La maladie de Kawasaki est une pathologie inflammatoire rare mise en lumière lors de la première vague de l’épidémie de la Covid-19. En effet, le nombre d’hospitalisations d’enfants touchés par cette maladie du sang a bondi durant l’épidémie. Elle est la première cause de maladies cardiovasculaires chez l’enfant et entraîne de fortes séquelles cardiaques et même le décès si l’enfant n’est pas pris en charge rapidement. Explications.
Fin avril 2020. Nous sommes en pleine première vague de l’épidémie de coronavirus. Alors que les enfants, à l’époque, n’étaient pas considérés comme menacés par le virus, quelques cas interpellent. Les services pédiatriques du Royaume-Uni, de la France et des Etats-Unis recensent un petit nombre d’enfants hospitalisés ayant un syndrome similaire à la maladie de Kawasaki. Aujourd’hui, un lien clair est établi entre la maladie de Kawasaki et le Covid-19., dont il pourrait dans certains cas très rares être une affection post-infectieuse. Le taux d’incidence des hospitalisations dus à la maladie de Kawasaki a ainsi augmenté de 497% en avril 2020, soit deux semaines après le premier pic de l’épidémie. Plus de 70 % des enfants hospitalisés se sont en effet avérés positifs au coronavirus.
La maladie de Kawasaki reste toutefois rare. En Europe, 9 enfants sur 100 000 la déclarent chaque année. Mais quelle est donc exactement cette pathologie mise en lumière par la crise sanitaire ?
Maladie de Kawasaki : qu’est-ce que c’est ?
Bien que présente dans le monde entier, la maladie de Kawasaki se manifeste en particulier dans les pays industrialisés comme les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon. La prévalence de cette maladie serait d’ailleurs beaucoup plus importante parmi les populations asiatiques.
Décrite et identifiée pour la première fois au Japon, en 1967, par le pédiatre Tomisaku Kawasaki, la maladie de Kawasaki est une pathologie principalement infantile du sang touchant en particulier les enfants de moins de 5 ans. Elle reste très rare chez les adolescents et les adultes.
La maladie de Kawasaki correspond à une vascularite systémique fébrile liée à un dysfonctionnement immunitaire, c’est-à-dire une pathologie inflammatoire qui affecte la paroi des vaisseaux sanguins notamment les artères coronaires. Elle n’est pas contagieuse. Cette maladie est la principale cause des cardiopathies chez les enfants. Dans 15 à 30 % des cas qui n’ont pas de traitements, elle se complique d’anévrismes coronaires.
Origine de la maladie
L’origine de la maladie de Kawasaki n’est pas connue exactement. Néanmoins, il existe plusieurs hypothèses :
- Une infection ou une réponse anormale du système immunitaire face à une précédente infection qui engendrerait une inflammation des vaisseaux sanguins.
- Une infection par un micro-organisme sécrétant des toxines appelées «superantigénique».
- La génétique, qui joue un point important selon plusieurs chercheurs. En effet, cette maladie infantile est beaucoup plus présente dans les populations asiatiques.
Quels sont ses symptômes ?
Au départ, une forte fièvre touche l’enfant. Elle persiste pendant plusieurs jours et ne disparaît pas malgré la prise d’antipyrétiques et d’antibiotiques. Puis, au fil des jours, les symptômes évoluent et l’état général de l’enfant se dégrade :
- Maux de tête
- Douleurs abdominales
- Conjonctivite
- Douleurs articulaires
- Une éruption cutanée provoquant des desquamations des extrémités du corps
- Des ganglions cervicaux gonflants anormalement
- Une diarrhée, des vomissements
- Une stomatite, c’est-à-dire une inflammation de la muqueuse buccale
- Des lèvres rouges et fissurées (une chéilite)
- Des troubles cardiovasculaires impliquant le myocarde, le péricarde, l’endocarde et des troubles du rythme cardiaque comme la tachycardie
Chaque enfant ne présente pas tous les symptômes.
Maladie de Kawasaki : quel est le traitement ?
Un enfant touché par le syndrome de Kawasaki doit être hospitalisé dans les plus brefs délais. Le traitement de cette pathologie potentiellement mortelle repose sur deux traitements : de fortes doses d’immunoglobulines sont transmises par voies intraveineuses, et la prise d’aspirine, par voie orale. Cela permet de réduire le risque de lésions au niveau des artères coronaires et de faire baisser la fièvre. La prise régulière d’aspirine engendre parfois le syndrome de Reye, une pathologie rare touchant les organes, et plus particulièrement le foie et le cerveau. Ainsi, le personnel hospitalier vaccine l’enfant contre la grippe, ce qui est recommandé lors d’un traitement de longue durée sous aspirine.
Plus la maladie est détectée rapidement, moins l’enfant, pris en charge à l’hôpital, aura de séquelles cardiaques. Il aura également moins de risques de faire une rupture d’anévrisme coronarien et de faire des infarctus. Pendant la phase de rétablissement, 1,5 % des enfants décèdent par rupture d’anévrisme coronaire ou d’un infarctus du myocarde.
À SAVOIR
Il n’existe pas d’examens et de tests spécifiques permettant de reconnaître la maladie de Kawasaki. Seuls Un examen complet médical réalisé à l’hôpital et l’évaluation des symptômes permettent de diagnostiquer la maladie.