Michel Robert, star de l'équitation, a une hygiène de vie parfaite

Installé à Crémieu, en Isère, Michel Robert, cavalier de saut d’obstacles français, a collectionné les médailles grâce à une hygiène de vie exemplaire. Il a accepté de donner ses astuces pour une équitation zen et sensible.

Qu’est-ce que l’équitation vous apporte d’un point de vue mental, car on le sait, vous ne réduisez pas votre pratique à la seule dimension sportive ?

Le cheval, c’est un pas vers la nature, un pas vers la compréhension de soi-même. C’est prendre conscience de son physique. Quelle que soit la discipline pratiquée, le cavalier est de toute façon confronté aux choses de la vie. Comme dans son quotidien, le cavalier va affronter des difficultés, être confronté à une personnalité en face de lui qui va l’obliger à se remettre en question. Tout ça, sans avoir de rapport humain. Personnellement, l’équitation m’a beaucoup aidé dans mon cheminement personnel. Je dis souvent que j’ai d’abord commencé par aimer et comprendre les chevaux avant d’aimer les humains.

Michel Robert et Sylvie Robert, Présidente et Directrice des concours. Crédit photo : Equita
Michel Robert et Sylvie Robert, directrice du salon Equita, à Lyon ©Equita

« Le cheval a un grand avantage par rapport aux humains : il pardonne rapidement »

L’équitation permet aussi de travailler la maîtrise de soi…

Le cheval est plus fort que son cavalier, il n’y a pas de discussion possible, ou très peu, il faut donc avoir un peu de maîtrise de soi. Il va donc falloir apprendre son langage, mais aussi comprendre le langage de notre propre corps, le fonctionnement de notre mental aussi pour éviter la colère et être plus en harmonie avec le cheval. A partir du moment où on est bien dans sa tête et bien dans son corps, tout va bien se passer, et inversement, si un cavalier est stressé, sa monture va le ressentir. Le cheval s’en rend compte très vite, c’est un animal très sensible qui analyse. Par contre, il a un grand avantage par rapport aux humains : il pardonne rapidement.

Et au niveau physique, quels sont selon vous les principaux apports ? 

C’est un très bon sport qui fait travailler toutes les articulations, les muscles, l’équilibre, la vision, les réflexes, les actions contrôlées car on ne fait pas n’importe quoi à cheval. L’équitation engendre une intériorisation, une prise de conscience de soi, de ce que l’on fait et de ce que l’on pense.

« Lorsque je parlais de yoga, j’étais un peu pris pour un fou »

La pratique de l’équitation a beaucoup évolué ces dernières années. Les moniteurs insistent beaucoup aujourd’hui sur l’importance de la respiration. Vous êtes justement de ceux qui ont initié le mouvement…

Il y a quelques années, lorsque je parlais de yoga, j’étais un peu pris pour un fou. Maintenant, cela paraît normal, ce sont plutôt ceux qui ne font pas de yoga qui sont à la marge. Car qu’est-ce que le yoga ? Une recherche de soi. Dans la pratique de l’équitation, cela joue sur le regard, la respiration. A cheval, on recherche la même chose : dès qu’il y a la moindre angoisse, directement, il faut intérioriser sur la respiration et le regard. Aujourd’hui, on est moins dans une pratique de l’équitation mécanique et technique, on est plus dans le ressenti et le mental.

Auriez-vous un exercice simple pour nos cavaliers ?

Simplement contrôler son regard, savoir où est-ce que l’on regarde pendant une minute. Essayer de regarder assez loin, c’est ce que j’appelle la vision panoramique. Directement, cela va débloquer beaucoup d’anxiété, et la respiration va venir.
La respiration est naturelle. On respire très bien lorsque l’on dort ou que l’on n’a pas de soucis. Mais elle se bloque dès qu’un stress arrive, et bien souvent, ce stress provient d’une image, de notre imagination. De ce fait, se concentrer sur son regard va ôter du stress.

Quelle est votre routine au quotidien avant de monter ?

Je commence par 20 à 30 minutes de yoga en moyenne chaque matin, avant de monter à cheval, puis quelques séances en plus dans la semaine.  Après avoir monté, on peut parfois sentir quelques courbatures. Le yoga permet d’éliminer ces tensions. Mais pour moi, les postures de yoga le matin suffisent en général.

« Je fais attention à mon hygiène de vie »

Dans tous les autres sports, à haut niveau, on parle beaucoup de préparation physique. Qu’en est-il dans le monde de l’équitation ?

La préparation physique des cavaliers de compétition est en train d’arriver. A partir du moment où on la pratique, on constate son importance. Pour ma part, je joue au ping-pong pour travailler l’équilibre, les réflexes et le contrôle mental car cela va très vite !

Et qu’en est-il du côté de la préparation mentale des cavaliers internationaux ?

Avant les compétitions, chacun a son propre cérémonial, et de plus en plus, on se rapproche de la préparation mentale avant une épreuve. Personnellement, j’ai toujours eu un coach pour travailler cet aspect. Les soucis ou les angoisses nous empêchent d’avancer.  Parfois, une séance suffit à débloquer les choses.

Vous avez toujours maintenu un excellent état de forme et avez décidé de stopper le haut niveau il y a seulement 2 ans. Quel est votre secret ?

Je fais tout simplement attention à mon hygiène de vie : à ma nourriture, aux boissons,  à mes heures de sommeil, aux produits toxiques. Je veille aussi à renforcer ma sangle abdominale. Mais en dehors des chutes, l’équitation ne pose pas tellement de problèmes si la préparation est normale.  Et il n’y a pas de limite d’âge pour monter à cheval ! L’équitation est un vrai sport, il faut l’avoir pratiquée pour s’en rendre compte. Cependant, ce n’est pas un sport extrême !

A savoir

Michel Robert a remporté le Championnat du monde de saut d’obstacles par équipe en 1982, l’argent en 1994 en individuel et par équipe. Il a remporté pas moins de 6 médailles aux championnats d’Europe, et de très nombreux Grands-Prix.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici