Pour faire des économie et réduire le déficit de la Sécurité Sociale, le programme M’T Dents de prévention bucco-dentaire va être supprimé dès cette rentrée en milieu scolaire.
Drôle de coincidence… Alors que François Hollande tente de faire oublier la polémique autour des “sans-dents”, le gouvernement va supprimer les crédits alloués à l’éducation bucco-dentaire en milieu scolaire. Dans un communiqué, l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFBSD) “découvre avec stupeur que l’ensemble des fonds attribués au programme M’T Dents est purement et simplement supprimé pour les trois prochaines années, dès la rentrée“. Plus de 250 000 enfants seraient concernés par cette mesure d’économie s’inscrivant dans le cadre du plan de réduction des dépenses publiques.
Une baisse sensible des caries chez les enfants
Le syndicat, qui regroupe 38 000 chirurgiens-dentistes, regrette cette décision, estimant qu’« en santé bucco-dentaire, l’impact de la prévention est immédiat : elle engendre un changement de comportement dont les bénéfices sont rapidement visibles en bouche ». Pour étayer son propos, l’Union française note que le nombre de caries par enfants de 12 ans est passé de 4,2 en 1987 à 1,2 en 2006. Aujourd’hui, plus de la moitié des enfants de 12 ans n’auraient pas la moindre carie.
Le programme M’T Dents a été mis en place en 2007 par l’Assurance Maladie. A l’origine, l’objectif était de promouvoir la santé bucco-dentaire dans les écoles et lutter contre les inégalités socio-économiques en matière de santé. Il prévoit des interventions dans les classes pour sensibiliser les enfants au brossage de dents et aux risques carieux. A l’avenir, seuls 20 000 enfants de classes de zones d’éducation prioritaire (ZEP) bénéficieront donc du programme M’T Dents contre 250 000 écoliers auparavant.
Les visites préventives chez le dentiste maintenues
En revanche, d’autres volets du programme sont maintenus. Pour être incitatif, le programme prend notamment en charge à 100% les visites chez le dentiste pour les enfants et adolescents de 6, 9, 12, 15 et 18 ans, avec l’envoi par courrier de formulaires à remplir et signer par le praticien. Cette consultation gratuite, prise en charge par l’Assurance Maladie, a bénéficié à 35% des familles en 2012. Elle est donc pour l’instant préservée par Marisol Touraine, même si la ministre de la Santé étudie d’autres pistes pour réduire le déficit de la Sécurité Sociale.