Grippe saisonnière : des premiers signes encourageants ?
L'épidémie de grippe saisonnière sera-t-elle moins virulente cette année ? Les premiers signes sont encourageants. © Freepik

Cette année, les gestes barrières contre la Covid-19 vont-ils permettre d’empêcher l’épidémie de grippe hivernale ? Surgissant vers fin décembre, la saison grippale de 2020 pourrait être peu intense à l’image de l’année dernière. Éléments de réponse.

La grippe hivernale se fera t-elle porter pâle cette année ? Dans un contexte de crise sanitaire, la Covid-19 occupe l’esprit de tous les Français et des personnels soignants. Voilà pourtant, comme chaque année, que se profile la redoutable grippe saisonnière, attendue habituellement vers fin décembre. Mais après la polémique autour des vaccins contre la grippe, cette dernière pourrait rater le rendez-vous. Pourquoi ? Du fait des gestes barrières développées contre l’épidémie de la Covid-19 et d’un bilan grippal 2019 plutôt positif. 

Surveiller l’avancée de la grippe dans un contexte de Covid

La grippe est une infection virale respiratoire extrêmement contagieuse, présente souvent durant l’hiver. Ses symptômes sont très similaires à la Covid-19, à tel point que l’Organisation Mondiale de la Santé a mis en ligne une « foire aux questions » pour différencier les deux maladies. Parfois minimisée, elle est principalement dangereuse pour les personnes âgées de plus de 65 ans et celles victimes des maladies chroniques ou d’insuffisance respiratoire. On recense environ 10 000 décès chaque année liée à la grippe saisonnière.

La présence du Covid-19 renforce l’urgence à surveiller et détecter en avance les éventuelles avancées de la grippe en France. Il faut en effet éviter la combinaison Covid-Grippe, ce que confirme les épidémiologistes de l’Agence Régionale de Santé Auvergne Rhône-Alpes : « Les co-infections par la grippe et le SARS-CoV-2 sont associées à une sévérité plus importante. » Selon certaines études, la combinaison des deux infections causerait un risque de décès 2,3 fois supérieur.

Est-il trop encore tôt pour observer une éventuelle épidémie ?

« L’année dernière, la région Auvergne-Rhône-Alpes est passée en pré-épidémie seulement lors de la 1ère semaine de 2020. Les premières régions touchées sur le territoire métropolitain l’ayant été mi-décembre » précise l’Agence Régionale de Santé (ARS) Auvergne Rhône-Alpes. En effet, selon les données des années précédentes, le pic de l’épidémie a lieu en janvier-février.

De manière générale, l’épidémie de grippe survient autour de la fin du mois de décembre, parfois même début janvier. L’épidémie reste sur le territoire environ 10 à 11 semaines.

En 2019, la saison grippale a été courte et faible

L’année 2019 a connu une épidémie de grippe saisonnière exceptionnellement plus courte et moins forte qu’habituellement. Premier constat : l’épidémie n’a duré que neuf semaines au lieu de dix à onze semaines en général. Cela peut s’expliquer en partie par l’apparition du Covid-19. Cette pandémie a stoppé net la surveillance de la grippe en France par Santé Publique France qui a été concentré sur le coronavirus.

L’épidémie a été de faible intensité” confirme également Santé Publique France dans son rapport 2019/2020. Contrairement aux années précédentes où la mortalité dû à la grippe était en moyenne de 9 000 morts, l’épidémie de 2019 aurait causé 3 680 décès.

La grippe n’est pas encore arrivée en ce début de décembre

L’organisme Santé Public France est en charge de surveiller la grippe sur le territoire national. Dans ses dernières données partagées (Semaine 47, du 16 au 22 novembre), il est observé « une absence de circulation active des virus grippaux identifiés » en Métropole ou en Outre-Mer.

Plus précisément, depuis le 5 octobre 2020, « aucun cas de grippe n’a été signalé par les services participant à cette surveillance. » 

Évolution des hospitalisations pour les cas graves de grippe
Évolution des hospitalisations pour les cas graves de grippe © Capture d’écran – Santé Publique France

Sur environ « 10 000 collectivités de personnes âgées en France », aucun état grippal n’a pour l’instant été recensé. Onze épisodes d’infections respiratoires aiguës ont toutefois été recensés dans différents Ehpad, mais ils ne sont liés ni à la Covid-19, ni à la grippe. 

Pas d’épidémie de grippe cette année ?

« À ce stade, il est difficile de répondre sur la probabilité de « non épidémie » cette année. Une circulation limitée actuellement des virus grippaux ne présage pas ni du moment ni de l’importance de l’épidémie de grippe dans la région en 2020-2021 » tempère l’ARS AuRa. 

Mais cet espoir d’une grippe absente s’explique aussi par des chiffres rassurants à l’étranger. « Il est vrai que dans certains pays de l’hémisphère sud, comme l’Australie, très peu de cas de grippe ont été enregistrés durant l’hiver austral, mais cela ne présage pas forcément de situation en Europe. » 

La généralisation des gestes barrières

Et si la grippe hivernale se révèlerait moins présente, voire quasiment absente dans les mois à venir –  à cause du contexte sanitaire actuel ? Les experts n’écartent pas l’hypothèse. En effet, le gouvernement accompagné du Conseil Scientifique a longuement communiqué depuis le début de la pandémie sur l’intérêt des gestes barrières. 

Des mécanismes de protection contre le coronavirus qui se sont largement ancrées dans le comportement des Lyonnaises et des Lyonnais. « Les mesures strictes et les gestes barrières visant à limiter l’épidémie de Covid-19 ont le même impact sur les virus grippaux, cela peut contribuer également à une plus faible circulation cette saison. ». Attention à ne pas relâcher la vigilance des gestes barrières !

De là à passer une saison 2020/2021 sans grippe hivernale ? Réponse dans les mois à venir… 

À SAVOIR

 Pour obtenir des données précises, Santé Public France se repose sur la force du réseau médical. Le réseau Sentinelles est un système collaboratif composé de médecin libéraux. Les membres bénévoles signalent tous les cas de grippe qu’ils recensent. Cela permet à l’organisme Santé Publique France d’avoir un suivi en temps réel de l’évolution de la situation épidémique. 

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