En France, les tests PCR nasopharyngés restent les principaux dispositifs recommandés.
En France, les tests PCR nasopharyngés restent les principaux dispositifs recommandés. ©Freepik

Alors que les tests antigéniques font leur entrée sur le marché, l’incidence épidémiologique reste forte dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Entre cas positifs, symptomatiques ou asymptomatiques et cas contact, les demandes de dépistage atteignent des records en ce début du mois de novembre. Mais quel test choisir ? Quels bénéfices ou désagréments ? Ma Santé fait le point sur les différents tests Covid accessibles à Lyon et en Auvergne-Rhône-Alpes par le grand public.

Près de 250 000 personnes se font dépister chaque semaine contre le Covid-19 dans Lyon et sa région. Avec un taux de positivité flirtant avec les 29%, selon Santé Publique France. Face à l’ampleur de la crise sanitaire, les recherches se sont multipliées afin de fournir des alternatives rapides et pratiques pour traquer le virus. Test sérologique, salivaire ou antigénique… sont-ils réellement fiables ? S’appliquent-ils à tous ?

Si les tests PCR nasopharyngés sont les plus recommandés, ils n’en restent pas moins désagréables et les résultats parfois longs. Dès lors, les tests antigéniques rapides ont la côte. Pour autant, un asymptomatique peut-il jeter son dévolu sur un autre test ? Y-a-t-il des conditions d’utilisation ? Ma Santé fait le point sur les avantages et inconvénients de chacune des solutions.

Tests RT-PCR : « le test de référence du dépistage » du Covid-19

Depuis le 25 juillet, les tests PCR sont accessibles à tous de manière gratuite. En effet, qu’importe la présence ou non de symptômes, ces éléments majeurs de la politique « Tester, Alerter, Protéger » peuvent être réalisés sans ordonnance et avec une prise en charge totale par l’Assurance maladie.

Tests virologiques, les tests RT-PCR permettent d’établir un diagnostic quant à une possible infection actuelle par le SARS-CoV-2, nom scientifique du coronavirus. Et ce grâce à un prélèvement nasopharyngé. Médecin ou infirmier vient, pour se faire, enfoncer un long coton tige, appelé écouvillon, au fond de chaque narine de la personne suspectée Covid. Son but ? Rechercher des traces du virus (génome).

Cette méthode, bien que désagréable voire douloureuse, reste la plus fiable. En effet, si les conditions de réalisation, la bonne manière de procéder ainsi que la bonne période sont au rendez-vous, les tests PCR pourraient être fiables jusqu’à 98 % selon le président du syndicat des biologistes, François Blanchecotte. Raison pour laquelle ce test reste celui de référence.

Néanmoins, les délais pour accéder au dépistage, puis avant de connaitre le résultat peuvent être longs. Pour cause ? Le prélèvement est envoyé dans un centre spécialisé qui doit par la suite attendre un certain délai avant de pouvoir apporter un diagnostic. Par méthode dite de réactions en chaine de polymérase (d’où PCR), les traces éventuelles du virus sont amplifiées dans le temps. Si à la fin de cette procédure aucune trace n’est relevée, la personne est dite négative.

Tests salivaires, en complément des tests nasopharyngés

Se basant sur la même technique dite de PCR, les prélèvements salivaires plutôt que nasopharyngés ont de plus en plus de partisans. Et ses détracteurs. Car si le virus atteint principalement les voies respiratoires, plus facile de détecter le virus dans le nez que dans la bouche. Toutefois, la Haute Autorité de Santé vient de rendre un avis favorable pour les tests PCR salivaires. Mais attention, sous conditions !

Désormais, le prélèvement salivaire est possible, bien que la pratique encore peu étendue. En effet, la Haute Autorité de Santé a estimé bénéfique le caractère d’acceptabilité du test. L’aspect indolore dans la récolte de salive est donc retenu comme avantage à leur recours. Autorisant dès lors le même remboursement que le test PCR nasopharyngé.

Toutefois, ce test salivaire est à proscrire chez les personnes asymptomatiques, pour lesquelles le taux de fiabilité reste faible. Pareillement, sa fiabilité chez les personnes symptomatiques reste suffisante mais moindre par rapport au test nasopharyngé. C’est pourquoi la Haute Autorité de Santé recommande les tests salivaires aux seules personnes pour lesquelles le prélèvement nasal est difficile voire impossible. Comme pour les enfants, personnes âgées ou personnes présentant des troubles psychiques.

Tests antigéniques : un dépistage rapide du Covid-19

Afin de remédier aux longues files d’attente de dépistage PCR, le gouvernement a autorisé depuis peu l’utilisation massive des nouveaux tests dit antigéniques. Leur principe ? Evaluer la présence du virus en moins de 30 minutes.

Via un prélèvement nasopharyngé identique au test PCR, une bandelette de couleur permet d’afficher le résultat rapidement. Comme c’est d’ailleurs le cas pour d’autres tests, notamment le test de grossesse. Ne nécessitant pas de laboratoire, le résultat s’obtient entre 15 et 30 minutes après le prélèvement. En effet, au lieu de détecter le génome du virus (comparable à son ADN), il recherche la présence d’antigènes, soit de protéines virales. Pas besoin donc d’amplification et de longue attente.

