L'épidémie de grippe recule en France

Même si elle reste au dessus du seuil épidémique, la grippe saisonnière est en recul en France pour la quatrième semaine consécutive. Le virus, qui reste assez virulent dans le quart Sud-Est, aura incité près de 2,8 millions de Français à consulter leur médecin généraliste.

La carte de France de la grippe vire peu à peu du rouge à l’orangé, voire au jaune pâle, en attendant de passer au vert au début du printemps. Tel pourrait être schématiquement le principal enseignement du dernier bulletin du réseau Sentinelles publié ce mardi 11 mars. Dans leur dernier rapport hebdomadaire, les médecins chargés du suivi épidémiologique notent que le nombre de personnes ayant consulté leur médecin généraliste pour syndromes grippaux du 2 au 8 mars s’est élevé à 279 pour 100 000 habitants, soit 180 000 nouveaux cas. Un chiffre en net recul par rapport aux semaines précédentes mais qui demeure toutefois au dessus du seuil épidémique fixé à 138 cas/100 000 habitants. Conséquence, depuis le début de l’épidémie, ce sont 2 790 000 personnes qui ont consulté leur médecin pour une forte fièvre et des courbatures. “Depuis le franchissement du pic épidémique en semaine 6 (semaine du 2 février), l’incidence des syndromes grippaux est en baisse depuis 4 semaines et s’approche du seuil épidémique“, soulignent les experts du réseau Sentinelles, qui précisent que l’âge moyen des personnes infectées tourne autour de 40 ans, les hommes représentant 47% des cas.

 

Savoie et Haute-Savoie toujours dans le rouge

Même si une certaine embellie est constatée sur le front de la grippe, “la quasi totalité des régions continue de présenter un taux d’incidence supérieur au seuil épidémique national“, insistent les analystes. Malgré tout, certaines régions sont plus touchées que d’autres par la maladie. Le virus fait notamment de la résistance en Corse (489 cas/100 000 habitants), en Champagne-Ardenne (399/100 000) et en Auvergne (391 cas/100 000). Il demeure aussi assez virulent en région Rhône-Alpes où le taux d’incidence atteint 352 cas/100 000 habitants. Certains départements comme la Savoie et la Haute-Savoie sont toujours dans le rouge vif, alors que la grippe saisonnière continue de faire de nombreuses victimes dans la région lyonnaise, et plus généralement le Rhône, et dans la Drôme. En revanche, une amélioration notable est constatée dans l’Ain, et surtout dans la Loire, l’Isère et l’Ardèche, désormais en dessous du seuil épidémique.

 

Une fin d’épidémie de grippe avant fin mars

A court terme, les médecins du réseau Sentinelles estiment que” selon les modèles de prévision reposant sur les données historiques et sur les ventes de médicaments, l’activité des syndromes grippaux va continuer de diminuer et pourrait passer en dessous du seuil épidémique dans les trois prochaines semaines“. Une bonne nouvelle qui ne doit pas vous empècher de faire preuve d’un minimum de précaution. Pour éviter d’attraper la grippe à retardement ou de la transmettre, lavez-vous les mains régulièrement et évitez si possible tout contact avec les personnes susceptibles d’être infectées.

Des conseils de bon sens que doivent notamment suivre à la lettre les seniors, particulièrement fragilisés cette année par le virus. “L’efficacité vaccinale (EV) estimée cette année est plus faible que les années précédentes, notamment chez les personnes de plus de 65 ans. Elle a été estimée à 60% chez les personnes de moins de 65 ans avec une maladie chronique“, confirment les médecins Sentinelles. Au total, 10 200 décès supplémentaires auraient été constatés depuis la mi-janvier, en grande partie en raison de cette épidémie de grippe saisonnière, l’une des plus sévères depuis dix ans, au moins équivalente aux hivers 2008-2009 et 2012-2013. Sur 1.335 cas graves de grippe admis en réanimation depuis le 1er novembre dernier, 163 ont décédés.

Moins de cas de grippe en France
Sur le front de la grippe, la France vire peu à peu du rouge à l’orage.. ©réseau Sentinelles

 

A savoir

« Depuis le début de l’épidémie de grippe (mi-janvier), la mortalité hivernale, toutes causes confondues, est supérieure de 19% à la mortalité hivernale attendue, calculée à partir des huit années précédentes, soit un excès estimé à 10 200 décès », a indiqué l’Institut de veille sanitaire. S’il est impossible d’estimer avec précision la part imputable à la grippe saisonnière dans cette surmortalité, il est acquis que les plus de 65 ans ont payé un lourd tribut, le vaccin ayant été d’une très faible efficacité en raison d’une mutation tardive du virus. Un phénomène également constaté dans les pays voisins, une élévation de la mortalité étant observée en Belgique, en Angleterre, en Espagne, aux Pays-Bas, au Portugal et en Suisse.

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Enfant des radios locales, aujourd'hui homme de médias, il fait partager son expertise de la santé sur les supports print, web et TV du groupe Ma Santé AuRA.

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