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La contraception deviendra gratuite pour les femmes jusqu'à 25 ans à partir de janvier 2022. ©Freepik

À partir de janvier 2022, les jeunes femmes de moins de 25 ans n’auront plus besoin de mettre la main au portefeuille pour accéder à la pilule et aux autres moyens de contraception. Comme c’est déjà le cas pour les mineures, tous les frais liés à la contraception seront pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. Une révolution dans la contraception, encore interdite il y a une cinquantaine d’années ! Zoom sur cette mesure avec le Dr Claire Bloy, médecin généraliste au planning familial, à Lyon, et invitée de l’émission Votre Santé sur BFM Lyon.  

La contraception concerne aujourd’hui plus de 70% des femmes en âge de procréer. Alors qu’elle était déjà gratuite pour les mineures de 15-18 ans depuis 2013 et de moins de 15 ans depuis janvier 2020, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé l’étendue de cette prise en charge totale par l’Assurance Maladie des frais de contraception pour les femmes jusqu’à 25 ans, dès janvier 2022.

Cette gratuité permettra à un plus grand nombre de femmes de bénéficier d’une contraception efficace, mais aussi de contrer le recul avéré de la contraception ces dernières années, le plus souvent pour des raisons financières. Le point avec le Dr Claire Bloy, cheffe de service Santé Protection maternelle et infantile à la Métropole de Lyon. Elle était l’invitée de l’émission Votre Santé, le 16 septembre sur BFM Lyon.

Votre santé contraception auclair
La contraception s’invite sur le plateau de Votre Santé (BFM Lyon)

La contraception gratuite jusqu’à 25 ans, une bataille gagnée ?

C’est une disposition supplémentaire à tout ce qui a déjà été fait. L’expérience d’accompagnement autour de la contraception est ancienne au centre de planification familiale. Mais cela va permettre de changer la contraception des personnes de 18 à 25 ans. En particulier celles pour qui il y a des freins. Ces freins peuvent être d’ordre personnel. Ils peuvent être d’ordre pratique avec la question “où puis-je trouver ces contraceptifs?”. La réponse est : au planning familial, chez son médecin, sage-femme ou gynécologue.

Il existe également un frein d’ordre financier et un autre pour les personnes qui souhaitent garder le secret de leur contraception. Donc je pense que la contraception gratuite va pouvoir agir sur ces deux derniers leviers et que ce sera vraiment un changement pour ces publics concernés.

 

Les jeunes femmes de 18 à 25 ans représentent-elles un profil que vous voyez souvent en consultation ?

Oui, elles représentent à peu près 35% des personnes qui viennent dans le centre de planification familiale. Le public du CPF est constitué de personnes que l’on connaît. Ce sont essentiellement des femmes. Nous n’avons que 4% d’hommes, qui consultent rarement pour de la contraception mais plutôt pour des infections sexuellement transmissibles. Les femmes sont quant à elles en quête d’informations. Mais elles nous rendent visite aussi pour de la contraception, qui représente 50% de nos consultations au CPF.

 

La gratuité de la contraception est-elle un soulagement pour ces jeunes femmes ? 

Si la plupart des femmes aujourd’hui ont accès à la contraception, cela peut être un frein pour celles qui ont un frein financier ou qui souhaitent garder leur contraception secrète. Notamment celles qui ne bénéficient pas de la Sécurité sociale. Nous les accueillons déjà au CPF, quel que soit leur âge. Les consultations sont gratuites. Au final, nous réalisons tout leur parcours de contraception, entre consultations, délivrance des produits et examens médicaux quand cela est nécessaire.

 

La consultation pour bien choisir sa contraception !

Quelles sont les différentes formes de contraception qui existent en France pour les femmes ?

Quand on parle de contraception, on pense souvent à la pilule qui reste en effet majoritaire dans les prescriptions. Il existe aussi des patchs, le stérilet, les implants. Il y a aussi d’autres types de contraceptions locales : des préservatifs féminins, les spermicides à mettre dans le vagin, peut-être plus complexes à utiliser pour les plus jeunes.

 

Y a-t-il des modes de contraceptions à privilégier en fonction de l’âge ? 

Il y a eu une époque où l’on ne préconisait pas le stérilet pour les femmes n’ayant pas encore eu d’enfant. Mais à l’heure actuelle, ce n’est plus le cas. On peut accéder à tous les types de contraception, pratiquement à tous les âges. Le choix va être orienté dans le cadre d’une discussion avec le médecin. D’où l’intérêt de la consultation, et notamment celui de la consultation longue proposé pour une première contraception. Cela permet d’avoir la capacité de déterminer avec la personne de ce qui va être le plus adapté pour elle. Cela va dépendre de plusieurs choses : la régularité des rapports, le nombre de partenaires… Plusieurs critères vont déterminer la contraception la plus adaptée.

 

Contraception naturelle : gare aux grossesses non-désirées !

On entend de plus en plus parler de la contraception naturelle, de quoi s’agit-il ? 

Au cours des consultations, on constate une hausse des demandes vers des contraceptifs de plus en plus naturels. Certaines femmes souhaitent ainsi avoir un stérilet en cuivre, donc sans hormones. Elles nous interrogent beaucoup sur la question hormonale des pilules. Les questions que les femmes posent autour de cette thématique sont une des choses qui ont changé depuis 10 ans. Pour les femmes, la qualification de la question naturelle concerne surtout le fait de ne pas ingérer des produits.

Il y a ensuite des méthodes naturelles que l’on connait depuis longtemps comme celle du retrait. Il existe également aujourd’hui des applications qui permettent aux femmes de déterminer leurs cycles et de déterminer si elles sont plus ou moins fertiles à un moment donné. Le problème avec ces deux dernières solutions est que le pourcentage de grossesses non désirées est supérieur aux autres méthodes.

 

Contraception gratuite : une mesure encore floue…

Que savons-nous pour le moment de cette gratuité de la contraception ? 

La loi vise à se rapprocher de ce qui a déjà été mis en place pour la contraception des mineurs. Depuis 2016, il existe un processus identique pour les mineures, qui passe par l’accès à la contraception gratuite…. et secrète, car ces dernières sont sur le régime de Sécurité sociale de leurs parents. On peut imaginer que pour les femmes de 18 à 25 ans, le modèle sera à peu près le même… Mais nous ne savons pas encore exactement comment cela va se passer.

 

À SAVOIR

Le centre de planification familiale est ouvert à tous et toutes. Les personnes peuvent y être conseillées, informées ou encore guidées sur tout ce qui concerne la vie sexuelle. Différents sujets peuvent  être abordés, notamment au cours des consultations gratuites (contraception, grossesse, avortement, IST, violences, puberté, sexualités, plaisir, consentement…). Il existe 16 centres de planification familial au sein de la Métropole de Lyon.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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