Qu’est-ce que la mononucléose ? Cette maladie infectieuse est l’un des virus les plus répandus en France. Fréquente chez les adolescents et les jeunes adultes, elle est souvent bénigne mais très contagieuse. Comment est-elle transmise ? Quels sont les symptômes ? Quelles conséquences sur la santé ? Existe-t-il un traitement ? Éléments de réponses avec le Dr Grégory Roucher, médecin généraliste à Caluire-et-Cuire (Rhône).
Maladie des amoureux, maladie du baiser, maladie des fiancés… malgré ces surnoms romantiques, la mononucléose est une maladie virale très contagieuse qui épuise notre organisme. Causée par le virus Epstein-Barr, elle appartient à la famille des herpèsvirus et entraîne une forte augmentation des globules blancs dans le sang. Maladie plus répandue que l’on ne le croit, on estime que 90 à 95% des adultes ont déjà attrapé la mononucléose.
La mononucléose : une maladie très contagieuse
Qu’est-ce que la mononucléose ?
La mononucléose, plus connue sous le nom de « maladie du baiser » se transmet principalement par la salive, d’où son appellation. Cependant, les baisers ne sont pas le seul moyen de contamination. Ce virus peut être transmis par un contact salivaire direct (baisers, projections de la toux, d’éternuement ou encore de postillons) ou indirect (brosse à dents, couverts, verres, cigarettes…). Souvent, les personnes malades ne connaissent pas l’origine de leur contamination. La mononucléose est également une cause fréquente d’angine virale.
Le virus peut toucher n’importe qui, quel que soit l’âge et le sexe. Cependant, il apparaît plus fréquemment à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, en particulier entre 15 et 25 ans. En effet, sur 100 personnes concernées, 70 sont des jeunes adultes ou des adolescents.
Une fois infecté, le corps fabrique les anticorps nécessaires pour se protéger contre une future contamination de cette même maladie. Cela signifie que les personnes touchées bénéficient d’une immunité à vie. Toutefois, en cas de défaillance du système immunitaire, il est possible d’être affecté une nouvelle fois.
Quels sont les symptômes ?
Bien que sans gravité, les personnes infectées ressentent souvent une fatigue intense, les laissant complètement épuisés. C’est le signe caractéristique de la maladie.
Malgré tout, les symptômes diffèrent en fonction de l’âge. Parfois même, l’infection n’entraîne pas forcément de signes apparents. Chez l’enfant, les signes sont généralement mineurs. Ils se manifestent principalement par des maux de gorge et une légère fièvre.
En revanche, lorsque la contamination survient à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, les symptômes peuvent être beaucoup plus gênants et éprouvants. Ils entraînent une très grande fatigue, une faiblesse corporelle totale, une perte d’appétit, des douleurs musculaires ainsi qu’une forte fièvre. Certaines personnes souffrant des effets d’une fatigue intense doivent parfois cesser toute activité pendant une période de plusieurs semaines.
Combien de temps dure une mononucléose ?
La première étape est la période d’incubation. Pendant 4 et 6 semaines, la personne infectée ne présente aucun symptôme. C’est à ce moment précis que le virus s’introduit dans l’organisme et se propage dans la circulation sanguine. Ensuite, les symptômes de cette maladie apparaissent et durent 3 semaines. Toutefois, la fatigue peut persister plusieurs mois après la disparition des signes.
Bien que complètement guérie après quelques semaines, la période de contagion peut durer jusqu’à 6 mois.
Un seul traitement possible… le repos
Comment soigner une mononucléose ?
Aujourd’hui, il n’existe aucun traitement spécifique pour lutter contre la mononucléose. Il s’agit d’une maladie virale qui disparaît au bout de quelques semaines. Par conséquent, les antibiotiques sont inutiles pour combattre l’infection.
Le seul remède est le repos ! Il est conseillé de se reposer, d’éviter toute activité physique, d’avoir une alimentation équilibrée et de boire beaucoup d’eau. Les boissons gazeuses et l’alcool sont donc à proscrire.
D’autre part, vous pouvez avoir recours à du paracétamol pour les symptômes tels que la douleur ou la fièvre. À noter que les anti-inflammatoires (type Ibuprofène) sont à éviter dans les infections virales du fait du risque de complications et de surinfection.
Comment réduire les risques de transmission ?
Bien que bénigne, la mononucléose reste une maladie extrêmement contagieuse, même après la guérison. Quelques précautions et règles d’hygiène sont à connaître pour limiter la propagation du virus.
Avant tout, adoptez les bons réflexes. Lavez-vous régulièrement les mains et évitez tout contact direct avec la salive. Il faut s’abstenir d’embrasser ses proches et d’utiliser la brosse à dents d’une autre personne. Pour finir, couvrez-vous le nez et la bouche avec un mouchoir jetable lorsque vous toussez ou éternuez.
A savoir
La mononucléose peut parfois entraîner des complications. Celles-ci sont rares mais peuvent être graves. Cette infection peut provoquer un gonflement de la rate et parfois entraîner sa rupture. Le rôle de la rate est extrêmement important. Cet organe stocke les cellules qui protègent notre corps (le système immunitaire).
Si vous ressentez une douleur dans la partie supérieure gauche de l’abdomen, consultez rapidement un médecin car cette rupture peut être fatale.