C’est désormais prouvé, avoir contracté la Covid-19, même récemment, ne met pas à l’abri d’une nouvelle contamination. Alors que les taux d’incidence explosent en Auvergne-Rhône-Alpes, les personnes ayant déjà été infectées par la Covid-19 ne sont donc pas épargnées. La réinfection est en effet possible et ce, en l’espace de quelques semaines. Comment l’expliquer ? Quel intervalle entre deux infections à la Covid-19 ? Coup de loupe sur ce phénomène.
Gare à ceux qui pensaient être immunisés après une première contamination à la Covid-19 ! Les chiffres prouvent le contraire. Entre mars 2021 et fin janvier 2022, Santé Publique France a identifié 416 995 cas possibles de réinfection en France. Dont 52 411 en Auvergne-Rhône-Alpes.
Covid-19 : quel délai entre deux contaminations ?
En ce qui concerne l’intervalle entre deux infections, la réponse des scientifiques est loin d’être unanime. Du côté des données, seuls les cas de réinfection intervenus en l’espace de deux mois minimum sont pris en compte. Soit la réalisation de deux tests de dépistages positifs après une rémission, dans un intervalle d’au moins 60 jours. Mais ce délai serait bien plus court, selon le Syndicat des Biologistes (SDB). “Il y a des personnes qui ont été contaminées il y a un mois ou un mois et demi et qui sont recontaminées“, livrait ainsi son président François Blanchecotte, lundi 28 mars sur Franceinfo.
Les observations et les données n’ayant été recueillies que depuis janvier 2021, la question se pose sur les cas de réinfection qui n’auraient pas été enregistrés dans les vagues précédentes. Ou encore, pour tous les malades qui n’auraient pas eu connaissance de leur réinfection, faute de la réalisation d’un dépistage. Dans la majorité des cas, les malades seraient en effet asymptomatiques au cours du second épisode de Covid-19.
Une observation qui peut, par ailleurs, poser la réflexion sur la question de certains cas de Covid long dont les malades auraient connu une période de rémission avant la survenue de nouveaux symptômes…
Les jeunes plus touchés par la recontamination
En première ligne depuis le début de la crise sanitaire, les professionnels de santé sont les plus touchés par ce phénomène. Les jeunes sont également plus nombreux à être réinfectés. Santé Publique France évoque ainsi “une nette surreprésentation des professionnels de santé et des adultes jeunes (18-40 ans) observée parmi les cas possibles de réinfection“. Des moins de 40 ans également plus touchés par le variant Omicron, responsable de la majorité des réinfections.
Le variant Omicron, principal facteur de réinfection
De plus en plus contagieux, les variants de la Covid-19 seraient également plus résistants à l’immunité d’une première infection. 8 cas estimés de réinfection sur 10 seraient ainsi dus au variant Omicron. “Au total, sur l’ensemble de la période d’étude, une suspicion de variant Omicron a été retrouvée chez 79 % des 78 296 cas pour lesquels un résultat de criblage interprétable était disponible pour le second épisode“, précise Santé Publique France.
Selon l’agence nationale de santé, “la très grande majorité des seconds épisodes sont survenus lors de la cinquième vague“. Dont 92 % des épisodes de réinfection relevés à partir du mois de décembre 2021. Ce fort taux de recontamination pourrait en partie s’expliquer par l’atténuation de la réponse immunitaire de nombreux Français, à cette date.
Avec la circulation grandissante du nouveau variant BA.2 Omicron, 30% plus contagieux que l’original, les cas de réinfection risquent de se multiplier. Une théorie d’autant plus plausible que la réponse immunitaire due à la vaccination risque également de fortement s’atténuer. Depuis la fin du pass vaccinal à la mi-mars, les centres de vaccination ferment progressivement leurs portes. Baisse de la vaccination, fin de quasiment toutes les restrictions sanitaires, taux d’incidence qui explosent… Les conditions semblent en effet réunies pour multiplier les risques de nouvelles (re)contaminations.
À SAVOIR
Source : Santé Publique France
Le taux d’incidence dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et l’ensemble de ses départements est en augmentation. Le 27 mars, il atteint plus de 1040 cas/ 100 000 habitants. Un chiffre inquiétant qui reste toutefois, pour le moment, le plus faible de France. La moyenne nationale étant établie à 1337 cas /100 000 habitants.