Le cancer de la prostate touche un homme sur deux en France. Deuxième cancer masculin le plus meurtrier, un traitement précoce permet de sauver des vies. À Lyon, les HCL se réorganisent pour mieux prendre en charge les patients.
« Le cancer de la prostate tue un homme toutes les heures, en France » se désole le Pr. Stéphane Crouzet, professeur des universités et praticien aux Hospices civils de Lyon (HCL). Pourtant, les traitements s’améliorent : le taux de mortalité diminue ainsi d’environ 4% par an.
Si le bilan humain reste lourd, la vie de nombreux patients est épargnée et surtout améliorée. Cela est dû au dépistage précoce et à l’amélioration des traitements au fil des années. L’appareil d’ultrasons focalisés (Focal One), innovation lyonnaise, permettant une intervention ciblée et d’éviter la prostatectomie dans certains cas, en est un bon exemple.
« Près de 89 % des patients ont pu garder leur prostate grâce aux avancées thérapeutiques », selon le Pr. Crouzet. Ne pas recourir à la prostatectomie évite ainsi la pléiade d’effets secondaires qui en résulte (incontinence urinaire, troubles de l’érection…).
Une meilleure organisation pour une prise en charge plus efficace
Avec plus de 60 000 nouveaux cas par an, il s’agit de la première cause de cancer masculin en France. À Lyon, les urologues des HCL traitent plus de 1500 cas de cancers de la prostate chaque année. Pour faire face à cette demande grandissante, les équipes se réorganisent. Les pathologies de la prostate seront essentiellement traités à l’hôpital Edouard Herriot, à Lyon. « Les Hospices civils de Lyon sont l’un des rares établissements à proposer un panel aussi large de traitements au sein d’une même établissement », se réjouit le Pr. Crouzet.
Quand le taux de dépistage augmente, la mortalité recule
Si le dépistage du cancer de la prostate a pu être critiqué, il reste essentiel pour les hommes de 50 ans et plus. « Aujourd’hui nous savons agir en fonction de la situation. Certains cancers qui présent un faible risque de développement sont surveillés mais ne sont pas traités si cela n’est pas utile », atteste le Pr. Crouzet.
L’augmentation du dépistage a permis la chute du taux de mortalité de 40 % depuis 1980. Les progrès doivent cependant se poursuivre pour sauver des vies. Aujourd’hui un homme meurt toutes les heures, victime d’un cancer de la prostate.
À SAVOIR
À partir du 1er novembre 2019, les patients atteints de cancer de la prostate devront se rendre à l’HÔPITAL EDOUARD HERRIOT, à Lyon. Auparavant partagé avec l’hôpital Lyon Sud, l’unité d’urologie des HCL sera réunie sur un seul et même site. Cette initiative devrait permettre de faciliter la prise en charge rapide des patients.