Le taux d'incidence de la Covid-19 a atteint dans la semaine du 6 au 12 mars, le seuil critique de 280 cas pour 100 000 habitants. ©Freepik

Hausse du taux d’incidence, majorité de variants, services de réanimation sous tension… La situation sanitaire dans le département du Rhône et sa Métropole lyonnaise, déjà placés “sous surveillance renforcée” fin février, s’est encore dégradée. Le taux d’incidence a atteint 280 pour 100 000 habitants la semaine dernière, soit au dessus du seuil d’alerte fixé à 250. Si le département avait pu échapper jusqu’ici à un possible confinement partiel, le préfet rhodanien pourrait être amené à revoir sa décision. Zoom sur la situation épidémiologique en ce lundi 15 mars 2021.

Un an après le confinement global de la France pour tenter de freiner l’épidémie de la Covid-19, celle-ci n’a toujours pas réussie à être endiguée… À l’échelle départementale, la troisième vague semble bien se déferler sur le Rhône. Placé “sous surveillance renforcée” depuis le 25 février, le taux d’incidence y a désormais largement dépassé la moyenne nationale (244 cas pour 100 000 habitants) pour atteindre 280 /100 000. Comment expliquer cette hausse ? Va t-on confiner le Rhône ? Les hôpitaux arriveront-ils à gérer ? Les réponses aux questions que vous vous posez.

La situation épidémique est-elle vraiment grave dans le Rhône ?

Oui, si l’on en croit la hausse du taux d’incidence de la Covid-19 dans le département. Pour la semaine glissante du 6 au 12 mars 2021, le nombre de cas atteint presque les 280 pour 100 000 habitants. Contre 266/ 100 000 la semaine précédente, selon les données de Santé publique France. Soit bien plus que le “seuil d’alerte rouge” fixé à 250/100 000 par les épidémiologistes.

Comment l’expliquer malgré le couvre-feu et la fermeture de plusieurs commerces ? Cette intensification de crise sanitaire est en partie due à la prolifération des variants sur le territoire. Plus contagieux, les variants britannique et sud-africain représentent tous deux 80% des contaminations à la Covid-19 dans le Rhône. Le variant anglais représente une écrasante majorité, soit 75% des cas au 15 mars 2021. Autre facteur possible : des regroupements en hausse dans certains lieux comme les berges du Rhône.

Vers un confinement du Rhône ?

Le taux d’incidence de la Covid-19 dans le Rhône dépasse désormais la moyenne nationale, fixée à 244 cas pour 100 000 habitants. Placé en rouge sur la carte des départements avec les plus forts taux de positivité de France, le Rhône est en revanche bien loin des taux d’incidence des départements les plus touchés.

Le département des Alpes Maritimes dont la capitale Nice, est actuellement en confinement, atteint en effet les 470,7 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants. Les départements de la région Ile-de-France qui sont eux aussi menacés d’un possible confinement partiel, atteignent en moyenne 404,7/100 000 habitants. La dégradation de la situation sanitaire dans le Rhône est donc à relativiser à l’échelle nationale. Les Rhodaniens ne sont toutefois pas à l’abri d’un confinement partiel si la situation vient à s’aggraver d’avantage.

Les hôpitaux rhodaniens vont-il résister ? 

La réponse est complexe. Les hospitalisations, en léger recul en début d’année, semblent pour le moment stables. Ce lundi 15 mars, 922 personnes sont actuellement hospitalisées pour Covid-19 dans le département du Rhône. Soit une soixantaine de personnes de plus en 24 heures.

Dans les services de réanimation en revanche, la situation est tendue. 163 personnes y sont actuellement soignées. “45,6% des patients présents en réanimation sont Covid+“, affirmaient les Hospices Civils de Lyon, le 9 mars.

Au niveau des urgences, le taux d’hospitalisation pour suspicion de Covid-19 atteint près de 6000 patients pour 10 000 passages, pour l’ensemble des hôpitaux rhodaniens. Si la situation continue à se dégrader, les hôpitaux pourraient avoir du mal à gérer l’afflux des cas sévères.

Et où en est la vaccination contre la Covid-19 ?

Dans le département, 6,8% des Rhodaniens ont reçu au moins une dose de vaccin, soit plus de 104 000 personnes. Une couverture vaccinale nettement moindre que celles des départements voisins (8% dans la Loire ; 9,7% en Haute-Loire ; 8,9% en Ardèche ; 8 % en Isère…), et surtout, de la moyenne nationale, établie à 7,7 %.

Le vaccin AstraZeneca suspendu temporairement en France 

Et le retard risque de s’intensifier avec la décision du gouvernement ce lundi 15 mars, de stopper temporairement l’administration du vaccin AstraZeneca en France. Emmanuel Macron a annoncé la décision “de suspendre, par précaution, la vaccination avec AstraZeneca, en espérant la reprendre vite si l’avis de l’Agence européenne des médicaments le permet”.

La suspicion de potentiels effets secondaires graves du vaccin AstraZeneca (thrombose, allergies sévères…) a en effet semé le doute sur son utilisation. Bien qu’il n’y ait pas pour le moment de lien de cause à effet avéré entre les réactions constatées et la vaccination, la France a décidé de suspendre son utilisation. Comme l’Allemagne les Pays-Bas, le Danemark, l’Islande ou encore la Norvège. Une décision qui vient toutefois contredire les propos du Premier ministre prononcés la veille. “Si j’avais le moindre doute, je demanderais la suspension du vaccin AstraZeneca. À ce stade, il faut avoir confiance dans ce vaccin et se faire vacciner“, avait t-il affirmé ce dimanche 14 mars.

L’autorisation des pharmaciens à vacciner contre la Covid-19 avec le vaccin AstraZeneca en vigueur depuis ce lundi 15 mars semble donc remis en cause. L’avis de l’Agence européenne des médicaments sur le vaccin d’Astrazeneca devrait intervenir “demain après-midi” selon le Président.

 

À SAVOIR

Le taux d’incidence dans le Rhône (280 cas /100 000 habitants) est actuellement le plus élevé des départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes. La moyenne régionale atteint en effet les 204/ 100 000 habitants pour la semaine du 6 au 12 mars 2021.

Article précédentEndométriose : symptômes et traitement de ces douleurs gynécologiques
Article suivantAmygdales : pourquoi faut-il se faire opérer ?
Avatar photo
Diplômée d'un master 2 de journaliste à l'Université Lyon II, Mélissa Gajahi a mis son talent de rédactrice et son esprit de synthèse au service du Groupe Ma Santé pendant près de trois ans, avant de partir exercer ses nombreux talents sous d'autres cieux journalistiques.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici