médicaments en cause des erreurs médicamenteuses
Les principales erreurs médicamenteuses résultent d'une erreur dans le médicament délivré.

Les erreurs médicamenteuses, souvent évitables, représentent un véritable enjeu de santé publique. Elles peuvent avoir des conséquences graves sur la santé des malades, allant jusqu’au décès. Ces erreurs peuvent survenir à n’importe quel stade du processus de gestion des médicaments, depuis la prescription jusqu’à l’administration, et peuvent résulter de divers facteurs. Explications.

18 000 personnes décéderaient chaque année des suites d’une erreur médicamenteuse, selon un rapport du Sénat. Ces erreurs médicamenteuses se définissent comme toutes erreurs qui surviennent dans le processus de prescription, de préparation, de distribution, de dispensation, d’administration ou de suivi des médicaments.

En effet, ces erreurs peuvent résulter d’une préparation défectueuse d’un médicament en laboratoire (en cas de chimio-thérapie, par exemple) et entraîner de réelles complications pour le patient, pouvant aller jusqu’au décès. Mais les erreurs médicamenteuses peuvent aussi venir de la prescription médicale, mal jugée par le professionnel de santé et/ou mal interprêté par le patient : c’est le cas lorsque l’on prend un médicament trop longtemps, ou avec une dose trop forte.

Selon un rapport de la HAS (Haute Autorité de Santé), les erreurs médicamenteuses concernent 10 % des EIG (événements indésirables graves) recensées chaque année. Et l’erreur d’administration du médicament reste l’erreur la plus courante, dans 72 % des situations.

Quelles sont ces erreurs ? 

Les types courants d’erreurs médicamenteuses comprennent :

  • Les erreurs de prescription : elles incluent les erreurs présentent dans la posologie, le médicament ou le mode d’administration.
  • Les erreurs de dispensation : cela englobe les erreurs lors de la préparation ou de l’étiquetage des médicaments. Une des erreurs de dispensation les plus connues est survenue en raison d’une confusion de nom entre le Previscan® et le Permixon®. En France, deux patients avaient notamment été victimes d’hémorragies suite à cette erreur. 
  • Les erreurs d’administration : elles impliquent une administration incorrecte du médicament au patient, que ce soit dans la dose ou le timing.

Les facteurs aggravants

Plusieurs facteurs peuvent contribuer aux erreurs médicamenteuses, notamment :

  • Les facteurs humains : résultant d’un manque de formation, de la fatigue, d’une surcharge de travail ou d’un manque de communication.
  • Les facteurs liés aux patients : une mauvaise compréhension des instructions, un non-respect des prescriptions ou bien des allergies non signalées.

Comment prévenir et gérer une erreur médicamenteuse ?

La prévention des erreurs médicamenteuses repose sur plusieurs mesures :

  • La formation : le but est d’assurer une formation adéquate et continue des professionnels de la santé sur la gestion sûre des médicaments.
  • L’amélioration des systèmes de travail: cela passe notamment par la mise en place de systèmes de prescription électroniques ou bien de vérification par les pairs.
  • Une communication efficace: encourager la communication ouverte et efficace entre les membres de l’équipe de soins de santé.

Comment réagir ?

En cas d’erreur médicamenteuse, une réaction rapide et appropriée est cruciale. Cela implique :

  • Une identification rapide : reconnaître et documenter l’erreur de manière précise.
  • La notification et la communicationrapide : informer immédiatement le personnel approprié, le patient et/ou la famille.
  • La prise en charge du patient : cela consiste à évaluer et gérer les éventuels préjudices causés au patient, en veillant à sa sécurité et son bien-être.

Si vous pensez être victime d’une erreur médicamenteuse il est nécessaire d’informer rapidement votre médecin généraliste ou un professionnel de santé. Dans un premier temps il s’agira de vérifier que votre état de santé est stable et que vous allez bien.

Celui-ci sera, ensuite, en capacité de dénoncer l’erreur et d’engager une procédure, au cas échéant.

L’évolution technologique : au service de la médecine

Sept établissements de la région Auvergne-Rhône-Alpes se sont déjà équipés de la technologie Drugcam®, développée par l’entreprise française Eurekam® pour contrôler, grâce à l’intelligence artificielle, les préparations de chimiothérapie et éviter la survenue d’erreurs médicamenteuses. Il s’agit des hôpitaux de Clermont-Ferrand, Puy-en-Velay, Bourg-en-Bresse, Villefranche-sur-Saône, Lyon-Sud, Lyon Édouard Herriot et du centre de lutte contre le cancer de Clermont-Ferrand.

« Chaque jour, ce sont près de 300 préparations médicamenteuses qui sont réalisées : un tiers est désormais contrôlé avec cette technologie, témoigne Nicolas Vantard, pharmacien à l’hôpital Lyon Sud (Hospices Civils de Lyon). Après plusieurs semaines, les équipes ont déjà beaucoup gagné en sérénité : la consultation et la vérification de certaines étapes clés grâce à la vidéo apportent plus de tranquillité ».

Selon Eurekam®, qui a déployé son dispositif dans une centaine d’établissements français et européens, l’IA permet « chaque semaine d’éviter plus de 150 erreurs médicamenteuses »…

Quand l’écriture est illisible…

Sans parler d’IA, la technologie permet d’éviter bon nombre d’erreur, plus banales. Car, en effet, la première cause d’une erreur médicamenteuse serait due à… une écriture illisible ! Cela peut amener à confondre un médicament avec un autre ou à se tromper dans la posologie. Mais, comme les ordonnances manuscrites tendent à décliner, ce problème devrait disparaître à moyen terme. En raison : l’innovation des ordonnances dématérialisées.

À SAVOIR

1 patient sur 20 fréquentant un établissement de santé est exposé à des dommages évitables dus à la prise de médicaments. À l’échelle mondiale, 4 patients sur 10 subissent des préjudices dans les structures de soins de santé primaires ou de soins ambulatoires

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Isis Laigneau
Étudiante en journaliste à l'ISFJ Lyon, Isis Laigneau a cultivé sa soif de découverte et son appétence pour les sujets forme et bien-être, au bénéfice des lecteurs du site Ma Santé.

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