traitant ou un urologue. Il se déroule en deux étapes. Premièrement, un toucher rectal est fait pour vérifier que la prostate ne possède pas de zones anormales.
Deuxièmement, une analyse sanguine est réalisée pour vérifier le dosage biologique du PSA. Le PSA est une protéine qui est anormalement élevée dans le sang en cas de cancer.
Les risques de ce cancer et les recommandations pour le limiter
Quels sont les facteurs de risque de ce cancer ?
Plus un homme vieillit, plus il a de risques de développer un cancer de la prostate, notamment après 50 ans. Pour les hommes en situation d’obésité, les risques augmentent.
Il existe également des facteurs ethniques. Les patients d’origines africaines ou antillaises sont plus à risque d’avoir un cancer de la prostate.
Les facteurs génétiques sont particulièrement significatifs. Lorsqu’on a des cas dans la famille, on a plus de risques de le développer.
À l’inverse, quelles sont les bonnes pratiques à adopter pour limiter les risques ?
Ce qu’il faut adopter, c’est l’activité physique ! Ça a été prouvé : réaliser une activité physique régulière diminue le risque d’avoir un cancer, notamment celui de la prostate.
Avoir une alimentation saine peut également être un facteur qui limite les risques de cancer. L’obésité étant un facteur de risque, il faut avoir une alimentation saine et équilibrée.
Les traitements contre le cancer de la prostate
Quelles sont les méthodes de traitement pour ce cancer ?
La prise en charge du cancer de la prostate dépend du stade de la maladie. Si le cancer est localisé, les traitements sont curatifs. Dans ce cas, il est possible d’avoir recours à la chirurgie, en enlevant la prostate. La radiothérapie est également possible en éliminant les cellules cancéreuses grâce à des rayons X. Pour les cancers à très faible risque, une surveillance très active et le renouvellement des examens peut suffire.
À l’inverse, si le cancer est diffusé, on dit qu’il est métastatique. La base du traitement est alors l’hormonothérapie. Puisque le cancer de la prostate est un cancer qui est hormonodépendant, l’objectif est de bloquer la sécrétion de testostérone, pour bloquer les cellules.
À SAVOIR
Le 20 septembre est la journée européenne de la prostate. Cette journée a pour objectif de sensibiliser le grand public sur toutes les pathologies qui peuvent toucher la prostate. Il y a le cancer, mais également l’adénome (augmentation du volume de la prostate) et la prostatite (inflammation de la prostate).