La situation est toujours aussi tendue dans les Ehpad de la région Auvergne-Rhône-Alpes, où les dépistages du personnel sont désormais hebdomadaires. ©Freepik

Si le nombre de contaminations baisse de façon significative dans la région Auvergne-Rhône-Alpes comme dans toute la France, la situation dans les Ehpad reste grave. Le nombre de clusters régionaux y explose (240), au milieu des personnes les plus fragiles. Le dépistage hebdomadaire du personnel et des visiteurs préconisé par le gouvernement est-il la solution ?

La pandémie de Covid-19 sévit plus que jamais dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Si la situation générale semble s’améliorer en Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de clusters explose dans les 937 Ehpad de la région. Tandis qu’Emmanuel Macron a annoncé mardi l’allègement des mesures du confinement pour les prochains jours, les recommandations en vigueur seront à l’inverse renforcées dans les Ehpad.

Dépistage hebdomadaire chez le personnel

Protéger les résidents, sans les isoler. Tel est l’objectif des nouvelles mesures de restrictions sanitaires liées au Covid-19 mises en place par le gouvernement dans les Ehpad. Parmi elles, le dépistage régulier du personnel. Toutes les semaines, les professionnels des Ehpad, au plus près des personnes à risques, devront ainsi être testées.

Il ne s’agit toutefois pas d’une obligation selon le Ministère de la Santé, qui appelle à la responsabilité. “Ces dépistages sont essentiels pour réagir le plus vite possible afin de repérer un éventuel cluster. Il va y avoir l’organisation hebdomadaire d’une séance de dépistage pour tout le personnel, qui s’y prête très volontiers, parce qu’eux-mêmes sont très responsables“, détaille Brigitte Bourguignon, déléguée au Ministère de la santé et des solidarités.

Une recommandation en vigueur dès le début du mois de décembre. Les tests PCR, plus sûrs, sont à privilégier. Leur homologues antigéniques, moins fiables mais plus rapides, seront livrés dès la semaine prochaine dans ces établissements.

Les visiteurs fortement incités à se faire tester

Les visites restent toutefois autorisées. Mais le contrôle sera renforcé. Un questionnaire à remplir avant de pénétrer dans l’établissement, visera à définir le risque de contamination chez les visiteurs. La majorité des porteurs du Covid-19 étant asymptotiques, le gouvernement préconise également le dépistage.

Nous recommandons aux visiteurs, sans que cela ne soit une obligation, de réaliser un test PCR 72 heures avant leur entrée dans l’établissement. Ou un test antigénique dans la journée en pharmacie. Les proches rendant souvent visite aux résidents pourront participer aux campagnes de dépistage hebdomadaires des professionnels”, précise la ministre déléguée à la santé.

La majorité des clusters identifiés dans les Ehpad 

Les Ehpad sont en effet des nids à contaminations. Sur la totalité des 415 clusters que compte la région Auvergne-Rhône-Alpes (au 19 novembre), 240 se situent dans les Ehpad. Soit bien plus de la moitié. Des foyers de contaminations jugés de “criticité élevée”, toujours plus nombreux. En effet, dans la semaine du 15 novembre, Santé publique France a identifié 188 nouveaux clusters dans la région. 65% au coeur des Ehpad.

Des chiffres également inquiétants du côté des contaminations. 4087 cas positifs confirmés chez les résidents de l’ensemble des établissements médicaux-sociaux (EMS) de la région, dont les Ehpad. Information alarmante : 1884 membres du personnel de ces établissements étaient porteurs de la Covid-19 dans la semaine du 15 novembre.

Ces campagnes de dépistage hebdomadaires et systématiques du personnel permettront peut-être de limiter l’hécatombe dans ces résidences sanitaires. Au 17 novembre, la région Auvergne-Rhône-Alpes déplorait déjà plus de 2900 victimes de la Covid-19 dans ses établissements médicaux-sociaux, notamment en Ehpad.

À SAVOIR

Les visites des personnes fragiles et vulnérables au sein des Ehpad restent autorisées durant ce second confinement, sur rendez-vous. Vous devez pour cela vous munir d’une attestation dérogatoire de déplacement. Il faudra alors cocher le motif “déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou la garde d’enfants“.

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Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

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