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Le cancer du sein exige une vigilance accrue en cas d'antécédents familiaux ©S.Bobyk

Octobre Rose sensibilise chaque année sur l’importance du dépistage du cancer du sein, le plus meurtrier chez la femme. Quelques minutes suffisent parfois à sauver une vie. Les explications des docteurs Marie Peix et Anne Peroni, radiologues spécialisées en sénologie au Centre Créqui, à Lyon. 

Pourquoi faut-il se faire dépister ?

Parce que le cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier avec plus de 54 000 nouveaux cas par an et 12 000 décès.

 

Quand se faire dépister ?

En l’absence d’antécédents familiaux, le dépistage est pris en charge par l’Assurance Maladie à partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans. Cette prise en charge est de 100% pour la mammographie. Entre 40 et 50 ans, nous ne sommes plus dans le cadre d’un dépistage organisé mais d’un dépistage individuel qui doit être envisagé au cas par cas. Avant 50 ans, les femmes ayant un risque élevé ou très élevé de cancer du sein peuvent bénéficier d’un suivi spécifique adapté à leur situation individuelle. Désormais, les personnes exigeant un dépistage spécifique peuvent bénéficier d’une prise en charge à 100 % pour les examens recommandés dans leur situation.

 

Cancer du sein, vigilance accrue en cas d’antécédents

Concrètement, quelles femmes sont concernées par cette surveillance spécifique avant 50 ans ?

Toutes les femmes présentant des facteurs de risque particuliers en raison de certains antécédents. On peut considérer le niveau de risque comme « élevé ». Par exemple, en cas d’antécédent personnel de lésion à risque histologique sur un prélèvement radiologique). Il est parfois « très élevé ». C’est le cas lorsque plusieurs personnes d’une même famille sont atteintes de cancer du sein ou de l’ovaire. Ou encore en cas d’antécédent personnel d’irradiation thoracique dans l’enfance. Il peut s’agir dans certains cas de cancers en lien avec une anomalie génétique. Cela concerne seulement 5 à 10 % des cancers du sein.

Ce dépistage précoce doit faire l’objet au préalable d’une concertation avec votre médecin, votre gynécologue et surtout avec un onco-généticien si des antécédents familiaux sont avérés. Attention toutefois, ce n’est pas parce qu’une personne de votre famille a eu un cancer du sein que vous présentez forcément des prédispositions génétiques.

 

À quelle fréquence faut-il se faire dépister après 50 ans ?

Tous les deux ans en l’absence d’événements cliniques particuliers.

 

Et en cas de doute ?

La patiente ne doit pas hésiter à consulter son médecin pour un examen clinique. Il pourra justifier un examen radiologique plus approfondi.

 

Mammographie, passage obligé avant l’échographie

Dans quels cas une femme doit-elle consulter de manière systématique ?

Lorsqu’elle découvre une bosse, une déformation ou un gonflement à l’auto-palpation, un écoulement ou une simple anomalie mamelonnaire.

 

Dans ce cas, quels sont les examens à pratiquer ?

Une échographie doit être pratiquée en priorité si une mammographie a été réalisée il y a moins de deux ans. Si l’anomalie s’avère suspecte, on doit envisager des investigations plus poussées, avec une autre mammographie voire des prélèvements en fonctions des résultats de l’imagerie. Il est important de réagir rapidement, à la fois pour des raisons purement médicales mais aussi psychologiques pour la patiente. Les établissements, comme le Centre Créqui, qui disposent d’un plateau technique, peuvent réaliser ces prélèvements à visée diagnostique, indispensables pour une prise en charge adaptée.

 

Comme se passe une mammographie ?

On réalise deux clichés par sein, de face et oblique. En fonction de la densité mammaire ou d’une éventuelle anomalie, une échographie complémentaire peut être préconisée.

 

Combien dure une mammographie ?

Globalement, il faut prévoir une vingtaine de minutes, avec un petit examen clinique préalable, l’explication de la démarche, avant l’acte radiologie lui-même qui ne dure que quelques secondes.

 

Cancer du sein, vers un dépistage personnalisé

Quelle est la différence entre une mammographie et une échographie mammaire ?

La mammographie est une technique d’imagerie qui utilise les rayons X. Elle permet de mettre en évidence des micro-calcifications dans la glande mammaire. L’échographie, elle, utilise la technique des ultrasons pour détecter des masses ou des nodules. Dans tous les cas, on commence les examens par une mammographie.

 

Quel est l’avenir de la sénologie ?

On tend de plus en plus vers des thérapeutiques ciblées ou personnalisées. Cela évolue dans le même sens pour le dépistage. Dans quelques années, on pourra par exemple programmer les dépistages en fonction de l’âge de la patiente. Mais aussi de ses antécédents personnels et familiaux, des prélèvements salivaires, des tests génétiques … Pour l’instant, l’âge est le seul critère pour le dépistage organisé.

 

Caution scientifique: docteurs Anne Péroni et Marie Peix (Centre Créqui à Lyon)

 

A SAVOIR

Une étude clinique européenne de grande ampleur et de longue haleine – au moins sept ans – a été lancée en janvier 2019. Le but, évaluer si un dépistage personnalisé de cancer du sein pourrait être une meilleure option pour le dépistage des femmes entre 40 et 70 ans. Intitulée My Personal Breast Cancer Screening (MyPeBS), cette recherche est menée en Belgique, au Royaume-Uni, en Italie, en Israël et en France pour parvenir à un dépistage personnalisé de cette maladie.

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