Le dépistage de la Covid-19 par test salivaire va être progressivement réalisé dans les écoles maternelles et primaires ©rawpixel.com_Freepik

Face à la crainte d’un rebond de l’épidémie au retour des vacances, le gouvernement renforce la lutte contre le Covid-19 auprès des enfants. Des tests de dépistage salivaires, plus faciles à pratiquer sur des enfants, seront réalisés dès cette fin de semaine dans les écoles de la région. Quels enfants sont concernés ? Comment ces dépistages vont-ils se dérouler ? Le point sur cette mesure.

En plus des nouvelles règlementations liées au Covid-19, les écoliers ont droit à un nouveau rituel en cette rentrée scolaire dans la zone A. Celle de l’académie de Lyon notamment.  Il s’agit des premiers tests salivaires réalisés en milieu scolaire. Le principe ? Un prélèvement effectué ” par crachat simple, par crachat bronchique ou par pipetage de la salive ”, précise la Haute Autorité de Santé.

Les écoliers lyonnais vont tester le PCR salivaire

Les élèves visés par cette campagne sont ceux de maternelle et du primaire, plus réfractaires aux tests nasopharyngés. Dès cette fin de semaine, les premiers à recevoir les kits de dépistages seront donc les établissements de la zone A, qui ont effectué leur rentrée cette semaine.

En Auvergne-Rhône-Alpes, cela concerne les écoles primaires et maternelles des trois académies de Clermont-Ferrand, Lyon et Grenoble, soit près de 800 000 élèves en tout. “Le calendrier exact et la liste des établissements publiques et privés n’ont toutefois pas encore été finalisés. Ils seront ajustés et établis en fonction des évolutions de la crise sanitaire et notamment des zones plus ou à moins à risques”, explique l’Académie de Lyon.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) sera chargée de cibler les zones prioritaires de dépistage, en fonction de l’évolution de l’épidémie. Et de l’éventuelle apparition de clusters en milieu scolaire. Après accord parental, ces tests PCR salivaires seront réalisés par des infirmiers scolaires, assistés par du personnel de laboratoire. Le prélèvement, très rapide et facile à effectuer, permettra d’avoir un résultat en 24 heures maximum.

Dès cette fin de semaine, “entre 50 000 et 80 000 tests” salivaires seront réalisés selon le ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer. Un premier objectif hebdomadaire avant une montée en charge progressive. Dans la seconde semaine de mars, 200 000 à 300 000 tests salivaires devraient ai si être effectués chaque semaine. L’objectif étant de dépister le plus grand nombre d’écoliers de la zone A. Le même processus sera lancé dans les autres zones B et C. Et s’il fait ses preuves, le dispositif pourra aussi être étendu aux autres niveaux.

À Saint-Etienne, six collèges débutent déjà l’expérience

Dans la ville de Saint-Etienne, en revanche, où un dépistage expérimental de masse a été organisé par l’État, l’expérimentation a débuté chez les enfants plus âgés. Depuis ce lundi 22 février, six collèges stéphanois ont reçu des tests salivaires. Selon les chiffres de l’Académie de Lyon, “entre dix et onze élèves seront testés par semaine, en fonction du nombre d’inscriptions et d’accords parentaux”.

 Moins invasifs mais aussi moins fiables que les tests PCR nasaux

Concrètement, comment cela se passe ? 

Nul besoin de subir l’éprouvant exercice de l’écouvillon au fond du nez. Les enfants devront cracher quelques gouttes de salive dans un flacon. Pour les plus petits qui ont du mal à le faire, la salive pourra être recueillie dans la bouche par les professionnels via une pipette. “L’avantage majeur de ces tests salivaires est que ce sont des tests totalement non invasifs. Donc plus facilement acceptés par les personnes. Et tout particulièrement au niveau des jeunes enfants”, détaillait Cédric Carbonneil, chef du Service d’évaluation des actes professionnels à la Haute Autorité de santé sur Franceinfo.

Plus simple à réaliser, il ne s’agit toutefois pas d’un test plus rapide que la version RT-PCR nasophrayngée. Une fois l’échantillon analysé, les résultats seront disponibles sous 24 heures.

Quelle procédure en cas de test positif d’un écolier ?

Selon le protocole national, si un seul enfant de maternelle s’avère positif au Covid-19, la classe devra être fermée. Pour les écoles primaires, la fermeture sera effective après trois cas. Les analyses pour déterminer le type de coronavirus contracté pourront toutefois être décisives. La procédure de fermeture des classes reste la même pour les variants sud-africain et brésilien. Elle pourrait en revanche être différente s’il s’agit d’un variant britannique. Le gouvernement devrait apporter des précisions dans les prochains jours.

Les tests salivaires sont-ils fiables ?

À 85%, selon la Haute Autorité de Santé (HAS), dans son rapport du 10 février 2021. Ils restent toutefois moins sensibles que les versions RT-PCR nasopharyngées, fiables à 95% mais ont l’avantage d’être moins invasifs.

Pour que les tests salivaires soient fiables, certaines conditions doivent être remplies. “Le prélèvement doit être réalisé 30 minutes après la dernière prise de boisson, d’aliment, d’un brossage des dents. Et l’échantillon recueilli doit être conservé dans un flacon sec et stérile à température ambiante”, précise la HAS.

Ce dépistage n’est toutefois pas obligatoire. L’accord écrit des parents est nécessaire. Si la campagne prévoyait des dépistages des écoliers de façon hebdomadaire, cela dépendra donc de l’accord et de la volonté des parents.

À SAVOIR

Les procédures de dépistages via des tests salivaires pourraient s’étendre aux universités. La Haute Autorité de Santé (HAS) a donné un avis favorable le 11 février dernier, pour la réalisation de ces tests salivaires dans les campagnes de dépistages de masse. Notamment dans les Universités.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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