La pollution de l'eau a engendré une épidémie de gastro-entérite
Le réseau d'eau potable contaminé par une bactérie près de Grenoble ©DR

La pollution microbiologique à l’origine de l’épidémie de gastro-entérite sur les communes de Vif et du Gua, près de Grenoble (Isère), est résolue. Un dysfonctionnement dans le processus de chlorage de l’eau serait en cause.

Une épidémie de gastro touche l’Isère

Des médecins submergés, des services d’urgence aux abois, des pharmacies dévalisées, une centaine de collégiens absents, des magasins fermés faute de personnel, des épiceries en rupture de stock d’eau, de coca et de papier hygiénique… La commune de Vif (8000 habitants) et du village voisin du-Gua (2000 habitants), près de Grenoble (Isère) ont été touchés la semaine dernière par une sévère épidémie de gastro-entérite. Près de la moitié de la population locale a été victime de nausées et de vomissements.

Distribution de bouteilles d’eau

Pour faire face à cette situation d’urgence, une distribution de bouteilles d’eau a été organisée, près de la salle des fêtes de Vif. Au total, près de 80 000 ! Dans un premier temps, face à cette “importante contamination microbiologique” décelée dans le réseau d’eau potable des deux communes iséroises, la préfecture a recommandé de ne pas consommer d’eau du robinet “sauf après ébullition de deux minutes, pour la boisson, la préparation des aliments, le brossage des dents“. De son côté, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a demandé à l’exploitant du réseau d’eau potable de procéder à un auto-contrôle de la qualité de l’eau distribuée.

Un “dysfonctionnement” à l’origine de la pollution microbiologique

Les résultats  des différentes analyses et de l’enquête menée par Grenoble Métropole ont révélé un “dysfonctionnement” des installations de traitement, une défaillance dans le processus de chlorage des eaux provenant de la source de l’Echaillon, dans le parc naturel régional du Vercors, étant sans doute à l’origine de cette contamination bactérienne. Cette semaine, l’exploitant a pris les mesures pour remédier à cette défaillance, les derniers contrôles ayant confirmé un retour à la normale. Selon les autorités sanitaires, les habitants de Vif et du Gua peuvent désormais consommer l’eau du réseau, redevenue “potable”. Reste que nombre d’habitants de ces deux communes iséroises demeurent traumatisés et hésitent encore à s’abreuver au robinet…

Enquête en ligne auprès des habitants

Pour faire toute la lumière sur cet épisode de pollution microbiologique, l’ARS et l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) Auvergne -Rhône-Alpes ont lancé une enquête auprès des résidants de Vif ou du Gua, et auprès des personnes présentes dans ces deux commune entre le 10 et le 24 mars. Il est possible de répondre à cette étude  jusqu’au 15 avril, en répondant à un questionnaire en ligne sur le site de l’Agence régionale de santé.

A SAVOIR

Pour éliminer les micro-organismes présents dans l’eau, vous devez faire chauffer le liquide à gros bouillons pendant au moins deux minutes, dans une casserole ou une bouilloire, dans un four à micro-ondes, ou dans une bouilloire électrique. En cas d’apparition de nausées ou de vomissements, appelez le 15.

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10 Commentaires

  1. Bonjour,
    Je vous remercie pour cet article clair, et également pour cette possibilité qui m’est laissée de m’exprimer. Je suis domiciliée à Vif, et ai eu à souffrir violemment de cette épidémie. ce week-end. J’ai été démunie face au peu d’explications fournies jusqu’à dimanche. Il est regrettable de nommer ce phénomène “gastroentérite” car ce terme évoque un virus, qui laisse à penser qu’il n’y a pas de remède, alors qu’il s’agit d’une bactérie. Je souhaite élargir mon propos et dire que l’eau qui nous est distribuée à partir du captage de l’Echaillon est, à mon avis, constamment plus ou moins polluée, et que les cas de “gastro” sont suffisamment fréquents pour qu’un médecin m’ait conseillé de boire de l’eau en bouteille en cas de fortes précipitations.
    Je bois habituellement deux litres d’eau par jour pour un problème rénal, et cela fait longtemps que je me plains de nausées lorsque je bois l’eau de mon domicile, alors que je suis pas indisposée en buvant l’eau de Grenoble (où je travaille). J’ai essayé d’évoquer ce problème avec le SIVIG, pensant que mes propres canalisations étaient peut être en cause, mais aucune suite n’a été donnée, j’ai essayé de l’évoquer avec les médecins, mais ils se retranchent derrière les analyses qui seraient bonnes. Avec cet épisode de contamination massive, on voit bien qu’il y a un problème. Je serais rassurée si vos services se livraient à une étude du recueil des eaux au captage lui même car il y a des activités agricoles à proximité. J’ai, par ailleurs, été interpellée par les démentis à cette pollution, qualifiée de rumeur, alors la population était massivement malade, apportés par les collectivités locales, GAM et Mairie jusqu’à samedi soir. Je ne doute pas de la bonne foi de nos édiles, mais de leur qualification pour évoquer ces sujets extrêmement sérieux de santé publique. Il semblerait que les premières analyses n’aient effectivement rien donné, alors que d’autres, diligentées par vos services ont permis de mettre à jour cette bactérie. Dans le cas de figure que je viens de vous exposer un peu longuement, j’aimerais vraiment savoir si notre captage est sain, et si les analyses sur lesquelles les services se basent habituellement sont suffisantes. Notre commune abrite une partie des champs de captages des eaux de Grenoble, et est obligée de consommer une eau de qualité bien moindre…… Je serais vraiment heureuse de recevoir une réponse de voir part car, comme évoqué plus, il s’agit de santé publique.
    Marie-Hélène Sennac

