Les températures d’une exceptionnelle douceur durant l’automne ont retardé la progression de la grippe saisonnière. Malgré tout, le virus reste en embuscade, prêt à profiter de la prochaine chute du mercure. La vigilance est de mise et la vaccination plus que jamais recommandée.
Le virus de la grippe saisonnière n’apprécie guère la douceur exceptionnelle qui règne depuis plusieurs semaines en France. Les conditions météorologiques, et notamment des températures oscillant régulièrement entre 12 et 18 degrés, ont ainsi pour effet de retarder l’avancée de l’épidémie dans l’Hexagone. Un constat confirmé par Bruno Lina, Professeur de virologie, directeur du Centre National de Référence sur la grippe et de l’unité de recherche VirPath à l’Université Claude Bernard Lyon1, qui voit deux explications au retard de l’épidémie. “D’une part, le temps froid et sec agresse les muqueuses nasales. Cette fragilisation des voies respiratoires permet au virus de la grippe de s’introduire plus facilement dans l’organisme. Ce n’est pas le cas actuellement avec ces températures bien supérieures au normales saisonnières. Par ailleurs, lorsqu’il fait froid, on a l’habitude de rester plutôt à l’intérieur, dans des espaces confinés. Or, ce confinement a tendance a accélérer la propagation du virus“, explique l’expert français.
La vacciner reste d’actualité contre la grippe
Bref, le virus ayant besoin d’un temps froid et sec pour se propager, le nombre de consultations pour une grippe saisonnière demeure encore bien inférieur aux fréquentations constatées dans les cabinets médicaux lors des années précédents. Malgré tout, si la campagne de vaccination 2015/2016 a débuté courant octobre, les médecins rappellent qu’il est toujours temps de se faire vacciner, en particulier les personnes à risques. ” C’est notamment le cas des personnes âgées de plus de 65 ans, celles souffrant de maladies cardio-vasculaires ou de maladies chroniques, les femmes enceintes… Ces groupes à risques sont insuffisamment vaccinés, avec un taux de vaccination à peine supérieur à 50%. Cela induit plus de gens contaminés et donc un taux de mortalité plus élevé, en particulier chez les seniors. C’est d’autant plus regrettable que, pour toutes ces catégories, l’assurance maladie prend en charge le vaccin à 100% “, souligne Bruno Lina.
Les seniors, premières victimes de la grippe saisonnière
L’an dernier, la grippe saisonnière avait été particulièrement redoutable, la mutation du virus générant une surmortalité exceptionnelle. Outre un excès de 18 300 décès enregistré durant les neuf semaines d’épidémie, la maladie avait également creusé le trou de la sécurité sociale avait plus de 2,9 millions de consultations pour syndrome grippal et plus de 3100 hospitalisations, dont 1558 en réanimation. A noter que 69% de ces personnes admises en réanimation n’étaient pas vaccinées. Une preuve de plus que la vaccination demeure, à ce jour, le meilleur moyen de se prémunir d’une épidémie qui finira, tôt ou tard, par se déclencher cet hiver en France…
A SAVOIR
Maladie d’origine virale, très contagieuse, la grippe saisonnière se caractérise par plusieurs symptômes dont l’apparition est souvent brutale: forte fièvre (supérieure à 39 degrés), grande fatigue et courbatures, maux de tête… avant la survenue d’une touche sèche. Les personnes contaminés sont contagieuses jusqu’à cinq jours après l’apparition des premiers symptômes pour un adulte, jusqu’à sept jours pour un enfant, d’où la nécessité de prendre quelques précaution d’usage comme se laver les mains régulièrement ou éviter les projections en cas de toux ou d’éternuements.