Un Français sur deux n’a pas les réflexes qui sauvent face à une personne en danger. Chaque année, 20 000 vies pourraient pourtant être sauvées avec une meilleure connaissance des premiers secours. Pour y remédier, des formations aux gestes qui sauvent sont proposées tout au long de l’année par la Croix-Rouge française, et ce dès l’âge de 3 ans, selon Pauline Allard, directrice département urgence et secourisme de la Croix-Rouge du Rhône, invitée de l’émission Votre Santé.
Protéger, alerter, secourir. Telle est la devise des héros du quotidien, qui en adoptant des gestes simples, sauvent une vie au détour d’une rue. Dans neuf cas d’urgence sur dix, la vie d’un proche (ami, famille, collègue, voisin…) serait d’ailleurs en jeu. Électrocutions, étouffements, noyades, brûlures… La majorité des accidents, soit 80%, surviendraient à domicile, selon les chiffres de la Croix-Rouge française.
Pour nous informer sur les attitudes simples qui peuvent sauver des vies, Pauline Allard, directrice département urgence et secourisme de la Croix-Rouge du Rhône était l’invitée de l’émission Votre Santé de ce jeudi 13 janvier. Un rendez-vous santé hebdomadaire animé par Élodie Poyade et Pascal Auclair, rédacteur en chef du groupe Ma Santé.
Quels sont les gestes qui sauvent à connaître ?
Les trois réflexes à avoir sont : alerter, protéger et secourir. Face à une situation d’urgence, la première chose à faire est de se protéger puis protéger la victime et les témoins. Ensuite, il faut alerter en appelant le 15. Les services de santé vont ainsi nous poser toutes les questions importantes. Enfin, lorsqu’il est possible, secourir avec les gestes appris en formation de secours, notamment à la Croix-Rouge.
Quelles sont les situations qui exigent de réaliser ces gestes qui sauvent ?
Les situations sont diverses : brûlures, hémorragies, accidents. Face à un enfant ou un adulte qui s’étouffe, par exemple, vous pouvez réaliser une désobstruction des voies aériennes. Si une personne fait un malaise dans la rue, il est important d’avoir le réflexe de vérifier si elle respire. Si ce n’est pas le cas, elle peut être en arrêt cardiaque. Il existe donc des gestes de secours à réaliser dans cette situation.
“Le citoyen est le premier maillon de la chaîne de secours”
Pour appliquer ces gestes, il est important de savoir les réaliser. Comment se déroulent les formations faites à la Croix-Rouge française ?
La stratégie de la Croix-Rouge est de donner accès à ces formations au plus grand nombre. Il est possible de se former dès l’âge de 3 ans, avec des initiations aux alertes, par exemple. Il existe des formations spécialisées pour les enfants et les nourrissons, les personnes en situation de handicap, les jeunes parents ou encore les futurs grand-parents… Les entreprises peuvent également former leurs salariés dans le cadre de formations professionnelles.
Combien de temps durent ces formations ?
Cela dépend de la formation choisie. Celle de base des premiers secours, prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1) dure 8 heures tandis que d’autres initiations peuvent durer entre 2 à 3 heures. Elles sont adaptées aux publics cibles. Celles destinées aux enfants ne durent pas longtemps par exemple, car le temps de concentration est pris en compte. La Croix-Rouge française réalise notamment des formations dans les écoles.
Quel est le positionnement de la France dans la formation des gestes de premiers secours ?
La moitié de la population n’est pas encore formée aux gestes qui sauvent selon les statistiques. Il est important de rappeler que le citoyen est le premier maillon de la chaîne de secours. Il faut vraiment se faire former pour réussir à intervenir en cas d’urgence. Neuf fois sur dix, il s’agit d’ailleurs d’une personne de son entourage. Dans un cas sur cinq, la personne qui n’a pas subi les gestes de premiers secours décède.
Des gestes à connaître dans toutes les situations à risques
Pour prendre un exemple concret, face à une personne qui fait un arrêt cardiaque dans la rue, que doit-on faire en priorité ?
