De Lyon à Saint-Etienne, il est trop tôt pour baisser la garde sur le front de l’épidémie de coronavirus. Certes, Santé Publique France constate une décélération du nombre de cas de Covid-19. Mais les hôpitaux eux, font toujours face au raz-de-marée de la seconde vague, qui ne faiblit pas. Le nombre d’hospitalisations continue en effet de croître, pour atteindre plus de de 7000 patients à ce jour. Bilan de la situation en Auvergne-Rhône-Alpes, région la plus touchée de France.
La circulation du coronavirus semble se stabiliser dans la région, avec une baisse du taux d’incidence. Ses conséquences, elles, sont toutefois loin d’être maîtrisées. Les patients de Covid-19 se ruant d’urgence dans les hôpitaux auverhonalpins sont toujours en augmentation. Zoom sur la situation dans la région, qui s’élève toujours, malgré elle, la plus contaminée de France.
Chute du taux d’incidence en Auvergne-Rhône-Alpes
Le confinement, établi depuis plus de deux semaines maintenant, porte-t-il enfin ses fruits ? Il est encore tôt pour le dire mais les chiffres semble porteurs d’espoirs. Le nombre de cas positifs à la Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes a en effet ralenti. Il est passé de plus de 900 /100 000 habitants avant le confinement, à 529,7/ 100 000 la semaine dernière (du 9 au 15 novembre).
Même constat à l’échelle départementale. Le taux d’incidence du Rhône et sa métropole de Lyon, chute sensiblement ces dernières semaines. Il passe ainsi de 868,6 /100 000 habitants début novembre, à 493,2/ 100 000 habitants la semaine dernière. Soit une baisse de plus de 40% en 15 jours. Cet inversement de la courbe du taux d’incidence est une première depuis le début de la seconde vague.
Dans le reste de la région, ce taux est également à la baisse. Plusieurs départements qui affichaient des taux records de d’incidence, sont descendus sous la barre des 1000 cas pour 100 000. C’est notamment le cas de la Loire, où la Métropole de Saint-Etienne reste toutefois la ville la plus touchée de France. Cette semaine, Santé Publique France enregistre en effet 672,8 cas /100 000 dans la Loire.
Gare toutefois aux conclusions hâtives ! Ces taux de contaminations restent nettement plus élevés que la moyenne nationale (en dessous de 300/100 000 habitants).
Des taux d’incidence toujours très élevés en Savoie et en Haute-Savoie
La situation reste d’ailleurs préoccupante dans la région, en particulier dans les départements savoyards. Désormais les plus touchés de France. Bien que les taux d’incidence y sont moins impressionnants que les semaines précédentes, ils restent extrêmement élevés. Pour la semaine du 9 au 15 novembre écoulée, Santé Publique France affiche 743,2 cas/ 100 000 habitants en Haute-Savoie contre 709,1 cas /100 000 en Savoie.
Cette situation dramatique amène plus que jamais au respect des mesures sanitaires et des gestes barrières, qui semblent fonctionner. La décélération constatée à l’échelle régionale permet ainsi d’encourager l’adoption d’une attitude responsable. Nous sommes tous concernés !
Dans ce contexte, certains élus montent au créneau pour dénoncer des comportements considérés comme déviants. “RAS LE BOL des égoïsmes de quelques-uns. Entre braver les interdits, trouver des façons de les détourner, sauver des vies, je choisis personnellement la 2ème option. En 24h00, j’ai signé 2 fermetures de cercueil en urgence pour des décès“, s’horripile par exemple sur Twitter Jean-Marc Peillex, maire de la commune de Saint-Gervais-les-Bains, en Haute-Savoie.
De fait, si les chiffres augmentent moins rapidement, ils ne baissent pas pour autant. Un constat particulièrement flagrant dans les hôpitaux, où la situation reste relativement tendue.
“La tension reste très importante sur les hôpitaux”, prévient l’ARS
Contrairement à ce que les chiffres pourraient laisser croire, les services de réanimations ne désengorgent pas et le nombre d’hospitalisations reste malheureusement en augmentation.
En effet, malgré des chiffres encourageants, la situation reste grave dans la région, selon Jean-Yves Graal. “Nous restons encore à un très haut taux de contamination, avec 6500 cas positifs tous les jours dans la région. Nous appelons donc à la prudence et au respect des gestes barrières”, explique le directeur général de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes.
Chaque jour, plus de 500 patients sont ainsi hospitalisés pour Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes, dont plus de 80 en soins critiques et de réanimation. Au total, plus de 7000 patients sont actuellement pris en charge, soit plus du double de la première vague.
Preuve de la gravité de la situation, le déplacement d’Olivier Véran, dans la région, à Lyon, ce lundi. Le ministre de la Santé est venue assister à une évacuation sanitaire de deux patients des HCL gravement atteints par la Covid-19, vers une autre zone moins saturée.
Dans le Rhône, plus de 1900 autres malades sont actuellement pris en charge en services hospitaliers. Dans le département voisin, en Isère, 1054 victimes du Covid-19 y sont soignés. Ils sont 953 dans les hôpitaux ligériens et plus de 670 en Haute-Loire. En Auvergne, près de 900 hospitalisations pour Covid-19 (893) sont recensées par Santé Publique France.
À savoir
L’application “TousAntiCovid” lancée par le ministère de la Santé est un outil permettant de lutter contre la propagation du coronavirus en cassant les chaînes de contamination. Elle est téléchargeable gratuitement sur smartphone.