Vous voulez courir avec votre chien ? Plutôt que de passer vos séances de jogging en solitaire, emmenez votre compagnon à quatre pattes se dépenser à vos côtés. C’est possible, mais à condition de suivre les recommandations des experts. Les conseils avisés du Dr Hélène Savariau, vétérinaire à Bourgoin-Jallieu.
Dans la tendance de la remise en forme, la course à pied avec son chien est bien plus qu’une simple activité physique. Courir aux côtés de son animal de compagnie a des avantages tant sur le plan physique que mental. Mais des précautions sont à prendre pour garantir la sécurité et le bien-être de chacun. Découvrez les conseils pratiques du Dr Hélène Savariau, vétérinaire à Bourgoin-Jallieu, pour débuter au mieux cette expérience.
Sport : chaque chien est différent
Si vous possédez un berger australien ou un border collie, les feux sont au vert : celui-ci souffrira certainement moins que vous ! En revanche, certaines races ne sont clairement pas faites pour courir, à l’image du teckel en raison de ses courtes pattes, ou encore du carlin ou du bouledogue qui peuvent éprouver des difficultés à ventiler à cause de leur nez écrasé. Pour autant, cela ne veut pas dire que les petits chiens sont exclus de la partie ! Certaines races, comme le jack-russell ou le beagle, sont potentiellement d’infatigables compagnons.
Ne faites pas courir un chiot ! Si vous avez acheté un petit chiot avec en ligne de mire l’envie de partager des sessions de running endiablées, calmez vos ardeurs. Ne commencez pas avant l’âge de 7 ou 8 mois pour les petites races, 10-12 mois pour les tailles moyennes et 15-20 mois pour les grandes races afin d’être certain qu’il ait terminé sa croissance. Commencez tout doucement.
Peu importe la race de votre chien, il est nécessaire de consulter votre vétérinaire avant de le mettre à l’effort. Il pourrait cacher une pathologie cardiaque ou respiratoire. C’est encore plus important pour les chiens séniors. Les chiens veulent parfois tant faire plaisir à leur maître qu’ils outrepassent leurs douleurs. Pour autant, une fois les vérifications effectuées et le bon rythme trouvé, il demeure bénéfique pour votre chien de continuer à s’entraîner.
Adaptez votre parcours de course à votre chien
Souvenez-vous que vous n’êtes plus seul à courir. Il faut maintenant adapter votre terrain de course à votre partenaire canin. Tout comme nous, les articulations des chiens souffrent sur les surfaces bitumées. Jetez donc plutôt votre dévolu sur un chemin en terre.
Commencez par de courtes distances avec votre chien. S’il n’a jamais couru, n’excédez pas 2 km pour commencer. Débutez avec une bonne session d’échauffement, permettant aussi à votre toutou de s’arrêter pour faire ses besoins.
Courir avec son chien : adaptez son mode de vie
Prenez garde à tous les signes de fatigue pour savoir si vous l’avez trop sollicité. Ceux-ci se manifestent de la sorte : votre chien se couche sur le chemin, peine à calmer sa respiration et son rythme cardiaque après la phase de récupération. Si tel est le cas, parlez-en à votre vétérinaire afin de mettre en place un planning d’entraînement.
Votre toutou ne doit rien manger de solide dans les deux heures précédant la course pour éviter un retournement d’estomac (plus fréquent chez les chiens au thorax profond). Si vous le sortez régulièrement en footing, pensez aussi à adapter son alimentation afin qu’elle contienne suffisamment de protéines et de calcium. Pendant l’effort, ayez une petite gamelle pliable avec vous pour lui donner de l’eau toutes les 15 minutes.
Les coussinets de votre chien peuvent souffrir pendant la course. Sachez qu’il existe des compléments alimentaires ou des lotions en application locale pour les renforcer, ou même des petites bottines si vous courez sur du bitume ou même de la neige.
Et aussi :
- ne courez pas aux heures les plus chaudes,
- préférez un harnais à un collier (il existe aussi du matériel dédié au canicross),
- traitez votre animal contre les puces et tiques si vous courrez en forêt.
À SAVOIR
Il existe une discipline consistant à courir avec son chien sur un terrain dénivelé : le canicross ! Reliés par un harnais et une longe, le toutou et son propriétaire font une course contre d’autres concurrents. En règle générale, les races utilisées sont des chiens type braque allemand, lévrier, border collie, berger australien, et la star de la discipline : l’alaskan husky. Cette activité est idéale pour renforcer la complicité entre le maître et son chien.