Alors que la région souffle enfin avec le recul de l’épidémie de la Covid-19, d’autres virus font leur grand retour. Le virus de la grippe, endormi l’année dernière par les mesures barrières, risque cette année de créer une épidémie plus rude que les années précédentes. L’arrivée soudaine et précoce de l’épidémie de bronchiolite chez les enfants doit en effet faire craindre la même situation pour la grippe. Le point sur ce virus responsable de 10 000 décès chaque année, alors que la campagne vaccinale va bientôt débuter.
Chaque année, l’épidémie de grippe est responsable de 2 à 7 millions d’infections respiratoires potentiellement mortelles. Alors qu’elle était exceptionnellement absente l’hiver dernier, les autorités sanitaires craignent un regain épidémique plus virulent cette année. Face à l’épidémie de bronchiolite qui sévit chez les enfants depuis quelques jours, les autorités sanitaires craignent la même situation soudaine et précoce pour le virus de la grippe.
Grippe : “une épidémie précoce et un impact important”
L’épidémie de grippe qui survient généralement entre novembre et avril pourrait bien apparaître “dès octobre“, cette année. Si pour le moment les signaux d’alerte sont encore au vert, le Conseil scientifique alerte en effet d’un risque d’épidémie soudaine. L’allègement des mesures barrières et la reprises des voyages internationaux pourraient en effet entraîner une épidémie dans les prochains jours.
“Les données de surveillance actuelle montrent déjà une circulation a bas bruit, mais significative des virus influenza en France avec une certaine circulation de virus A (H3N2). Ces éléments sont des signaux sérieux qui font craindre une épidémie précoce avec un impact important sur le système de soin“, alerte le Conseil scientifique depuis début octobre. Alors que l’épidémie de grippe est déjà intense dans certaines zones d’Outre-mer, placées en alerte rouge, elle pourrait se répandre prochainement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et le reste de la France.
Absence de grippe en 2020 : une bonne ou mauvaise chose ?
Après l’échappée de l’épidémie de grippe en 2020, les autorités sanitaires craignent un retour de bâton… Le déficit d’immunité collective. Alors que les enfants sont moins bien protégés des virus pédiatriques depuis des fermetures d’écoles, les personnes fragiles pourraient subir le même sort face à la grippe. “La population générale n’a plus été exposée aux virus grippaux depuis plus de 18 mois, entrainant une baisse de l’immunité individuelle vis-à-vis de ces virus grippaux“, détaille l’Agence régionale de santé.
Un déficit immunitaire qui risque d’entraîner des cas de grippe plus sévères chez les plus fragiles. Chaque année, jusqu’à 7 millions d’infections respiratoires sont liées à la grippe, en France. La dernière épidémie en date, fin 2019, a ainsi entraîné 60 000 passages aux urgences pour grippe, dont 6 000 hospitalisations… Et 3 700 décès.
La vaccination : le meilleur allié contre les virus
Comme pour le coronavirus, la seule prévention contre les formes graves de la grippe est la vaccination. Le vaccin contre la grippe est d’ailleurs proposé en parallèle de l’injection de la troisième dose contre la Covid-19. Un espoir de prévention contre de nouveaux cas de problèmes respiratoires. Le Conseil scientifique appelle ainsi à une “campagne de vaccination renforcée, en particulier vers les soignants“. Et d’ajouter : “l’intensité de l’épidémie de grippe dépendra principalement du niveau de vaccination antigrippale et l’impact épidémique sera lié à la souche circulante prédominante“.
De son côté, le Ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé l’approvisionnement en 10 millions de doses de vaccin contre la grippe, cette année. Soit plus de 17% de plus qu’en 2020. L’objectif : éviter la pénurie qui avait ravagé les officines en hiver dernier, en espérant que cela suffise. L’ouverture de la vaccination pour tous contre la grippe depuis le 1er janvier 2021 et la crainte grandissante des virus pourraient en effet augmenter significativement le nombre de vaccinés cette année… Et donc le besoin en doses qui a souvent fait défaut lors des campagnes précédentes.
À SAVOIR
Les personnes prioritaires pour le vaccin contre la grippe sont : les 65 ans et plus ; les malades chroniques ou d’obésité ; les femmes enceintes ; les professionnels de santé ; et l’entourage des personnes fragiles dont les nourrissons de moins de 6 mois.
Attention, il faut compter environ 2 semaines entre l’administration du vaccin et la protection de l’organisme.