Grenoble grands boulevards coronavirus
A Grenoble comme dans dis département d'Auvergne-Rhône-Alpes, le coronavirus va mettre les villes sous couvre-feu © Alain Fischer

Le premier Ministre Jean Castex a annoncé la mise en place du couvre-feu dans dix départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes dès ce vendredi à minuit. Il s’agit des départements de l’Ain, du Rhône, de l’Ardèche, de la Drôme, de l’Isère, de la Loire, de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme, de la Savoie et de la Haute-Savoie. Ce couvre-feu s’appliquera pour 6 semaines. Au moins. Le point sur la situation.

L’Ain, le Rhône, l’Ardèche, la Drôme, l’Isère, la Loire, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, la Savoie et la Haute-Savoie sont désormais en alerte maximale de circulation du coronavirus. Soit dix départements sur douze dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Le couvre feu fixé de 21h à 6h est donc instauré dans la majorité de la région dès ce vendredi 23 octobre à minuit. Jusqu’à présent, cette mesure à l’échelle des villes, ne concernait que les métropoles de Lyon, de Saint-Etienne et de Grenoble.

Au total, à l’échelle nationale, 54 départements ainsi que la Polynésie française sont concernés par ce couvre-feu établi pour le moment pour 6 semaines. Sur l’ensemble du pays, 46 millions de personnes sont touchées par ces mesures.

Plus de 80% de la région Auvergne-Rhône-Alpes sous couvre-feu dès demain

Sur l’ensemble de la région, seuls les départements de l’Allier et du Cantal sont épargnés par la mesure du couvre-feu. Avec plus de 80% de ses départements en alerte maximale, la région Auvergne-Rhône-Alpes reste la plus touchée du pays par le coronavirus.

En effet, le taux d’occupation des patients atteints de Covid-19 en service de réanimation a dépassé les 50% dans la région. Le taux d’incidence y est actuellement de 413 cas pour 100 000 habitants. Il explose dans certaines métropoles (598/100 000 à Lyon et 521 à Grenoble) et dépasse les 800/100 000 à Saint-Etienne !

Dans son discours, ce jeudi 22 octobre, le Premier Ministre Jean Castex a pris la région Auvergne-Rhône-Alpes comme reflet de l’aggravation de la crise sanitaire. “Le 15 septembre il y avait 88 malades en réanimation, le 2 octobre 149 et hier 360, constatait-il. Les chiffres doublent tous les quinze jours.”

En plus du couvre-feu établi dès ce vendredi à minuit, les rassemblements de plus de six personnes sont désormais interdits. Le gouvernement a ainsi décrété l’alerte maximale dans les départements les plus touchés tels que la Loire, le Rhône ou encore l’Isère mais également dans d’autres zones moins affectées. Une mesure qui se veut “préventive“.

Les hôpitaux régionaux toujours en première ligne 

Dans les centres hospitaliers, la saturation se profile, bien que les déprogrammations d’interventions non-urgentes aient permis de libérer quelques places. La capacité d’accueil a été renforcée sur l’ensemble de la région pour atteindre jusqu’à 1 300 lits.

Les services hospitaliers seront mis à rude épreuve. Les nouveaux cas d’aujourd’hui sont les malades hospitalisés de demain et malheureusement les morts d’après-demain“, a alerté le Premier Ministre. En effet, dans la Métropole de Lyon ou à Saint-Etienne, 90% des lits sont déjà occupés. Par ailleurs, plus de 2400 patients atteints du coronavirus sont actuellement hospitalisés dans la région. Parmi eux, plus de 400 malades sont admis en réanimation ou en soins critiques.

Les gestes barrières : premières armes contre les virus

Tant qu’on est pas touché, on se sent intouchable. Mais ce virus concerne tout le monde. Nul ne peut se considérer à l’abri. Y compris les jeunes“, a insisté Jean Castex. L’application des gestes barrières et la conscience collective ne cessent d’être martelées par les autorités publiques et sanitaires. Et pour cause. Si le taux d’incidence augmente pour toutes les classes d’âge, cette aggravation de la situation a débuté chez les plus jeunes avant d’atteindre les seniors. L’inquiétude grandit dans les Ehpad de la région.

A l’image de la première vague, les personnes âgées de plus de 60 ans occupent actuellement 50% des lits de réanimation. Ce taux n’atteindrait que 15 à 20% chez les moins de 40 ans.

Des mesures potentiellement renforcées d’ici à quinze jours

Il est trop tôt pour mesurer les effets du couvre-feu“, a estimé de son côté Olivier Véran, Ministre de la Santé. Il faudra en effet attendre une quinzaine de jours avant d’obtenir les premiers chiffres permettant de jauger l’efficacité des mesures en vigueur. C’est également le laps de temps nécessaire à la maladie pour dégrader l’état de santé des personnes positives au Covid-19.

Un durcissement des restrictions est d’ores et déjà abordé en cas d’échec. “Si nous ne pouvons pas enrayer l’épidémie, nous devrons envisager des mesures plus graves. Nous devons impérativement préserver les places dans les hôpitaux“, a tonné Jean Castex.

Il faudra donc plus que jamais faire des gestes barrières des réflexes dans la vie quotidienne. Si la circulation du virus progresse mois rapidement que lors de la première vague, “la lutte sera longue” a conclu Olivier Véran, ministre de la Santé.

À SAVOIR

Le gouvernement a invité la population à télécharger massivement l’application “Tous anti covid” (anciennement StopCovid) sur les smartphones. Elle est disponible dès à présent sur les plateformes de téléchargement d’applications mobiles. Cet outil numérique pourrait permettre de pister cas contacts de personnes testées positives afin de casser les chaînes de contamination.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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