La qualité des soins prodigués par les centres low cost Dentexia était sujette à caution ©Milenafoto

Fin de partie pour Dentexia. L’association de centres dentaires low cost a été liquidée par le tribunal d’Aix-en-Provence. Une décision qui sonne le glas des trois centres de Lyon Tête d’Or, Grange Blanche et Vaulx-en-Velin.

Le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence a prononcé ce vendredi la liquidation judiciaire de l’association Dentexia. Cette décision, conjuguée au rejet du projet de reprise déposé par Adental Holding via son enseigne Dentego, signifie la fermeture définitive de tous les centres dentaires low cost de Paris, de Chalon-sur-Saône et des trois centres de Lyon (Tête d’Or, Grange Blanche et Vaulx-en-Velin).

Tarifs low cost et patients mécontents

Cette fin prématurée de l’aventure Dentexia – déjà en redressement judiciaire – constitue le dernier acte d’un feuilleton en plusieurs épisodes lancé par une action engagée par des centaines de patients mécontents de la qualité des soins prodigués par les centres low cost, alors qu’un collectif baptisé “Collectif contre Dentexia” avait mis en évidence des prestations mal réalisées ou non abouties. Selon une estimation, entre  2,3 et 4,5 millions d’euros d’honoraires payés n’auraient pas été réalisés partout en France.
La décision du tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence, qualifiée d'”ahurissante” par l’avocat de l’association Dentexia, devrait satisfaire les chirurgiens-dentistes libéraux. A Lyon, ces derniers avaient récemment obtenu la fermeture administrative d’un premier centre low cost, dans le sixième arrondisssement. Les responsables de la Fédération des Syndicats Dentaires Libéraux (FSDL) avaient alerté les autorités sanitaires sur les « dérives mercantiles » constatées au sein de ces centres dentaires à bas coûts de l’agglomération. Une démarche soutenue par les présidents de l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) Rhône-Alpes et le Conseil de l’Ordre Départemental du Rhône.

La fermeture prématurée de Dentexia Lyon Tête d’Or

Dans la foulée, l’Agence Régionale de Santé (ARS) avait diligenté une inspection surprise dans les locaux de Dentexia Tête d’Or, inspection suffisamment éloquente pour inciter les services de l’ARS à ordonner une suspension de toute activité de soins, à effet immédiat. L’agence régionale reprochait notamment au centre lyonnais des opérations de stérilisation réalisées dans un local inadapté dépourvu de zone propre, des « désinfections dans des conditions inadaptées ou défectueuses avec notamment pénurie de produits détergents et désinfectant » ou encore de pratiques de lavage et de désinfection du matériel à stériliser trop aléatoires. Des anomalies avaient également été constatées dans la phase de conditionnement et dans l’élimination des déchets d’activité de soins à risques infectieux. Plus globalement, ce sont tous les processus de stérilisation et de désinfection qui étaient montrés du doigt par l’ARS.
A la suite de cette décision, la FSDL s’était réjouit de cette fermeture « mettant fin provisoirement à des dérives commerciales de ce centre mis en liquidation judiciaire fin 2015 et où plusieurs centaines de patients ont été escroqués (prothèses ou implants payés et non effectués)«.

Une liquidation jugée “inévitable”

De son côté, le docteur Marc Barthélémy, nouveau président de l’URPS chirurgiens-dentistes et vice-président de la FSDL, avait condamné « les dérives commerciales de tels centres qui, sous couvert d’association loi 1901, cassent les prix, leurs créateurs n’étant pas de vrais professionnels de santé. Ces centres, qui ont le droit de faire de la publicité, sont justes animés par des intérêts financiers. Ils pratiquent des actes hors nomenclature, en particulier la pose de prothèses et d’implants, avec des surtraitements, des crédits, des paiements anticipés, des travaux non effectués…. Toutes ces pratiques contraires à l’éthique nuisent à l’image de notre profession et aux intérêts des patients«. Des arguments qui ont visiblement été entendus par la justice, le tribunal d’Aix-en-Provence ayant dans ses motivations jugé “inévitable la liquidation judiciaire” de Dentexia.

A SAVOIR

L’association Dentexia a été créée par un consultant, Pascal Steichen, avec une nouvelle approche de la profession. Son concept: des dentistes salariés et une rationalisation des actes pour proposer aux patients des tarifs défiant toute concurrence. Dentexia avait des centres à Paris, Chalon-sur-Saône et Lyon. Un  autre centre devait ouvrir prochainement à Lille.

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Enfant des radios locales, aujourd'hui homme de médias, il fait partager son expertise de la santé sur les supports print, web et TV du groupe Ma Santé AuRA.

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