La menace d’une introduction de la grippe aviaire sur le sol français se précise. Conséquence, le ministère de l’agriculture vient de placer 48 communes de Haute-Savoie (Rhône-Alpes) “à risques particuliers prioritaires” sous surveillance renforcée.
L’étau se resserre autour de la France, désormais sous la menace d’une introduction du virus H5N8 sur son sol. Une vigilance accrue qui a incité le ministère de l’agriculture a publier un arrêté relevant le niveau du risque de transmission de la grippe aviaire de “faible” à “modéré“.
Sans tomber dans la psychose, cette décision ministérielle vise à renforcer la vigilance sur l’ensemble du territoire, et plus spécifiquement dans certaines zones frontalières de la région Rhône-Alpes. Ainsi, 48 communes de Haute-Savoie viennent d’être classées “à risques particuliers prioritaires”. Il s’agit, en l’occurrence, de communes situées essentiellement sur les rives françaises du lac Léman (Thonon-les-Bains, Evian, Douvaine, Bons-en-Chablais, Michilly, Sciez…), ainsi que sur les bords du Rhône (Clermont, Bassy, Seyssel, Desingy…) et aux environs du lac du Bourget (Massingy).
Dans cette cinquantaine de communes, les rassemblements d’oiseaux sont désormais interdits et les oiseaux d’élevage et de basse-cour sont soumis à un confinement, même si des dérogations réglementaires ne sont pas à exclure. En revanche, cette élévation du niveau de risque ne concerne pas – du moins pour l’instant – les communes situées autour du lac d’Annecy et les départements limitrophes (Ain, Savoie).
Des cas recensés en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni
Outre cette vigilance accrue en Haute-Savoie, l’arrêté ministériel instaure des mesures de précaution sur l’ensemble du territoire français, qu’il s’agisse d’un renforcement des mesures de biosécurité afin d’éviter des contacts entre oiseaux domestiques et faune sauvage et une surveillance de la mortalité des oiseaux sauvages. Par ailleurs, les éleveurs sont incités à surveiller la moindre apparition de signes cliniques de la maladie dans leurs exploitations.
Pour l’instant, aucun cas d’Influenza aviaire n’a été observé en France, ce qui n’est pas le cas dans certains pays limitrophes. Un foyer d’infection s’est ainsi déclaré en Allemagne, dans un élevage de dindes situé sur le lander de Mecklenburg-Poméranie, une région où l’on dénombre pas moins de 1 700 lacs. D’autres foyers d’infection ont été détecté aux Pays-Bas, dans un important élevage de poules de la province d’Utrecht, à l’Est d’Amsterdam, et dans un élevage de canards à l’Est du Yorkshire, au Royaume-Uni. Par ailleurs, deux nouvelles fermes avicoles ont été placées en quarantaine dans la province canadienne de Colombie-Britannique, portant à huit le nombre d’exploitations touchées par le virus outre-Atlantique.
A ce jour, aucun cas de transmission du virus H5N8 de l’animal à l’homme n’a été signalé dans le monde. Mais la forte contagiosité de la grippe aviaire dans les rangs des oiseaux et le caractère pathogène de la maladie fait craindre aux autorités une extension rapide de la contagion en Europe, avec de graves conséquences économiques dans le monde rural.
A savoir
Une étude menée par des chercheurs de Memphis, aux Etats-Unis, fait apparaître que le vaccin contre la grippe saisonnière stimulerait la défense immunitaire contre d’autres souches du virus, et notamment celui de la grippe aviaire. En d’autres termes, l’injection du vaccin dope les anticorps, réaction de nature à renforcer la protection contre les nouvelles souches pandémique. A la clé, un impact positif sur les réactions immunitaires des humains face à certaines variantes virales.