Tout d’abord, il est important de s’assurer qu’il s’agisse effectivement d’un arrêt cardiaque. Il faut ainsi se rapprocher de la personne tombée au sol et se protéger. En gardant son masque en période de crise sanitaire, il faut ensuite vérifier que celle-ci respire. Si elle ne respire pas, il faut alerter immédiatement les secours en appelant le 15. Ensuite, s’il s’agit d’un arrêt cardiaque il faudra commencer à réaliser un massage cardiaque sur le thorax. Il est également nécessaire de demander à une personne à proximité de trouver un défibrillateur, il est d’ailleurs facile d’en trouver à Lyon. Il faudra continuer et maintenir les compressions jusqu’à ce que les secours arrivent.
Dans le cas d’un étouffement, quels sont les gestes à appliquer ?
Face à une personne qui devient bleue, qui n’arrive plus à respirer ou à tousser et qui porte la main à son cou, il est important d’intervenir. Alertez avant tout les secours puis, réalisez des claques dans le dos. Si cela ne fonctionne pas, passez aux compressions abdominales.
Comment réagir face à une personne qui perd conscience ?
Dans le cas d’une perte de conscience, après avoir protégé la personne et contacté les secours, il faut l’installer en position latérale de sécurité, ou PLS. Et vérifier que la personne respire. Dans le cas d’un saignement, on réalisera une compression au niveau de la plaie.
Gestes qui sauvent, le premier réflexe : “ne pas passer son chemin“
Comment être sûr que l’on réalise bien le massage cardiaque ?
Il ne faut pas se poser la question, l’important est de le faire. Au bout de 10 minutes d’arrêt cardiaque, le cerveau n’est plus irrigué et on peut perdre la personne de manière irréversible. Mettre en place les gestes le plus rapidement possible est donc primordial. Pour s’aider, on peut se baser sur la musique de référence « Stayin’ Alive » des Bee Gees pour s’assurer d’avoir le bon rythme.
Quels sont les actions à ne pas faire ? Les gestes à éviter ?
La première erreur est de passer son chemin. Il ne faut pas s’inquiéter de ne pas savoir faire parfaitement les choses, mais réagir. Il est essentiel de s’entraider, appeler et alerter les secours. D’abord, il est nécessaire de comprendre l’état de santé de la personne et ce qu’il lui arrive. Si on est plusieurs, on peut tous faire une action : l’un qui masse, l’autre qui va chercher le défibrillateur, par exemple.
Dans le cadre d’un accident de la route, lorsqu’une personne a un traumatisme, il est toutefois important de ne pas la toucher. Sauf si elle est en danger là où elle est placée : il faudra alors quand même l’évacuer.
Les défibrillateurs sont des appareils essentiels dans le cadre d’un arrêt cardiaque. Faut-il en installer d’avantage dans les villes et également mieux apprendre à s’en servir ?
Concernant la formation, les défibrillateurs sont assez simples d’utilisation. Tout est expliqué via une voix off, dès lors qu’il est mis en route. Il n’y a donc plus qu’à la suivre. Je n’ai pas les chiffres et l’emplacement exact de tous les défibrillateurs recensés dans la Métropole, ils sont en tout cas en effet essentiels.
L’appli Staying Alive, disponible sur AppleStore et Androïd, propose une cartographie gratuite des défibrillateurs.
À SAVOIR
Pour vous inscrire à une formation de premier secours de la Croix Rouge Française, contactez le 04 28 29 64 10. Ou envoyez un mail à premeirsecours.dt69@croix-rouge.fr
Pour compléter votre article, je porte à votre connaissance la parution de mon livre “Les Urgences Domestiques” validé par la Fédération Française de Prévention des Risques Domestiques. Infirmier urgentiste depuis plus de 20 ans et déjà co-auteur du Mémento Primo-Intervenants attentats, j’ai voulu rendre accessibles ces notions de secourisme essentielles du quotidien. Sa conception en fait un ouvrage destiné à tous les publics adultes comme enfants.
Auto-éditeur, il est à retrouver sur mon site
Mr Gaël de Beaudrap