Pour éviter la propagation du virus Ebola sur le sol français, les principaux aéroports français prennent les premières dispositions de contrôle des passagers en provenance des pays à risques. C’est le cas à Lyon Saint-Exupéry.
Si le gouvernement n’a pas encore pris des mesures draconiennes pour interdire l’accès des ressortissants de pays d’Afrique de l’Ouest (Guinée, Libéria, Sierra Leone, Nigéria) sur le territoire français, les principaux aéroports français prennent déjà leurs dispositions pour parer à toute éventualité. Depuis quelques jours, des consignes ont ainsi été diffusées à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, l’objectif étant d’intervenir de manière rapide et efficace à la moindre alerte.
Concrètement, si une personne éprouve les premiers symptômes grippaux du virus (fièvre dépassant les 38,5 degrés, maux de ventre, vomissements) durant le vol, elle est d’abord isolée dans les toilettes de l’appareil. « Ensuite, si une personne arrive à l’aéroport en présentant les signes cliniques de la maladie, le commandant de bord doit être entendu pour vérifier si les symptômes sont bien avérés. Puis, selon les cas, soit la personne suspecte est maintenue à bord de l’avion, soit elle est mises en quarantaine dans une salle isolée en attendant sa prise en charge par le SAMU », explique Xavier Mary, directeur du Management des Risques à l’Aéroport de Lyon Saint-Exupéry.
Informer les passagers au départ et à l’arrivée
À Lyon, comme dans la plupart des aéroports européens, des capteurs de température du corps des passagers permettent également de détecter une éventuelle présence du virus. Un protocole strict mais indispensable pour éviter la prolifération du virus à l’extérieur de l’aéroport. Parallèlement, le personnel de la plateforme a été sensibilisé aux risques et un médecin est présent 24h/24 pour intervenir dans l’enceinte de la plateforme. Par ailleurs, des messages ont été affichés dans tous les terminaux pour informer les passagers et les usagers de l’aéroport. En français et en anglais, ces affiches intitulées « conseils aux voyageurs » rappellent quelques précautions simples pour les passagers se rendant « dans les pays où circule le virus Ebola » et à leur retour sur le sol français « en cas d’apparition brutale d’une forte fièvre jusqu’à trois semaines » après leur retour en France.
Heureusement, ce protocole d’urgence n’a pour l’instant pas été mis en œuvre par les autorités locales, l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry – où transitent quotidiennement plus de 40 000 personnes – n’ayant pas de vol direct en provenance des pays concernés. En revanche, le risque est bien réel de voir une personne contaminée débarquer à Lyon via une correspondance dans l’un des hubs des grandes capitales européennes.
Une chambre de grand isolement à la Croix-Rousse
Dans cette hypothèse, le passager à risque sera transféré dans un véhicule sécurisé puis hospitalisé dans le service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de la Croix-Rousse (Lyon 4e). Cet établissement des hospices civils de Lyon dispose d’une unité de grand isolement et notamment d’une chambre d’isolement à pression négative, dite chambre P4, protégée par deux sas : l’un pour l’habillage du personnel avec des combinaisons adaptées, l’autre pour la préparation des soins. Cette chambre stérile, uniquement accessible avec un code, peut accueillir deux patients. Le temps pour les experts de l’institut Pasteur, à Lyon, d’analyser les premiers prélèvements sanguins des personnes hospitalisées.