Plusieurs alertes sans conséquence ont déjà été enregistrées à l’aéroport de Lyon, permettant de tester en situation réelle le dispositif d’intervention. Les précisions de Xavier Mary, directeur du management des risques à Saint Exupéry.
Non, dans la mesure où l’aéroport de Lyon n’a pas de vol direct avec ces pays à risques. Le seul risque provient de voyageurs qui arriveraient à Lyon via des plateformes comme Paris ou Bruxelles ayant des liaisons directes avec les pays concernés.
Y a-t-il un moyen de détecter ces passagers à risques à leur arrivée à Lyon ?
Non. Nous n’avons pas de réel moyen de détection. Pour l’instant, nous sommes dans le domaine de la suspicion lorsqu’un passager présente les symptômes du virus, notamment de la température. Dans ce cas, nous mettons en œuvre un plan d’intervention qui permet de faire face à la situation
Prise en charge par le SAMU
Concrètement, comment se traduit ce plan d’intervention ?
Si nous sommes prévenus avant l’arrivée de l’appareil, nous maintenons l’ensemble des passagers et l’équipage dans l’avion jusqu’à l’arrivée du SAMU. C’est le SAMU qui doit en effet intervenir, identifier les éventuels malades et prendre les décisions qui s’imposent en cas de contamination avérée. Si un cas suspect est détecté en dehors de l’avion, il y a possibilité d’isoler l’individu ou le groupe d’individus afin d’effectuer un tri avant, là encore, une intervention du SAMU suivie d’une hospitalisation éventuelle.
Quelles sont les autres mesures déjà prises sur la plateforme ?
Elles sont essentiellement du domaine de la communication, avec un affichage dans les aérogares pour rappeler les précautions à prendre si vous présentez, ou si l’un de vos proches présente, les symptômes de la maladie. Ces affiches en trois langues, fournies par le gouvernement français, sont visibles aux départs et aux arrivées.
Y a-t-il eu un renforcement significatif du dispositif de contrôle depuis le début de l’épidémie ?
Nos services en charge de la santé sur la plateforme sont mobilisés et informés, qu’il s’agisse du médecin présent 24h/24, des infirmières présentes 16 heures/jour ou des pompiers. Tous connaissent les bonnes pratiques. Cela dit, je le répète, en cas de suspicion, c’est le SAMU qui est appelé, intervient et prend les mesures adéquates
Le plan d’intervention testé en situation réelle
Un tel cas de figure s’est-il déjà produit depuis le début de l’épidémie ?
Oui, nous avons déjà eu des cas suspects à l’aéroport qui ont nécessité la mise en action de ce plan d’intervention. Cela a permis de tester l’efficacité de ce dispositif et de l’optimiser, sachant que toutes les alertes se sont heureusement révélées sans conséquences.
Quelle est la prochaine étape si le dispositif de contrôle était renforcé à Lyon ?
Nous sommes dans l’attente des consignes données par la Préfecture et l’Agence Régionale de Santé (ARS) en cas d’évolution de l’épidémie.
C’est à dire ? L’installation des détecteurs de température, par exemple, est-il à envisager à court terme aux arrivées des vols ?
De tels détecteurs sont fournis par l’Etat et mis en place sur décision de l’Etat. Pour l’instant, nos services médicaux ne disposent que des détecteurs individuels mais il n’est pas exclu que de tels capteurs collectifs soient installés si la situation empire.