Toutefois, une fois encore la fiabilité est moindre par rapport au test PCR nasopharyngé. Dès lors, seules les personnes symptomatiques âgées de moins de 65 ans sont éligibles. Excepté le cas d’un dépistage de masse chez des personnes asymptomatiques (école, crèche, aéroport…).

Tests BEC nasopharyngé : « le nouveau-né français »

Nouveau test ultra-rapide, le test BEC possède un taux de fiabilité proche du test référence RT-PCR. Sa technique ? Prélever un échantillon nasopharyngé et rechercher la présence de deux gènes spécifiques du SARS-CoV-2. Et ce, avec une rapidité équivalente aux tests antigéniques : moins de 30 minutes maximum. Une avancée française presque miraculeuse ?

Afin de répondre aux problèmes d’engorgement des laboratoires et professionnels de santé, deux laboratoires français ont collaboré et développé un test dit BEC fiable, rapide et acceptable. En effet, si le prélèvement nasopharyngé reste au cœur du procédé, son utilisation est moins invasive que les tests RT-PCR. Avec un résultat rapide lu grâce à un pack transportable, ce nouveau-né est désormais référencé sur le site du gouvernement. Conséquence ? Un remboursement par l’Assurance Maladie.

Toutefois, seul problème à son actif, le test BEC relate un faible développement au niveau territorial. Sa validation récente et un moindre financement empêche toute la France d’en bénéficier immédiatement. Mais bonne nouvelle, une subvention d’une valeur de 400 000 euros accordée par la région Ile-de-France permettra d’accélérer sa commercialisation.

Tests sérologiques : les « laissés pour compte » et à raison !

Seuls tests non remboursés, les tests sérologiques via prise de sang apparaissent délaissés. Pour cause ? Ils ne permettent pas de définir un diagnostic immédiat mais bien de rechercher des traces intemporelles du SARS-CoV-2. En conséquence, impossible de savoir si vous êtes malades à l’instant T ou si vous l’avez été et quand.

En effet, la prise de sang identifie la présence ou non d’anticorps. Petites molécules du système immunitaire qui s’activent pour lutter contre un virus étranger. Dès lors, ce test avait pour but de confirmer une suspicion ancienne de coronavirus voire d’établir une liste potentielle de personnes immunisées. Néanmoins, la thèse d’une immunité est aujourd’hui mise à mal par les rares cas de récidives.

Ainsi, ce test sérologique n’a d’autres utilité que de confirmer certaines hypothèses laissées en suspens. Ces tests sanguins sont donc décrits comme indication et non pas diagnostic. D’autant plus que leur fiabilité est faible, tant en faux-positif qu’en faux-négatif.

Tests Covid-19 : pour tout comprendre en un coup d’oeil

 

À SAVOIR

Une personne symptomatique peut privilégier autant le test PCR nasopharyngé que le test antigénique. Toutefois, la Haute Autorité de Santé préconise ses mesures : moins de quatre jours après l’apparition des symptômes, le test antigénique doit être préféré pour désengorger les laboratoires. En revanche, après le quatrième jour, le test PCR redevient le principal test recommandé.

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Experte en sujet psycho, Chloé Robert a évolué plusieurs mois au sein de la rédaction du Groupe Ma Santé. Pendant près de trois ans, elle a mis à profit ses connaissances acquises durant ses études en psychologie pour transmettre des valeurs fortes et décrypte en profondeur toutes les thématiques dans ce domaine : Covid-19, autisme, schizophrénie, burn-out, suicides liés au travail, forme...

3 Commentaires

  1. Le test salivaires semble être l’outil de prévention le plus efficace. Et il y a plusieurs tests salivaires avec différents résultats lors d’expérimentation. Vous parlez de fiabilité sur les asymptomatiques, la société qui propose le test salivaires easycov indique que leur test est plus fiable sur les asymptomatiques 15% d’erreurs contre 30%pour le test PCR! L’erreur est effectivement supérieur sur les symptômatiques mais la rapidité du test, son coût, le peu de besoin de personnels qualifiés ect… rends ce test beaucoup plus efficace pour les périodes d’épidémie.
    On pourrait faire ces tests systématiquement une fois par semaine en école et entreprise par exemple.
    L’HAS traîne, encore une fois. Des milliers de morts…
    Et les médias s’intéressent trop peu à ce sujet.

  2. Dire que le test PCR “est douloureux” n’est pas exact ; c’est tout au plus désagréable et si le geste est précis et bien réalisé on ne sent rien.
    Affirmer que c’est douloureux peut faire hésiter certain(e)s et les inciter à éviter de se faire tester : c’est vraiment dommage ce n’est qu’un coton-tige dans la narine !

    • Bonjour,

      Vous soulevez un point important. Le test RT-PCR est en effet généralement décrit comme douloureux. Pour autant, chaque personne aura une sensibilité différente. Pour certains, il s’agira d’une gêne, pour d’autres d’une douleur momentanée et certains (bien que plutôt rares) ne sentiront rien.
      Toutefois, même en cas de douleur, ce n’est que très momentané et nécessaire dans la gestion des flux de contaminations. Tant pour se protéger soi, que pour protéger autrui. Chaque personne se doit ainsi, qu’elles que soient ses appréhensions, de respecter les protocoles nationaux concernant le dépistage mais aussi l’isolement.
      Enfin, espérons que la peur du virus soit plus grande que ne l’est la peur d’un dépistage.

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