Différents symptômes permettent de détecter ©DR

La colique du cheval est toujours une urgence. C’est pourquoi il est essentiel de savoir repérer les signaux de colique et apprendre les bons gestes. Le Pr Olivier Lepage, chirurgien et Directeur du Pôle de compétences en santé équine de VetAgro Sup (Marcy l’Etoile), donne les clefs pour réagir vite et bien.

Quels sont les signes que le cavalier doit apprendre à repérer pour détecter une colique ?

Quand on arrive dans l’écurie, il faut déjà voir si le cheval a changé quelque chose dans sa façon de faire. Regarder s’il a laissé son repas, s’il se regarde les flancs, observer s’il a de la paille sur lui alors qu’il n’est pas du genre à se rouler. Une fois à cheval, si on décide de le monter, détecter s’il a des crampes dans le ventre, s’il ne semble pas relax dans ses mouvements, regarde ses flancs, replie ses membres sous sa masse… Dans ce cas là, il faut arrêter de le monter et téléphoner au vétérinaire.

Quel doit être le premier réflexe du cavalier quand il voit que son cheval fait une colique ? Le faire marcher ?

Oui, il est bon de le faire marcher car cela évite qu’il se roule et donc que le problème empire. Il convient d’arrêter toute nourriture, mais le cheval doit boire et rester abrité du soleil car il perd énormément d’eau par voie de transpiration pendant sa colique.

Appelez directement le vétérinaire

 Le cavalier doit-il immédiatement téléphoner au vétérinaire ?

Oui, il doit l’appeler directement, il s’agit vraiment d’une urgence. Le soigneur ou propriétaire ne doit pas administrer lui-même de médicament, sauf si le vétérinaire le lui dit. Cela pourrait cacher des symptômes et empêcher un bon diagnostic.

Existe-t-il des services d’urgence si l’on ne parvient pas à contacter son vétérinaire ?

Si vous ne parvenez pas à contacter de vétérinaire, le mieux est de contacter une clinique de référence où la chirurgie est possible. Il est cependant bien de pouvoir contacter un vétérinaire de première ligne, afin notamment qu’il puisse faire les premiers tests de triage et passer si besoin une sonde naso-gastrique pour permettre au cheval de vomir artificiellement.

Existe-t-il un service d’ambulance pour emmener son cheval à la clinique ?

Nous avons de la chance en Rhône-Alpes car la première ambulance équine de France a été créée dans l’Ain. Il s’agit « d’Horse Emergency ».

En combien de temps le cheval peut-il être remis d’aplomb ?

Une colique médicale nécessite 2 à 3 jours de repos. Si c’est chirurgical, le retour au travail ne se fera qu’au bout de 2 mois, le temps que cela cicatrise.

Prévenir la colique du cheval

Quelles indications devra suivre le cavalier suite à cette colique ?

Pour prévenir la colique ou sa récidive, il faut par exemple mettre en place un bon plan de vermifugation et éviter les excès de certains aliments (herbe, avoine….) si ceux-ci ont été incriminés dans la colique. Pendant sa convalescence, le cheval ne doit pas être mis dans le pré avec d’autres chevaux pour éviter tout risque de blessure.

Peut-on agir en prévention de la colique ?

Par certains aspects oui. Il convient de vermifuger régulièrement, de s’assurer que le cheval a à disposition de l’eau fraîche (non stagnante, attention aussi au gel), il ne faut pas laisser au cheval la possibilité de vider son bac d’avoine. Lorsque l’on change l’alimentation d’un cheval, il faut toujours le faire par étapes. Malheureusement, en ce qui concerne les torsions du gros intestin, on ne peut rien faire pour les prévenir.

A SAVOIR

A l’origine d’environ 40% des décès, la colique demeure la première cause de mortalité chez les chevaux. Heureusement, même si les coliques font partie des maladies graves et fréquentes, toutes ne sont pas mortelles. L’apparition de coliques digestives est notamment à redouter en cas de longue immobilisation de l’animal. Dans ce cas, il faut réduire sa ration et supprimer en priorité les aliments concentrés au profit du foin.

 

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