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Comment et quand faire appel à la procréation médicalement assistée ? Y a-t-il un âge limite ? Quels sont les contraintes ? Deux spécialistes du centre hospitalier Alpes-Léman, en Haute-Savoie, répondent à toutes les questions des femmes en mal d’enfant.

Anne Boucher et Béatrice Dorphin sont respectivement médecin et biologiste au centre d’assistance médicale à la procréation du centre hospitalier Alpes-Léman, à côté de Bonneville, en Haute-Savoie. Anne Boucher en est la coordinatrice. Le centre d’AMP fête en 2015 ses dix ans.

La PMA, pour qui ?

A partir de quand un couple peut-il venir consulter dans un centre comme le votre ?

Anne Boucher : Ils peuvent venir d’eux-mêmes, ou bien être envoyés par un médecin. Ils est aussi possible d’arriver avec un bilan complet déjà effectué, mais la première consultation sert souvent à réaliser ce premier bilan. Puis on se revoit avec les résultats et les dossiers passent en réunion, en présence de différents spécialistes. Il s’agit de décider du « palier » dans lequel nous plaçons les couples (lire l’éclairage ci-dessous, ndlr). A chaque étape qui suivra, le consentement des deux sera demandé.

Qui peut venir, et quand ?

Béatrice Dorphin : Les couples homme et femme, vivants, en âge de procréer (43 ans pour les femmes si elles souhaitent être prises en charge). Pour les hommes, il n’y a pas d’âge légal, nous le fixons ici à 60 ans. Les tentatives ne sont pas ouvertes par la loi aux femmes seules ou aux couples de même sexe. Il faut aussi une communauté de vie de deux ans, il est obligatoire de vivre ensemble. Il y a quand même un gros bémol par rapport à l’âge. En ce moment de plus en plus de femmes essaient trop tard, après 35 ans. Dans les médias, on a tendance à leur faire croire que c’est possible, mais ce n’est pas vrai. A partir de 35 ans, il faut faire un bilan, même avant d’avoir atteint les deux ans de vie commune que l’on vient d’évoquer.

Traitement hormonal et fécondation in vitro

Combien de temps l’ensemble des procédures peuvent-elles prendre ?

AB : Faire le dossier de départ prend un bon mois, avec des réunions d’explications avant d’entamer le processus. En moyenne, les couples viennent trois fois. Nous essayons de regrouper les rendez-vous. En l’espace de deux, trois mois, on arrive en phase opérationnelle.

Est-ce contraignant ?

BD : Oui, toute stimulation l’est. Quand c’est le bon moment, nous les appelons pour leur donner les conduites à tenir. Les patientes font leur stimulation chez elles et nous les suivons ici avec examen par échographie notamment, ou par un professionnel extérieur si les gens viennent de loin. Le traitement hormonal est sous cutané. En fécondation in vitro, on administre une dose forte. A certaines périodes, il y aura des échographies tous les deux jours pendant 15 jours. Puis ils reviennent à la fin le jour de l’acte. Il faut donc être disponible.

Combien cela coûte-t-il ?

AB : En France, dans un centre public, c’est pris en charge à 100%, il n’y a pas de dépassement d’honoraire. Les patients ne déboursent donc rien, sous un plafond de 6 inséminations et de 4 FIV.
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À SAVOIR

Environ un couple sur six a des difficultés pour avoir un enfant. Avant qu’ils n’envisagent une prise en charge, il est généralement admis que deux ans d’essais infructueux sont nécessaires pour justifier une consultation médicale.

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