L'épidémie de grippe aviaire est pour l'instant limitée au Sud-Ouest
L'épidémie de grippe aviaire qui sévit dans le Sud-Ouest a peu de chances de s'étendre à la région Rhône-Alpes. ©DR

La grippe aviaire présente dans le Sud-Ouest est “sous contrôle et ne se transmet pas à l’homme”, selon le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Une affirmation validée par un expert en vaccin aviaire chez Merial.

Grippe aviaire, l’élevage en plein air plus sensible

Qu’est-ce que la grippe aviaire ?

La grippe aviaire, que l’on appelle plus correctement influenza aviaire pour la différencier de la grippe humaine saisonnière, est une maladie virale affectant principalement les palmipèdes comme les oies, les canards, ainsi que les volailles. On distingue les différents virus avec des numéros, dont le plus connu est le H5N1. C’est une maladie identifiée depuis plus d’un siècle, mais qui s’est révélée auprès du grand public avec les premiers cas de contamination à l’homme, en 1997 à Hong-Kong. Le phénomène a atteint la Chine en 2001-2003 et s’est amplifié en touchant ponctuellement l’Europe et même l’Afrique en 2005-2006.

Pourquoi la grippe aviaire fait-elle sa réapparition en France ?

L’épidémie d’influenza aviaire ‘’asiatique’’ n’a jamais été vraiment enrayée, elle est toujours présente en Asie du Sud-Est ou en Egypte. Le virus réapparait régulièrement en Europe à la faveur de migrations d’oiseaux sauvages, comme en Allemagne ou en Angleterre en début d’année. Il n’y a donc rien d’inattendu à ce que la France puisse être touchée, nous avons même été surpris que cela ne se produise pas plus tôt !

S’agit-il des mêmes souches que la précédente épidémie ?

Selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), les souches détectées dans le Sud-Ouest depuis le mois de novembre sont d’origines européennes, et non asiatiques, comme ce fut le cas lors de l’épidémie de 2005-2006.

Pourquoi l’épidémie se développe-t-elle essentiellement dans le Sud-Ouest ?

Le Sud-Ouest se distingue par une grande concentration de palmipèdes et de volailles, et surtout par un mode d’élevage plus naturel, en parcours extérieur, qui favorise les contacts avec des animaux sauvages. Les risques sont moindres en Bretagne ou dans les Pays de Loire, où l’on pratique l’élevage confiné.

Le virus de la grippe aviaire devrait épargner Rhône-Alpes

La région Rhône-Alpes est-elle exposée ?

Notre région, où l’aviculture est importante notamment dans la Drôme, a l’avantage d’être située loin du Sud-Ouest. Il n’y a pas d’entrecoupement des voies migratoires, et il y a donc peu de risque que le virus soit véhiculé par des espèces sauvages. Les risques, en revanche, existent par le biais des échanges commerciaux. D’où l’importance des mesures de confinement régional appliquées dans le Sud-Ouest.

Quelles sont ces mesures de confinement ?

Qu’il s’agissent de cas faiblement ou hautement pathogène, on procède à un abattage dès qu’un cas de virus influenza a été détecté. Un périmètre de protection de 3 kilomètres est établi autour de l’élevage concerné, ainsi qu’une zone de surveillance de 10 kilomètres. Des mesures de dépistage et des visites de vétérinaires sanitaires mandatés par le ministère de l’Agriculture sont également systématiquement réalisées dans les secteurs géographiques concernés.

Grippe aviaire et contamination humaine

Comment se transmet le virus ?

Dans les zones concentrant de nombreux élevages, qui favorisent l’évolution silencieuse du virus et sa mutation, la contamination se fait au gré des échanges commerciaux, des camions ou autres vecteurs souillés par des fientes, des contacts avec des oiseaux sauvages… C’est encore plus sensible dans les secteurs comme les Landes où l’élevage extérieur prédomine : le vent, les animaux qui s’échappent… sont autant de facteurs de propagation.

Le virus peut-il se transmettre à l’homme ?

Les contaminations humaines sont rares : quelques dizaines dans l’année dans le monde, exclusivement liées aux souches ‘’asiatiques’’. Elles surviennent en cas d’exposition très forte, comme chez les éleveurs ou les personnes exposées aux carcasses d’animaux morts. Mais il n’y a aucun risque identifié d’une contamination liée à la consommation de volaille, sous forme de viande, d’œuf ou de foie gras. Il n’y a donc pas de raison rationnelle d’envisager une transmission du virus à l’homme, et donc de craindre une pandémie. Après, le gouvernement reste attentif, car la situation peut toujours évoluer. Pas d’alarmisme, mais il faut rester vigilant.
Pour en savoir plus, consulter le site du ministère de l’agriculture.

A savoir

Depuis un premier cas signalé le 24 novembre dans une exploitation avicole de Dordogne, 53 foyers d’influenza hautement pathogènes ont été recensés dans le Sud-Ouest. En Dordogne, donc, mais également chronologiquement dans les Landes, la Haute-Vienne, le Gers, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées. Les animaux concernés sont essentiellement des canards, des pintades, des poules et des poulets.

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Journaliste expert santé / Rédacteur en chef adjoint du Groupe Ma Santé. Journaliste depuis 25 ans, Philippe Frieh a évolué dans la presse quotidienne régionale avant de rejoindre la presse magazine pour mettre son savoir-faire éditorial au service de l'un de ses domaines de prédilection, la santé, forme et bien-être. Très attaché à la rigueur éditoriale, à la pertinence de l'investigation et au respect de la langue française, il façonne des écrits aux vertus résolument préventives et pédagogiques, accessibles à tous les lecteurs.

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