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Pour la première fois en France, à Annecy, un hôpital sera autorisé à pratiquer des prélèvements d’organes sur des patients décédés après arrêt volontaire des traitements.

A l’avenir, le Centre Hospitalier Annecy Genevois pourra pratiquer des prélèvements d’organes sur des patients décédés après arrêt de leur traitement. Une première en France. Cette décision a été officialisée par l’Agence de la biomédecine qui souhaite ainsi trouver des alternatives à la pénurie d’organes disponibles pour des patients en attente de greffe et réduire le délai d’attente pour les demandeurs.
Cette convention signée entre l’organisme public chargé d’encadrer notamment la problématique des greffes et l’établissement haut-savoyard, est une conséquence de la loi Leonetti. Cette loi sur la fin de vie, votée en 2005, encadre les modalités de décision et de mise en œuvre de la limitation et l’arrêt des thérapeutiques (LAT) chez les patients en fin de vie, patients dont la réanimation est jugée infructueuse.
Jusqu’à présent, il était possible de prélever des organes sur des patients en situation de mort cérébrale ou victimes d’un arrêt cardiaque non-contrôlé, en particulier à la suite d’un infarctus. Désormais, le CH Annecy Genevois sera donc le premier établissement français à pouvoir prélever des organes sur une personne décédée par arrêt du cœur contrôlé, c’est-à-dire après limitation ou arrêt des traitements considérés comme « inutiles » par le corps médical en raison de l’état du patient. C’est notamment le cas de patients sous ventilation artificielle.

Une décision prise en réunion collégiale

Pour mettre un terme à cette prolongation artificielle de la vie, le site pilote d’Annecy devra toutefois suivre un strict protocole. Cette décision, irrémédiable, sera ainsi prise lors d’une réunion collégiale impliquant les médecins du service, mais aussi la famille et un intervenant extérieur. Pour écarter tout risque d’ »euthanasie utilitaire », l’agence de la biomédecine stipule aussi qu’il ne devra exister aucun lien entre le service de réanimation, en charge du patient, et l’équipe sollicitée pour le prélèvement d’organes, qu’il s’agisse de reins, de foie ou de poumons.
La phase de pilotage entamée à Annecy durera 2 ans. Une période jugée suffisante pour évaluer les résultats du programme et réaliser un bilan.
Si le CH Annecy Genevois fait figure de pionnier en France, une telle alternative est déjà autorisée dans plusieurs pays à l’étranger. C’est notamment le cas aux Etats-Unis, en Belgique, en Espagne mais aussi en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas où ces prélèvements sur des personnes décédées dans le cadre d’un arrêt des thérapeutiques représentent respectivement 38% et 51% des prélèvements.

A SAVOIR

En France, le taux de refus des familles pour des dons d’organes ne cesse d’augmenter. Une problématique qui concerne au premier chef le don de reins. L’an dernier, près de 10 000 personnes étaient ainsi en attente d’une greffe de rein, seulement 3 000 greffes ayant été effectuées en 2013. Une pénurie qui explique pourquoi l’attente moyenne pour une greffe atteint aujourd’hui trois ans.

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Enfant des radios locales, aujourd'hui homme de médias, il fait partager son expertise de la santé sur les supports print, web et TV du groupe Ma Santé AuRA.

2 Commentaires

  1. Arrêt volontaire de traitement, mais décidé par qui, le patient qui refuse l’acharnement, le corps médical qui préconise quoi, les soins palliatifs, l’ euthanasie…..Attention où vous mettez les doigts à vouloir faire survivre les uns en laissant mourir les autres, le sentimentalisme n’ a pas lieu d’être pour justifier la greffe, le prélèvement n’est pas sentimental, il est mortel (sauf pour les organes doubles )

  2. ces prélèvements se font alors que le cerveau de la personne est bien fonctionnel… bref, vous pourrez vous regarder dépiécer (ou on aura la bonté de vous endormir). Qu’est ce que c’est que cette idée de prélever lorsque “le coeur est jugé définitivement arrêté”…. mon identité n’est pas dans mon coeur, elle est dans ma tête.

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