  2. Ouais b’en c’est pas juste à Vif et à Gua le problème… Saint-Martin-d’Hères ce matin, mon eau était jaunâtre et sentait les égouts. Ça explique mes problèmes intestinaux depuis hier ainsi que la nausée aujourd’hui…

  3. reprise de la gestion par Grenoble Alpes Metropole : ça commence mal ! Pas le souvenir que ce soit arrivé avant……J’ose espérer que nous continuerons a bénéficier d’une eau de qualité mais j’ai un doute !!!
    on peut déplorer le manque d’information dont nous disposons. Ce jour, impossible de joindre un médecin à Vif. On a le droit d’être inquiet quand on est une femme enceinte, une personne immuno déprimée, splenectomisée, atteint d’une maladie chronique et qu’on souffre depuis 72h de diarrhées et d’une fièvre qui va et vient et qu’on ne voit pas d’amélioration.
    Pourquoi on a pas ouvert un numéro vert et qu’on a pas laissé les médecins s’occuper de leur patient. Le 15, à ma connaissance est un service d’Aide Médicale d’Urgence, nausées et vomissements, sont-ils des urgences ?

  4. Pourquoi continuer à boire une eau à risque alors que les eaux de Grenoble de très bonne qualité se trouve sous la plaine de Reymure qui dépend de la commune de Vif??
    Thierry

  5. Un peu d’humour pour faire passer la très mauvaise humeur : savez-vous qui est le 6 ème Vice-Président de la Métro délégué à l’eau ?
    Réponse : M. le Maire du Gua ! Très drôle, non ?
    Syphon.

  6. Sur le site du ministère de la santé on trouve les résultats quasi quotidien de la qualité de l’eau du robinet : http://social-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/qualite-de-l-eau-potable
    Cliquer sur :
    Rhône Alpes
    Isère
    Vif (commune)
    Vif (réseaux)
    Cliquer à “bulletin précédent” jusqu’à obtention du bulletin en date du 21/03/2016 12h10
    Les autorités sanitaires concluent à une eau NON-CONFORME
    Quelques explications sur ce bulletin, on note un cortège de paramètres qui indique :
    – eau trouble (turbidité à 8 NFU)
    – charge bactérienne élevée (Bact. aér. revivifiables) donc présomption de risque
    – dysfonctionnement de la désinfection par la présence de Bact. et spores sulfito-rédu (si l’eau est trouble c’est qu’il y a de la matière organique et le chlore oxyde la matière organique. Il n’y a alors plus assez de chlore pour tuer les bactéries)
    – présence de bactéries intestinales de mammifères (coliformes et E. Coli)
    L’enquête sanitaire (InVS) permettra d’identifier l’agent pathogène à l’origine de l’épidémie.

  7. Le rapport de la métropole indique en conclusion “une contamination fécale d’origine humaine”. L’origine vraisemblable évoquée est l’usine de traitement des eaux usées de Prelenfrey crée en 1997. Le problème est donc ancien et une précédente épidemie a eu lieu en 2008.Un rapport en 2013.
    Le traitement des eaux de boissons aurait pu compenser cette contamination si on avait chloré mais n’est pas la cause de la présence de ces virus.
    Le solution promise par la Métropole est un branchement sur l’eau de rochefort ou un nouveau captage dans la nappe, l’intérêt du captage serait une sécurisation accrue des eaux de boisson du SIERG. Etude de la Metropole attendu ces jours ci avec réunion publique et décision dans la foulée.

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